Comment la diplomatie servirait elle de solution à l’immigration clandestine? 

Le phénomène des haraga, ou immigration illégale, s’impose aujourd’hui comme une problématique mondiale qui transcende les frontières, les continents et les époques, Il s’agit d’un moyen ultime auquel certains individus ont recours pour fuir leur patrie d’origine, dans l’espoir de trouver, dans un pays étranger, de meilleures conditions de vie : avantages économiques, sécurité,  et […] The post Comment la diplomatie servirait elle de solution à l’immigration clandestine?  appeared first on Le Jeune Indépendant.

Juil 12, 2025 - 22:57
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Comment la diplomatie servirait elle de solution à l’immigration clandestine? 

Le phénomène des haraga, ou immigration illégale, s’impose aujourd’hui comme une problématique mondiale qui transcende les frontières, les continents et les époques, Il s’agit d’un moyen ultime auquel certains individus ont recours pour fuir leur patrie d’origine, dans l’espoir de trouver, dans un pays étranger, de meilleures conditions de vie : avantages économiques, sécurité,  et services sociaux, qui peuvent être meilleurs.

Ce phénomène constitue une forme de rébellion car il est interdit et criminalisé par la loi dans tous les pays du monde. Il est nécessaire d’enquêter sur ses causes et ses motivations, qui ont conduit à son aggravation et à son escalade, et même à son ampleur dangereuse en Algérie et dans de nombreux pays du monde. En effet, la situation impose désormais de redoubler d’efforts pour trouver des solutions urgentes et efficaces afin d’endiguer cette véritable tragédie, qui continue de faire de nouvelles victimes en mer et de briser le cœur de milliers de familles de harraga.

Face à cette tragédie persistante, il devient impératif de renforcer les efforts à tous les niveaux local, régional et international, pour identifier des solutions durables, humaines et efficaces. Il s’agit non seulement de sauver des vies, mais aussi de restaurer l’espoir dans les sociétés d’origine, en particulier parmi les jeunes, principaux acteurs de cette migration clandestine.

Vision stratégique et propositions pour stopper l’hémorragie de l’immigration clandestine

 Dans la société algérienne, par exemple, le phénomène de la harga s’est aggravé et s’est considérablement répandu, en raison de plusieurs facteurs qui ont contribué à sa gravité, dont le plus important est la crise politique, sécuritaire et économique que l’Algérie a connue dans les années 1990, dont les répercussions projettent encore leurs ombres à ce jour, En plus de l’influence des chaînes étrangères, des médias sociaux et de la domination de l’utilitarisme pragmatique, qui a poussé les jeunes à rechercher des moyens faciles et des profits rapides et abondants pour réaliser leurs rêves, après avoir perdu l’espoir d’acheter une voiture ou d’acquérir le dernier iPhone!!

Mais si l’on examine les raisons de la propagation de ce phénomène, on constate qu’il est étroitement lié à la situation financière et sociale actuelle. On observe notamment le chômage, le manque d’opportunités d’obtenir un emploi décent ou encore la faiblesse des salaires qui ne couvrent pas les dépenses familiales élevées. De plus, le rejet des demandes de visa a aggravé la situation et a contribué de manière significative à faire grimper le taux d’immigration clandestine à des niveaux records.

A noter que le coût des demandes de visa Schengen rejetées pour les Algériens a atteint 13 millions d’euros en 2023 et 15,7 millions d’euros en 2024, soit le montant le plus élevé jamais enregistré en Afrique ! Face à cette situation, le seul moyen d’atteindre l’Europe reste l’immigration clandestine, ou « Harga », même si cela leur coûte la prison ou la mort.

Les conséquences et les conséquences de l’immigration clandestine (Harga) sont considérables et dévastatrices. En effet, la perte d’un individu ou d’une famille entière en mer n’est pas une mince affaire, mais une catastrophe à tous égards, quel que soit le caractère criminel de l’incident.

Son impact sur les familles des victimes et sur la société algérienne est considérable, sans parler de sa résonance médiatique et de son interprétation à l’échelle internationale, ainsi que de son impact négatif sur le pays et les citoyens. Nous rappelons ici la parole du Tout-Puissant (Allah) dans la sourate Al-Ma’idah : « Quiconque sauve une vie, c’est comme s’il avait sauvé l’humanité entière »Les pays et les peuples interagissent en fonction de leurs intérêts économiques, sécuritaires, sociaux et diplomatiques.

Le monde est devenu un espace sans frontières, où les individus se déplacent d’un pays à l’autre pour acquérir des connaissances, trouver un emploi qui leur correspond et réponde à leurs ambitions, ou encore par amour de l’aventure et de la découverte, quel que soit leur pays d’origine, cette personne peut être un Américain souhaitant travailler dans les pays du Golfe, en Europe ou en Asie. Il peut aussi être originaire d’un pays en développement ou pauvre, ou d’un pays de tensions et de guerre, et souhaiter vivre une nouvelle expérience de vie en Amérique, en Europe ou dans le Golfe.

