Quand Macron se fait harakiri en voulant nous livrer une guerre énergétique

Par Nabil D. – Dans un contexte énergétique tendu, la stratégie de l’impopulaire Macron visant à réduire sa dépendance au gaz algérien en se tournant vers les lointains Etats-Unis révèle d’ores déjà ses lourdes failles. Le président français va se casser les dents dans une guerre énergétique vouée à l’échec, une bataille aux coûts exorbitants qui se retournera inexorablement contre les citoyens français, déjà accablés par une précarité énergétique grandissante.

D’abord, la distance entre les Etats-Unis et la France impose un transport maritime extrêmement long et coûteux. Les armateurs, confrontés à ces distances décuplées, répercutent mécaniquement ces frais de transport sur le prix final du gaz livré en Europe. Le résultat ? Le GNL américain s’avère bien plus cher que le gaz algérien acheminé par gazoduc. Pire encore, le marché spot du GNL est connu pour sa volatilité, avec des prix fluctuant fortement en fonction des tensions géopolitiques ou des variations saisonnières. En choisissant de s’exposer à ce marché instable, la France s’engage dans une aventure risquée où la facture énergétique des industries et des ménages pourrait exploser du jour au lendemain.

Cette augmentation des coûts énergétiques impacte directement l’industrie française, déjà fragilisée. En 2023, le secteur industriel français a émis 33,4 millions de tonnes de CO2 liées à la consommation de gaz naturel, un chiffre élevé qui traduit une forte dépendance. L’agroalimentaire, la chimie, la sidérurgie – secteurs clés de l’économie française – voient leur compétitivité s’éroder face à leurs homologues européens mieux approvisionnés et moins soumis à des coûts énergétiques prohibitifs. La conséquence logique est une perte de parts de marché, des délocalisations potentielles et donc une menace sur l’emploi et la croissance.

Pendant ce temps, l’Algérie, loin d’être prise au dépourvu, ajuste habilement sa stratégie. Plutôt que de s’entêter dans le coûteux GNL, elle mise sur les gazoducs, des infrastructures plus économiques et plus écologiques. Ces pipelines assurent une stabilité des livraisons et des coûts, en faisant de l’Algérie le deuxième plus grand fournisseur de gaz par pipeline vers l’Union européenne avec 30,75 milliards de mètres cubes en 2024. Le pays diversifie aussi ses débouchés vers des partenaires comme la Turquie, premier importateur de gaz algérien en 2024, et l’Italie, qui renforce sa position de premier partenaire économique. L’Algérie dispose par ailleurs de vastes réserves gazières sous-exploitées, garantissant un approvisionnement fiable à long terme.

Dans cette guerre énergétique stupide voulue par Macron, la France est le pays qui tire le plus mal son épingle du jeu. Non seulement elle s’engage dans une voie plus coûteuse et plus instable, mais elle s’aliène un partenaire historique qui sait, lui, adapter sa stratégie avec pragmatisme. Au final, ce sont les citoyens français, déjà fragilisés par la hausse des prix de l’énergie, qui paieront la facture de cette erreur stratégique majeure de leurs dirigeants irresponsables.

L’hasardeuse volonté de couper les liens avec l’Algérie sur un dossier aussi vital que l’énergie se retournera contre lui, révélant une méconnaissance profonde des réalités du marché et des enjeux géopolitiques régionaux. A l’heure où la précarité énergétique devient une urgence sociale en France, cette guerre énergétique perdue d’avance sonne comme une faute politique majeure qui éjectera Macron hors de l’Elysée avant la fin de son mandat. La rue le réclame déjà avec perte et fracas.

L’Algérie, qui n’a jamais fait de ses gigantesques réserves de pétrole et de gaz, dont une infime partie a été exploitée, un moyen de chantage, peut réviser sa position et répondre, sans coup férir, à l’égarement de Macron en fermant tout simplement les vannes. Ce ne sont pas les débouchées qui manquent, en ces temps de désordre mondial.

N. D.

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