La grève des élèves prend de l’ampleur : Manipulations ou revendications ?
Ces derniers jours, plusieurs établissements scolaires, à travers le territoire national, ont été perturbés par une mobilisation d’élèves dénonçant l’interdiction des cours de soutien dans les écoles privées, Ce mouvement, présenté sous forme de grève et de rassemblement devant les écoles, soulève des interrogations sur ses motivations réelles et l’influence qui aurait pu pousser ces jeunes […] The post La grève des élèves prend de l’ampleur : Manipulations ou revendications ? appeared first on Le Jeune Indépendant.
Ces derniers jours, plusieurs établissements scolaires, à travers le territoire national, ont été perturbés par une mobilisation d’élèves dénonçant l’interdiction des cours de soutien dans les écoles privées, Ce mouvement, présenté sous forme de grève et de rassemblement devant les écoles, soulève des interrogations sur ses motivations réelles et l’influence qui aurait pu pousser ces jeunes à contester une mesure destinée à réguler un phénomène qui a pris ces dernières années des proportions inquiétantes.
Mal informés du fond des mesures prises par le ministère du Commerce, visant à régulariser l’activité des écoles de langues privées, les élèves, à travers plusieurs régions du pays, ont boycotté cette semaine les cours pour réclamer leur droit à prendre des cours de soutien en dehors de leurs établissements scolaires, selon leur besoin personnel. Les élèves protestataires demandent aussi, à travers leur mouvement, l’allègement des programmes et du volume horaire des cours dans les établissements publics et contestent la baisse de la qualité de l’enseignement dans les établissements publics.
Rencontrés devant le lycée Khaled-El Djazairi, à Boudouaou, dans la wilaya de Boumerdès, de nombreux élèves ont affirmé leur besoin aux cours de soutien scolaire. « Les efforts fournis par les enseignants dans les écoles ne sont pas suffisants pour répondre à nos attentes, notamment pour les élèves qui rencontrent des difficultés de compréhension », a déclaré un jeune adolescent, avant d’ajouter que « les cours de soutien m’aident à mieux comprendre les leçons que je ne saisis pas en classe ».
Cependant, des voix se lèvent pour dénoncer une instrumentalisation des élèves par des acteurs extérieurs. Pour le syndicaliste Nabil Ferguenis, représentant du Syndicat national des travailleurs de l’éducation (SNTE) à Béjaïa, la grève des lycéens doit rapidement prendre fin. Il a lancé un appel aux parents d’élèves pour assumer leur rôle et encourager leurs enfants à rejoindre les bancs d’école. « Il est crucial que les parents jouent un rôle actif en sensibilisant leurs enfants à l’importance de reprendre le chemin de l’école.
Les jeunes ne doivent pas se laisser influencer par les manipulations sur les réseaux sociaux ou par des appels anonymes, a-t-il indiqué, ajoutant que « la place d’un lycéen est en classe, à se concentrer sur ses cours et à se préparer aux examens, en particulier pour le baccalauréat en fin d’année, qui est une étape essentielle pour accéder à l’université et ouvrir les portes de leur avenir ».
Ferguenis a estimé que le SNTE suit avec une grande inquiétude les tentatives de déstabilisation du secteur de l’éducation, notamment à travers l’incitation des élèves à descendre dans la rue et la diffusion de contenus sur les réseaux sociaux par des sources anonymes. « Nous appelons l’ensemble de la communauté éducative, en particulier les militants du syndicat, à sensibiliser nos enfants à ne pas céder à ces appels suspects et trompeurs qui ne servent que des agendas douteux visant à aggraver la situation », a-t-il souligné.
Il convient de noter que le ministre du Commerce intérieur, Tayeb Zitouni, est récemment intervenu pour clarifier le débat autour de l’interdiction des cours particuliers. Lors d’une conférence de presse tenue samedi dernier, en marge des travaux de la rencontre nationale des cadres du secteur, le ministre a expliqué que son département n’a émis aucune décision interdisant les cours particuliers. Il a simplement demandé leur « réglementation », encourageant les écoles de langues étrangères à soumettre des demandes au Centre national du registre de commerce pour ajouter les activités souhaitées, leur permettant ainsi d’exercer leurs nouvelles activités conformément aux lois en vigueur dans le pays.
« Nous ne sommes pas contre les cours particuliers, mais les établissements qui proposent des cours de soutien doivent en informer les services compétents et obtenir un code d’activité. En somme, cette activité doit être ajoutée au registre du commerce et doit être déclarée pour être dans un cadre légal », a tranché le ministre du Commerce.
De son côté, en réponse à une question d’un parlementaire sur ce phénomène, le ministre de l’Education nationale, Mohamed Seghir Saâdaoui, a reconnu que le recours en masse aux cours particuliers renseigne sur un mal au sein de l’école algérienne. Le ministre a estimé que la progression de ce qu’il a qualifié de « fléau » met en avant des « lacunes » dans l’enseignement dispensé en classe.
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