Infrastructures de divertissement à l’arrêt à Sétif : Un été à l’ombre des promesses non tenues

Les grandes vacances approchent à grands pas. Sans crier gare ni demander la moindre autorisation, la canicule s’installe, prend ses quartiers à Sétif comme ailleurs. Accablées par un quotidien de plus en plus difficile et un pouvoir d’achat en chute libre, les familles nombreuses et modestes, peinant à joindre les deux bouts, vont une fois […] The post Infrastructures de divertissement à l’arrêt à Sétif : Un été à l’ombre des promesses non tenues first appeared on L'Est Républicain.

Juin 22, 2025 - 03:28
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Infrastructures de divertissement à l’arrêt à Sétif : Un été à l’ombre des promesses non tenues
Les grandes vacances approchent à grands pas. Sans crier gare ni demander la moindre autorisation, la canicule s’installe, prend ses quartiers à Sétif comme ailleurs. Accablées par un quotidien de plus en plus difficile et un pouvoir d’achat en chute libre, les familles nombreuses et modestes, peinant à joindre les deux bouts, vont une fois de plus se débrouiller tant bien que mal. Et cela, pour répondre aux attentes de leurs enfants, en quête de quelques jours d’évasion au bord de la Méditerranée. Frustrés depuis des années, les enfants, déçus de ne pouvoir « barboter » dans la piscine du parc d’attractions de Sétif, voient enfin une lueur d’espoir avec l’ouverture annoncée du bassin, initialement prévue pour le 5 juillet 2024, à l’occasion du 62ème anniversaire de l’indépendance. Mais le projet a été pris en otage par un différend opposant l’entreprise chargée des travaux et le maître d’ouvrage, à savoir la commune de Sétif, propriétaire de la structure. Bien que la piscine soit fonctionnelle depuis le mardi 17 juin 2025, elle est restée fermée à cause de l’entêtement de l’entreprise, qui a refusé d’achever les finitions et d’installer le revêtement en béton imprimé, laissant le projet inachevé et les enfants des Hauts Plateaux ainsi que les visiteurs du parc dans l’attente. « Pour des détails insignifiants, nous avons perdu un temps précieux. La piscine, qui aurait dû être opérationnelle depuis le 5 juillet dernier, est restée inaccessible à cause d’un malentendu aussi banal que regrettable », déplorent des membres de l’Assemblée Populaire Communale (APC). Ceux-ci s’étonnent de l’attitude de l’exécutif communal qui ne les a même pas conviés à l’inauguration, tout comme la presse, pourtant trait d’union essentiel entre les autorités locales et l’opinion publique. « Le bassin, qui a tant fait parler, a été discrètement ouvert mardi. Le maire et son équipe ont délibérément écarté une grande partie de l’assemblée, qui ne saurait donner son quitus à de telles pratiques. Il ne faudrait plus se voiler la face, notre mandat est un échec. Nous n’avons pas fait mieux que nos prédécesseurs. La réhabilitation du cinéma Variété, du théâtre municipal et du CEM (Collège d’Enseignement Moyen) Mohamed Khemisti sont les parfaites illustrations du fiasco…», déplorent les élus, fustigeant un discours à géométrie variable et rappelant que cette infrastructure est un bien public et non la propriété d’un ancien parti unique. Ils dénoncent l’absence systématique de la presse, perçue comme une volonté délibérée d’écarter les citoyens. « On ne peut cacher ou taire les réalisations financées par l’argent du contribuable. Tout comme on ne peut ignorer l’impuissance de l’assemblée à faire mieux que ses prédécesseurs, notamment en matière d’équipements de loisirs. Pourtant, la commune de Sétif ne manque pas d’atouts », ajoutent-ils avec amertume.
La tranquillité mise à rude épreuve
Le cas du parc aquatique de la cité Laid Dahoui et de la piscine de Larache illustre parfaitement ce gâchis. Érigé à la place de l’ancien bidonville qui enlaidissait la cité Laid Dahoui – du nom d’un héros tombé au champ d’honneur – ce projet a englouti des milliards pour finir à l’abandon. Lancé en 2010, il est aujourd’hui un dépotoir, livré à la débauche. Pourtant, les gros travaux sont achevés à plus de 70 %. Mais au lieu de finaliser le chantier, les deux précédentes APC, tout comme l’actuelle, ont préféré faire la sourde oreille. Les riverains, excédés par les nuisances et les comportements déviants des oisifs ayant investi les lieux, ne savent plus à quel saint se vouer. La tranquillité des habitants est quotidiennement mise à rude épreuve. Et malgré les multiples doléances, rien ne change. Ce dossier n’est pas un cas isolé. À Sétif, les voix « discordantes », celles qui refusent de flatter, sont mal perçues. La situation de la forêt récréative de Bousselam en est une autre illustration. Inscrite au programme entre 2011 et 2012 pour un montant de 90 millions de dinars, sa réhabilitation est toujours en attente. Les amoureux de nature et les familles désireuses d’un moment de fraîcheur doivent se contenter d’un paysage poussiéreux et désertique. Et comme si cela ne suffisait pas, la piscine attenante, censée générer des recettes pour la commune, est également abandonnée depuis belle lurette. Les responsables locaux font mine de ne rien voir et tournent ostensiblement le dos aux récentes instructions des pouvoirs publics, qui prônent la valorisation du patrimoine communal. Autre symbole du laisser-aller : la piscine promise à la cité Bounechada en remplacement des logements coloniaux démolis. Malgré les promesses et fiches techniques présentées en grande pompe au wali, le projet est resté lettre morte dès la fin de la visite officielle. Le conseil communal, fidèle à ses approximations, se contente de laisser faire, contribuant ainsi à la dégradation du cadre de vie des citoyens. La preuve : le site prévu pour accueillir la piscine est aujourd’hui défiguré et squatté par des individus qui en ont fait un parking sauvage, générant un manque à gagner supplémentaire pour la commune. En définitive, l’inertie des responsables chargés de la culture et du divertissement au sein de la municipalité condamne des milliers d’enfants et de jeunes, privés de moyens pour s’offrir un séjour à la mer, à passer l’été 2025 sous un soleil de plomb, sans la moindre alternative de détente à proximité.
Kamel Beniaiche

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