Pour faire face à ce phénomène, de nombreux pays ont trouvé des solutions pour le sortir de son statut illégal et lui accorder un statut légal, et ce par l’importation et l’exportation de main d’œuvre compte tenu de la demande croissante des pays en main d’œuvre technique et non technique pour leurs ateliers et usines.

En effet, certains pays ont pu établir de solides relations fraternelles, diplomatiques et économiques en exportant leur main-d’œuvre, en raison de la difficulté, du manque d’emplois ou de la rareté des postes liés à leur forte densité de population. Par conséquent, l’exportation et l’importation de main-d’œuvre peuvent être considérées comme la solution optimale au phénomène de l’immigration clandestine, permettant de sortir de ce tunnel obscur de manière sûre, selon le principe gagnant-gagnant.

 Pour l’Algérie, qui avance avec assurance et constance vers la croissance, et compte tenu des nombreux et divers chanties et ateliers ouverts dans tous les secteurs, il n’y a aucune crainte pour ses enfants s’ils voyagent, travaillent, s’efforcent, acquièrent une expérience mondiale et développent leurs compétences professionnelles dans d’autres pays plus développés, parce qu’ils y reviendront un jour, déterminés à transmettre leurs expériences et à participer au développement, au progrès, à la prospérité et au service de leur pays, qui, dans ce cas, serait la principale bénéficiaire…

Il faut tenir compte du fait que les jeunes constituent une part importante de la population algérienne et que la plupart d’entre eux partagent le même rêve et la même ambition : voyager à l’étranger, sans même faire l’effort de trouver un emploi convenable chez eux. Comment l’Etat peut-il les aider dans cette situation ? Sans prendre de risques en mer. Même s’ils parviennent à surmonter les vagues dangereuses, l’autre côté de la mer n’est ni sûr ni sécurisé, et leur sort est inconnu.

La diplomatie algérienne et l’immigration légale

L’Etat doit intervenir pour inverser la tendance de l’immigration clandestine et assurer sa transformation en immigration légale. Cela passe par des négociations avec les pays qui recherchent de la main-d’œuvre étrangère. C’est ce que l’on observe dans de nombreux pays à travers le monde, pionniers de l’exportation de main-d’œuvre. La main-d’œuvre régulière contribue, d’une part, à préserver les droits des citoyens du pays d’accueil et, d’autre part, à générer des devises.

 La régularisation de l’emploi …Conclusion d’accords entre pays 

C’est ce que l’on constate en effet dans de nombreux pays arabes, africains et asiatiques, entre le ministère du Travail ou par l’intermédiaire des bureaux gouvernementaux spécialisés dans l’exportation de main-d’œuvre, et les pays qui ont un besoin urgent de main-d’œuvre, comme les pays du Golfe, ainsi que les pays de l’Union Européenne, le Canada, les Etats-Unis d’Amérique et d’autres.

Selon les données du centre des statistiques du Golfe pour 2024, le nombre total de travailleurs étrangers dans les États du Golfe a atteint 31,7 millions. Cela signifie que la majeure partie de la main-d’œuvre est constituée d’expatriés. Cette réalité reflète la forte dépendance des États du Golfe à la main-d’œuvre étrangère, notamment dans les secteurs exigeant des compétences spécialisées,

 Outre la pénurie de compétences parmi les citoyens, dans les domaines de l’éducation, de la technologie, du secteur de la santé, du pétrole et du gaz, des services logistiques, de l’hôtellerie, du tourisme, du commerce, de la pêche, des industries manufacturières, des secteurs financier et bancaire, de l’aviation et de la construction, et même du secteur sportif, tous les pays du Golfe partagent l’adoption du système de parrainage pour contrôler le flux de main-d’œuvre et lui donner un statut légal.

Les Etats-Unis manquent cruellement de main-d’œuvre dans tous les domaines, car de nombreux Américains refusent les emplois simples et Fatigants. Ils disposent d’un système de loterie pour l’obtention de la résidence permanente et de visas de parrainage pour les travailleurs étrangers, en fonction des spécialisations et des qualifications recherchées par les entreprises américaines.

En plus de l’installation continue d’immigrants illégaux entrant aux Etats-Unis par voie terrestre en provenance du Mexique ou d’autres pays d’Amérique du Sud, qui remplissent les conditions de résidence et de travail et contribuent à l’économie américaine, son voisin du nord, le Canada, emploie un système de travail sélectif, encourageant les immigrants et les travailleurs qui sont instruits, jeunes et expérimentés.

Alors que la plupart des pays européens souffrent d’une pénurie de jeunes travailleurs qualifiés, la pénurie de main-d’œuvre qualifiée s’accentue. L’une des principales raisons pour lesquelles l’Europe est confrontée à ce problème est son faible taux de natalité et le vieillissement croissant de sa population, Des enquêtes ont révélé que 54 % des petites et moyennes entreprises (PME) de l’Union européenne peinent à recruter des employés qualifiés possédant les compétences requises. Auparavant, la population en âge de travailler de l’UE était passée de 269 millions en 2012 à 264 millions en 2021, et 35 millions de personnes supplémentaires devraient disparaître d’ici 2050.

