Cinéma: «Le Seigneur des Anneaux, la Guerre des Rohirrim» laisse enfin une place aux femmes
Oubliez la Galadriel froide et monolithique des Anneaux de Pouvoir. Oubliez aussi les figures quasi-divines de Cate Blanchett et Liv Tyler chez Peter Jackson. Dans «Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim», en salle depuis hier, la nouvelle figure féminine sur laquelle il faut compter en Terre du Milieu s’appelle Héra. Par Tim […]
Oubliez la Galadriel froide et monolithique des Anneaux de Pouvoir. Oubliez aussi les figures quasi-divines de Cate Blanchett et Liv Tyler chez Peter Jackson. Dans «Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim», en salle depuis hier, la nouvelle figure féminine sur laquelle il faut compter en Terre du Milieu s’appelle Héra.
Par Tim A.
La Guerre des Rohirrim est le premier film d’animation adapté de la légendaire saga du Seigneur des Anneaux, version Peter Jackson. Sa principale spécificité est d’être réalisé en animation japonaise. Une proposition curieuse qui permet toutefois à cet énième appendice d’une franchise à succès
d’échapper au schéma des suites sans saveurs imposées par la lessiveuse hollywoodienne.
Au-delà de son animation immersive (mais pas exempt de tout reproche), le film jette une lumière nouvelle sur le rôle des femmes dans cet univers où elles ont presque toujours été reléguées au second plan. Que ce soit dans les écrits de J. R. R. Tolkien ou dans les adaptations cinématographiques de Peter Jackson.
«Je ne suis pas un homme !». Cette réplique lâchée par le personnage d’Eowyn face au terrifiant Roi-Sorcier d’Angmar dans Le Retour du Roi ne faisait à
l’époque que gratter la surface d’un souci pourtant bien connu dans l’univers de Tolkien : la place des femmes. Ce n’est donc pas un hasard si Eowyn, seule incarnation féminine véritablement marquante dans les films de Peter Jackson reprend du service comme narratrice dans La Guerre des Rohirrim.
L’intrigue se déroule dans le royaume du Rohan, près de 200 ans avant la trilogie. Helm Poing-de-Marteau, puissant roi des Rohirrim, est amené à défendre son peuple contre l’usurpateur Wulf, un jeune seigneur en quête de vengeance. C’est dans ce contexte que la voix d’Eowyn nous introduit la fille du roi, Héra. Ici, il n’est donc pas question d’anneau de pouvoir, de Mordor ou de Sauron, mais bien d’une guerre entre plusieurs factions d’Hommes.
Chez Tolkien, les femmes sont tellement mineures qu’Héra n’avait même pas de nom, malgré unzzzz rôle central dans l’intrigue racontée dans les appendices des romans Le Seigneur Anneaux. Un «oubli» de l’auteur auquel les nombreuses femmes qui ont travaillé sur ce film ont souhaité remédier. Permettant de créer un parallèle évident (et volontaire) avec Eowyn, comme le précise la scénariste Phoebe Gittins dans les notes de production : «On s’est beaucoup inspirés d’Éowyn car ces deux femmes sont farouchement indépendantes et ont un caractère bien trempé».
C’est dans ce même souci d’une approche plus féminine que la jeune Héra est presque toujours accompagnée d’Olwyn dans cette aventure : une servante âgée au service de la maison royale et protectrice discrète de la jeune femme, du fait de son passé de guerrière. Un dernier détail qui met en valeur un héritage féminin oublié en Terre du Milieu. Et qui donne encore plus de corps à la place des femmes dans cet univers de fantasy particulièrement masculin.
T. A.
Quelle est votre réaction ?