Face à l’offensive israélienne, Madrid durcit le ton : « Jamais nous ne reconnaîtrons une annexion de Gaza ou de la Cisjordanie »

Le chef de la diplomatie espagnole, Jose Manuel Albares, a affirmé lundi que son pays ne reconnaîtra « jamais » une annexion unilatérale de la bande de Gaza ou de la Cisjordanie par l’entité occupante israélienne. Cette prise de position claire et sans équivoque condamne fermement l’escalade militaire sanglante menée par Israël dans les territoires […]

Août 11, 2025 - 13:40
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Face à l’offensive israélienne, Madrid durcit le ton : « Jamais nous ne reconnaîtrons une annexion de Gaza ou de la Cisjordanie »

Le chef de la diplomatie espagnole, Jose Manuel Albares, a affirmé lundi que son pays ne reconnaîtra « jamais » une annexion unilatérale de la bande de Gaza ou de la Cisjordanie par l’entité occupante israélienne.

Cette prise de position claire et sans équivoque condamne fermement l’escalade militaire sanglante menée par Israël dans les territoires palestiniens occupés.

S’exprimant sur la chaîne de télévision espagnole RTVE, le ministre des Affaires étrangères a martelé une ligne rouge diplomatique que de nombreuses capitales occidentales hésitent encore à tracer avec une telle clarté.

« Je me suis immédiatement exprimé, je l’ai fermement condamnée : ni nous, ni l’Union européenne ne la reconnaîtrons jamais », a-t-il déclaré, faisant référence aux visées expansionnistes israéliennes.

Avec une précision chirurgicale, M. Albares a dénoncé non seulement l’agression contre Gaza, mais aussi la politique de faits accomplis en Cisjordanie.

« Nous ne reconnaîtrons jamais cette annexion unilatérale illégale de Gaza ou de la Cisjordanie, où les colonies illégales progressent », a-t-il ajouté, qualifiant ainsi la colonisation pour ce qu’elle est : une violation flagrante du droit international.

Une escalade synonyme de déstabilisation régionale

Au-delà de la condamnation de principe, le ministre espagnol a mis en garde contre les conséquences désastreuses de la stratégie militaire israélienne.

Loin d’apporter la sécurité promise par le gouvernement de Tel Aviv, cette offensive ne fait qu’enfoncer la région dans un cycle de violence et de souffrance.

« Cette escalade de l’occupation militaire d’Israël à Gaza ne fera qu’engendrer davantage de morts, plus de souffrances, ralentir la libération des otages et déstabiliser la région », a-t-il averti.

Pour Madrid, la véritable sécurité ne peut être atteinte que si elle s’applique à tous les peuples de la région, y compris et surtout au peuple palestinien, privé de ses droits les plus fondamentaux. « Ce dont le Moyen-Orient a besoin aujourd’hui, c’est de la sécurité du peuple palestinien et du peuple israélien », a souligné M. Albares.

Cette position, qui tranche avec celle d’autres capitales occidentales plus alignées sur Washington, place l’Espagne à l’avant-garde d’un front européen de plus en plus critique envers la politique de la terre brûlée menée par Israël.

Une feuille de route pour une paix juste et durable

L’Espagne ne se contente pas de condamner. Le ministre Albares a présenté une feuille de route claire, reprenant les exigences portées par de nombreux pays, dont l’Algérie, depuis le début de l’agression. Il a appelé à :

  • Un cessez-le-feu permanent et immédiat.

  • La fin du blocus inhumain imposé par Israël sur Gaza.

  • La fin de la famine provoquée et délibérée.

  • L’entrée massive et sans entraves de l’aide humanitaire.

  • La libération immédiate de tous les otages.

Enfin, et c’est le point central de la diplomatie espagnole, il a réaffirmé que la seule issue viable est politique : « une paix définitive, qui passe par la solution à deux États ».

Cette solution implique la reconnaissance pleine et entière d’un État palestinien souverain et viable, une perspective que l’Espagne, aux côtés de l’Irlande et de la Norvège, a récemment concrétisée en reconnaissant officiellement l’État de Palestine.

Cette prise de position intervient alors que le bilan humain de l’offensive israélienne ne cesse de s’alourdir, dépassant la barre tragique des 61 000 Palestiniens tués depuis octobre 2023, selon les bilans fournis par les autorités sanitaires de Gaza.

La guerre génocidaire menée par Israël, qui fait l’objet d’une procédure devant la Cour Internationale de Justice, a non seulement dévasté l’enclave mais a également utilisé la faim comme une arme de guerre, provoquant une catastrophe humanitaire sans précédent.

La déclaration de Jose Manuel Albares n’est pas un simple acte diplomatique ; elle est le reflet d’une fracture grandissante au sein du bloc occidental face à l’intransigeance et à la brutalité israéliennes.

Elle représente une voix de raison et de droit international qui, bien que toujours minoritaire en Occident, gagne en puissance face à l’horreur de la situation à Gaza et en Cisjordanie.