Conférence de presse de Beihdja : Rahal Trois décennies au service de la musique andalouse

Figure incontournable de la musique andalouse sanâa, la diva Beihdja Rahal a animé une conférence de presse ce dimanche à la salle Atlas, à l’occasion de la sortie de son 30ᵉ album intitulé Nouba Mezdj Mezmoum-Rasd. Un album à travers lequel elle célèbre ses 30 ans de carrière jalonnée de succès.

Le public algérien découvrira ce chef-d’œuvre musical lors d’un concert exceptionnel le 1er février 2025 à la salle Ibn Zeydoun. Cet événement est organisé par l’Office National pour la Culture et l’Information en partenariat avec l’Office Riad El Feth. Le concert sera suivi d’une vente-dédicace.

Pour la première fois de sa carrière, la première partie de ce concert « sera animée par Nacima Haffaf, lauréate du prix Abdelkrim Dali en 2022 », a déclaré Beihdja Rahal. Elle a confié que ce sera une tradition pour ses futurs concerts afin de mettre en avant la relève. Le concert du 1er février sera suivi d’un autre à Constantine durant le mois de Ramadan. Un projet de tournée nationale est également en gestation. « Le public n’est pas uniquement à Alger, il est partout », a-t-elle affirmé.

Concernant ce trentième opus, sorti aux éditions Ostowana à Alger, les mélomanes de cette musique dite savante pourront savourer 13 morceaux exécutés dans la pure tradition, selon l’école d’Alger : la sanâa. Beihdja Rahal ne se contente pas de chanter la nouba, elle en fait vivre l’âme. Les férus de cette musique y trouveront un livret contenant les différents poèmes (en arabe et en français). Quant à la disponibilité de cet album, Beihdja Rahal a déclaré qu’il sera accessible courant 2025 « sur toutes les plateformes de streaming ». Cet album consacre 30 ans de dur labeur. « On n’a rien sans rien. Quand on veut présenter quelque chose de qualité, on doit travailler dur. Rien ne vient seul », a-t-elle assuré.

Formation et transmission

Durant la conférence de presse, Beihdja Rahal est revenue sur son parcours artistique, marqué par une volonté inébranlable de préserver et transmettre un héritage musical unique. En 1974, elle intègre le conservatoire d’El Biar, où elle débute sa formation artistique. « J’ai eu la chance d’apprendre avec des maîtres tels que Mohamed Khaznadji, Abderrezak Fakhardji et Zoubir Karkachi », a-t-elle déclaré. Après 21 ans d’apprentissage et de formation, elle enregistre son premier album, qui contient les 12 noubas (modes) de la musique sanâa (école d’Alger).

Depuis, elle a enchaîné les concerts et n’a pas cessé d’enregistrer des albums. « C’est à partir du 10ᵉ album que j’ai commencé à penser à la préservation de ce patrimoine », a-t-elle confié. Et d’ajouter : « J’ai eu une formation solide, à mon tour de former pour laisser une empreinte. Quand on a un parcours professionnel, on est obligé de former, parce que la musique andalouse est une musique savante, transmise oralement. »

Pour ce faire, elle crée et dirige l’association Rythmharmonie à Paris, où elle « dispense le volet académique ». Et ce n’est pas uniquement en France qu’elle partage son savoir. « Deux jours par mois, je viens à Alger pour assurer une masterclass à l’académie de musique et de danse Acima », a-t-elle annoncé.

À travers son engagement, Beihdja Rahal parvient à sensibiliser un public hétérogène, mêlant mélomanes avertis et curieux néophytes. Elle forme une relève prometteuse, garantissant ainsi la survie de cette musique savante. À travers son parcours plus que riche, elle incarne le lien entre un passé glorieux et un avenir porteur d’espoir pour un patrimoine musical en quête de pérennité.

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