Flambée des prix du poulet : L’aviculture otage d’une production archaïque

Le marché de la volaille en Algérie connait une instabilité chronique depuis des années. Les prix de cette denrée alimentaire dont la consommation est souvent considérée comme une substitution aux viandes rouges, toujours inabordables pour un grand nombre d’Algériens, demeurent volatils malgré toutes les tentatives de régulation, menées par les services concernés. Parmi les causes […] The post Flambée des prix du poulet : L’aviculture otage d’une production archaïque first appeared on L'Est Républicain.

Sep 15, 2025 - 11:22
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Flambée des prix du poulet : L’aviculture otage d’une production archaïque

Le marché de la volaille en Algérie connait une instabilité chronique depuis des années. Les prix de cette denrée alimentaire dont la consommation est souvent considérée comme une substitution aux viandes rouges, toujours inabordables pour un grand nombre d’Algériens, demeurent volatils malgré toutes les tentatives de régulation, menées par les services concernés. Parmi les causes de cette volatilité, les « promesses » d’un développement durable d’une filière de plus en plus dépendante de l’importation, et qui reste vulnérable à la pression d’un marché contrôlé par les réseaux de la spéculation. Après plusieurs semaines de tarifs relativement bas, le prix du poulet est reparti à la hausse. Au détail, il a atteint jusqu’à 350 dinars le kilo. Quelle explication donner à cette « fébrilité », qui ne va pas manquer de mettre les petites bourses à l’épreuve, compliquant davantage leur gestion de fin de mois ? Va-t-on encore soulever la question des cours mondiaux des matières premières rentrant dans la fabrication des aliments de base de la volaille, pour justifier cette hausse ? Le maïs et le soja qui constituent les éléments essentiels de l’alimentation des volailles et qui représentent 70% du coût de revient aux aviculteurs, ont vu leur prix augmenter sur le marché mondial. Il est à rappeler qu’il y’a quelques années, une exonération de la taxe sur la valeur ajoutée concernant le maïs et le soja a été inscrite dans la loi des Finances, après que le poulet ait atteint son tarif le plus élevé depuis plusieurs années entre 450 et 500 DA le kilo. Sachant que l’exonération de la TVA sur les matières entrant dans la fabrication des aliments de la volaille n’est pas une solution économique durable, car la filière entière est complètement désorganisée, et la production encore archaïque, puisqu’elle ne répond à aucune norme standard, étant donné que la grande majorité des producteurs ne maitrisent pas les techniques de l’élevage, notamment en période caniculaire, qu’attendent les services agricoles pour remettre à niveau une filière qui est restée en marge du progrès ? Qui va profiter de cette situation ? Justifier cette hausse du prix du poulet par des prévisions telles que la réouverture prochaine des restaurants scolaires et universitaires, est une aberration. Face à une demande croissante et à une offre limitée, les aviculteurs n’hésitent pas à ajuster leurs prix à la hausse. « L’absence de concurrence significative leur permet de maintenir des tarifs élevés, ce qui se répercute directement sur le consommateur ». Les services concernés ont déjà procédé à un déstockage de viandes blanches importées, mais cette mesure reste conjoncturelle, puisque l’Algérie, à défaut de pouvoir renforcer la production locale, du moins à court terme, devrait recourir à des importations massives, évaluées à près de 890 000 tonnes en 2025, pour stabiliser le marché.

Mohamed M

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