Escalade
L’administration Biden semble bel et bien décidée à laisser une situation ingérable en Europe de l’Est, après avoir orchestré l’escalade la situation dans la guerre en Ukraine. Le président américain a ainsi mis en garde mardi contre le risque d’une défaite face à Moscou en cas de fin de l’aide des États-Unis, jugeant la «survie» […]
L’administration Biden semble bel et bien décidée à laisser une situation ingérable en Europe de l’Est, après avoir orchestré l’escalade la situation dans la guerre en Ukraine. Le président américain a ainsi mis en garde mardi contre le risque d’une défaite face à Moscou en cas de fin de l’aide des États-Unis, jugeant la «survie» de l’Ukraine en jeu au moment où les tirs de missiles américains ATACMs sur le territoire russe fait craindre une propagation du conflit. Au 1000e jour de la guerre, Moscou a promis une réponse «appropriée» après l’attaque menée par l’Ukraine sur son sol pendant la nuit de lundi à mardi, et a annoncé que les possibilités de recours à l’arme nucléaire étaient ainsi élargies, une rhétorique dénoncée par les Occidentaux. Alors que, sur le terrain, les troupes russes avancent sur plusieurs secteurs du front, Kiev et ses alliés européens s’inquiètent des conséquences du retour au pouvoir le 20 janvier de Donald Trump, qui a promis de mettre fin à l’aide américaine en direction de l’effort de guerre ukrainien. «S’ils coupent l’aide, je pense que nous perdrons», a déclaré le dirigeant ukrainien, Volodymyr Zelensky, lors d’une interview sur Fox News. «Bien sûr, dans tous les cas, nous resterons, nous nous battrons. Nous avons notre production. Mais ce n’est pas assez pour l’emporter. Et je pense que ce n’est pas assez pour survivre», a-t-il ajouté, insistant sur l’importance de «l’unité» entre l’Ukraine et les États-Unis. Un haut responsable américain a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) que les États-Unis allaient également fournir à l’Ukraine des «mines antipersonnel non persistantes», c’est-à-dire équipées d’un dispositif d’autodestruction ou d’autodésactivation pour empêcher qu’elles ne constituent un danger pendant des générations après la fin de la guerre, pour renforcer ses défenses face à l’invasion russe. Durant sa campagne, Donald Trump a promis à plusieurs reprises de mettre rapidement fin à la guerre, sans préciser comment. Lundi, sa garde rapprochée a même dénoncé une «escalade», voire un risque de «troisième guerre mondiale» après la décision de Joe Biden d’autoriser l’Ukraine à frapper en territoire russe avec des missiles longue portée de fabrication américaine. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a pour sa part jugé, en marge du G20 à Rio, que cela adressait «un signal» selon lequel l’Ukraine et les Occidentaux «veulent l’escalade». Il s’agit d’«une nouvelle phase de la guerre occidentale contre la Russie et nous réagirons en conséquence», a-t-il martelé. Pour lui, ces missiles précis fournis par les États-Unis ne peuvent pas être employés par Kiev «sans l’aide d’experts et d’instructeurs américains». En réponse, Lavrov a invité les Occidentaux à «lire la totalité» de la nouvelle doctrine nucléaire russe, officialisée mardi par Vladimir Poutine, qui élargit la possibilité d’un recours à l’arme atomique en cas d’attaque «massive» par un pays non nucléaire mais soutenu par une puissance nucléaire. Une référence claire à l’Ukraine, pas à même de s’en doter rapidement, et aux États-Unis. Face au Parlement ukrainien, Volodymyr Zelensky a estimé que le dénouement interviendrait en 2025 par des «moyens diplomatiques» et a reconnu que l’Ukraine pourrait devoir attendre l’après-Poutine pour «rétablir» son intégrité territoriale, les forces russes occupant près de 20 % de sa superficie. C’est la première fois qu’il admet ainsi que son pays devra «peut-être» accepter, pendant un temps, la perte de zones occupées par la Russie. Conscient que la prochaine administration américaine lui couperait certainement les aides nécessaires à l’effort de guerre de son pays, il est conscient qu’il n’aura d’autre moyen que d’accepter de régler la situation au plus vite. Reste à voir si les démocrates à Washington, au pouvoir pour encore deux mois, essaieront une fois encore de détériorer la situation en Ukraine pour empêcher, quoi qu’il en coûte, Trump de conclure un accord de paix.
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