Cette pénurie de main-d’œuvre limite inévitablement sa production, détériorant ainsi la situation économique du pays. Parallèlement, les travailleurs migrants originaires de pays extérieurs à l’union européenne contribuent largement à combler ce manque, ou plutôt ce déficit. Des millions d’emplois sont vacants en Europe, dans tous les domaines, même les plus simples.

Malgré la montée de la rhétorique anti-immigration promue par l’extrême droite, Il existe cependant un accueil pour les immigrés, Une reconnaissance subtile du fait que les entreprises européennes ont besoin de travailleurs étrangers pour rester competitive.

Lier la formation professionnelle en Algérie avec les pays de l’Union européenne

 L’Allemagne prévoit de délivrer 200 000 visas cette année à des travailleurs qualifiés originaires de pays extérieurs à l’union européenne. Cet outil vise à faciliter la venue de travailleurs qualifiés en Allemagne sans exiger de contrat de travail. Cependant, la condition fondamentale pour obtenir un emploi est que l’immigrant ou le travailleur étranger ait suivi une formation professionnelle ou obtenu un diplôme universitaire ou professionnel dans son pays d’origine.

L’Allemagne a besoin d’environ 400 000 immigrants par an,  la plupart des pays européens suivent l’exemple de l’Allemagne en délivrant des milliers de visas de travail à des personnes qualifiées dans des secteurs en forte demande. C’est là qu’intervient le ministère algérien de la Formation Professionnelle, qui doit établir des relations diplomatiques et économiques avec les institutions de l’Union européenne dans tous les secteurs.

En franchissant cette étape, les Algériens vont affluer vers le secteur de la formation professionnelle pour obtenir une formation professionnelle qui leur permettra d’obtenir un contrat de travail spécifique par le biais de l’immigration légale, sans se suicider dans les vagues de la mer.

Les intérêts économiques et diplomatiques entre les pays consolident et déterminent la conclusion d’accords de travail, et ceux-ci peuvent être avantageux pour les deux parties, selon les qualifications et les spécialisations. Il n’est pas honteux pour un pays d’exporter ses travailleurs vers un autre pays qui en manque cruellement.

La Chine, par exemple, a de grands projets dans tous les pays du monde en général et en Algérie en particulier, et l’une des conditions de la Chine est de faire venir le plus grand nombre de travailleurs techniques et non techniques, afin d’aider l’économie chinoise et d’éliminer un pourcentage du chômage dans son pays.

Il est donc impératif que l’Algérie renforce ses relations diplomatiques et économiques avec les pays de l’union européenne, afin d’envoyer légalement des travailleurs algériens en Europe et de mettre fin aux niveaux records d’immigration clandestine, cela servira les intérêts des deux pays.

Travail légal…Nord – Sud

 En Algérie, on trouve un pourcentage important de harragas africains. Autrefois, notre pays était pour eux un point de transit vers l’Europe,  cependant, la situation a rapidement évolué ces dernières années, l’Algérie étant devenue une destination privilégiée pour les harragas africains, qui y ont trouvé le travail et la sécurité. Les entreprises algériennes des secteurs de la construction et de l’agriculture, notamment au Sahara, n’ayant pas réussi à trouver de main-d’œuvre locale, se sont tournées vers la main-d’œuvre africaine.

L’Algérie ne diffère pas des pays européens dans son besoin urgent de main d’œuvre légale dans ses grands projets, comme le projet de fer de Ghar Djebilet à Tindouf, le phosphate à Tébessa, l’or à Tamanrasset, l’immense projet d’avenir du gaz de schiste et l’agriculture dans le nord et le sud, et d’autres projets ouverts à travers le pays,

L’Algérie pourrait ainsi nouer des relations diplomatiques et économiques avec des pays africains amis et importer la main-d’œuvre africaine dont elle a besoin, même pour des contrats à durée déterminée et de courte durée,  cela permettrait de réduire le chômage dans ces pays et d’éliminer la main-d’œuvre africaine illégale en Algérie. Dans ce cas, le travailleur étranger paierait tous les impôts dus, et la société devient plus sécurisée

Travail légal et les relations internationales

Les relations diplomatiques reposent sur le renforcement des intérêts économiques, et la main-d’œuvre qualifiée est l’un des outils efficaces sur lesquels les pays s’appuient pour assurer leur progrès et leur compétitivité. Les pays à forte densité de population et en manque d’emplois exportent une main-d’œuvre qualifiée, ce qui les aide à maîtriser et à résorber le chômage, à atteindre la stabilité économique et sociale et à générer des devises, cela leur permet ensuite de se concentrer sur le développement de leurs infrastructures.

L’emploi renforce la coopération politique, économique, culturelle, sociale et diplomatique avec les pays qui accueillent leurs citoyens ou les pays qui exportent leur main-d’œuvre, ce qui conduit finalement à une réduction de l’immigration illégale et à l’élimination des Hargas.

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