Du lithium dans le grand Sud : L’Algérie veut se positionner dans le monde

Mohamed Arkab, ministre d’État, ministre de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables, a affirmé hier dimanche que l’exploitation du lithium, dont la présence a été confirmée dans le Sud du pays, fera de l’Algérie un acteur clé des technologies vertes et consolidera sa place dans la chaîne de valeur énergétique mondiale. Présidant l’ouverture des travaux d’un atelier sur le développement de la filière de ce métal alcalin utilisé dans la fabrication des piles électriques et batteries d’accumulateurs, rechargeables ou à haute tension, l’industrie du verre et des céramiques techniques, ainsi que dans la métallurgie et l’industrie du caoutchouc et des thermoplastiques, la chimie fine, la production d’alliages et même en médecine, il a indiqué qu’il est temps de « se concentrer sur les minerais stratégiques à forte valeur ajoutée, dont le lithium, devenu l’un des matériaux les plus importants pour positionner l’Algérie comme acteur clé dans le domaine des technologies vertes ». Lors de cette rencontre, à laquelle ont assisté les directeurs généraux des entreprises et organes relevant du secteur, le directeur général de l’Agence Algérienne de Promotion de l’Investissement (AAPI), ainsi que des experts et scientifiques éminents, à l’image du professeur Karim Zaghib, expert international en production des batteries au lithium, le ministre d’État a insisté sur le fait que cette ressource est considérée à juste titre comme une alternative importante pour accélérer la transition énergétique en Algérie, en permettant notamment le stockage de l’énergie verte produite à travers le pays, comme l’ont estimé des experts du secteur. Abordant la question de la réduction de l’empreinte carbone, le professeur Karim Zaghib a plaidé en faveur du développement des batteries lithium-ion, afin de stocker l’énergie issue des énergies renouvelables. Concédant que les investissements sont lourds dans la filière du lithium, il a néanmoins affirmé que le retour sur investissement est rapide. « Il est nécessaire d’investir dans la formation du capital humain et encourager le recyclage pour récupérer le lithium à partir des objets usés tels que les téléphones mobiles, les micro-ordinateurs et les batteries usagées », a-t-il insisté, avant de soutenir que 28 tonnes de batteries recyclées permettent d’obtenir une tonne de lithium. En conclusion, il a appelé à la réalisation d’une cartographie nationale des produits miniers rares, précisant que le lithium se trouve généralement dans les eaux saumâtres, dans la roche, dans certaines boues, ainsi qu’en mer. L’Algérie va-t-elle rejoindre les pays où les réserves de lithium sont prouvées, comme la Bolivie, le Chili, les États-Unis et l’Argentine ? Il est à rappeler que le plus grand gisement mondial se trouve en Bolivie et représente à lui seul un tiers des ressources mondiales.

M. M.

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