Lakhdar Arrouche (sélectionneur U21) : « On doit réduire l’écart avec les grandes nations »

Vous venez de conclure la phase de groupes du Championnat du monde U21 avec une victoire face au Canada. Quel est votre premier bilan ? Effectivement, nous avons terminé cette première phase sur une note positive avec une victoire importante contre le Canada, notre premier succès dans ce championnat. Ce match était crucial pour le …

Juin 23, 2025 - 02:06
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Lakhdar Arrouche (sélectionneur U21) : « On doit réduire l’écart avec les grandes nations »

Vous venez de conclure la phase de groupes du Championnat du monde U21 avec une victoire face au Canada. Quel est votre premier bilan ?
Effectivement, nous avons terminé cette première phase sur une note positive avec une victoire importante contre le Canada, notre premier succès dans ce championnat. Ce match était crucial pour le groupe, tant sur le plan mental que sportif. Au-delà du simple résultat, cette rencontre a été une belle occasion pour nos joueurs d’exprimer pleinement leur potentiel dans un contexte international exigeant. Ce genre de victoire est essentiel pour renforcer la confiance de ces jeunes talents, qui découvrent la pression et le niveau du haut niveau mondial. Cela leur donne aussi une motivation supplémentaire pour continuer à progresser.

Les deux premières rencontres contre le Portugal et la Croatie ont été plus compliquées. Que retenez-vous de ces matchs ?
Il est vrai que face au Portugal puis à la Croatie, nous avons rencontré de nombreuses difficultés. Ces nations sont très bien structurées et évoluent à un très haut niveau depuis plusieurs années, avec des systèmes de jeu solides et une grande expérience internationale. Cependant, malgré les défaites, je tiens à souligner que nous avons montré de très belles phases de jeu, notamment en deuxième période contre la Croatie où les joueurs ont su hausser leur niveau. Cette réaction témoigne du caractère de cette génération et de leur capacité à apprendre rapidement. Ces matchs nous ont permis de mieux identifier nos lacunes, mais aussi nos forces, ce qui est précieux pour la suite.

Vous insistez souvent sur la nécessité de se frotter au haut niveau. Pourquoi est-ce si important selon vous ?
Parce que la progression ne peut venir que de la confrontation avec des adversaires plus forts. Rester dans sa zone de confort ne permet pas de grandir. Le niveau mondial impose une intensité, une rigueur et une discipline tactique que nos jeunes ne peuvent acquérir qu’en multipliant ce type de rencontres. Affronter des équipes comme le Portugal ou la Croatie est une expérience formatrice qui nous donne une idée claire de ce qu’il faut améliorer. C’est en affrontant ces défis que l’on construit une équipe compétitive capable de rivaliser à l’échelle internationale.

Quelles sont vos ambitions pour la suite du tournoi, avec la Coupe du Président ?
Nous abordons cette deuxième phase de compétition avec beaucoup de détermination. Notre objectif principal est d’améliorer notre classement par rapport à notre précédente participation et de donner à chaque joueur un maximum de temps de jeu face à des adversaires internationaux. Chaque match est une opportunité d’apprendre, de corriger nos erreurs et de tester de nouvelles stratégies. Bien sûr, si nous pouvons gagner, nous le ferons avec plaisir, mais l’essentiel reste la progression collective et individuelle.

Plus globalement, où en est le handball algérien dans les catégories jeunes ?
Malheureusement, un véritable fossé s’est creusé ces dernières années, notamment dans les catégories U19 et U21. Ce retard est le résultat de plusieurs facteurs : manque de compétitions internationales régulières, absence de planification à long terme, et parfois un déficit dans la formation des jeunes. Cependant, aujourd’hui, grâce à la volonté affichée de la fédération, nous assistons à des changements positifs. Nous travaillons activement à structurer ces catégories, à instaurer une meilleure organisation et à mettre en place des programmes adaptés, car ces jeunes représentent l’avenir de notre handball.

Vous parlez souvent de moyen terme. Quelles sont les actions concrètes prévues dans cette perspective ?
L’objectif est de bâtir une équipe compétitive sur plusieurs années. Cela passe par une planification rigoureuse avec des cycles de travail précis, une meilleure formation des encadrants et l’organisation régulière de stages et de matchs amicaux contre des sélections étrangères. Plus nos jeunes auront d’occasions de jouer à l’international, plus ils progresseront techniquement, tactiquement et mentalement. C’est en multipliant ces expériences que nous pourrons réduire l’écart avec les grandes nations.

Revenons à l’aspect technique. Qu’avez-vous pensé de la prestation de vos joueurs face à la Croatie, malgré la défaite ?
Ce fut un match très formateur. En première période, nous avons commis plusieurs erreurs, notamment en défense, ce qui a coûté cher. Mais ce qui m’a plu, c’est la réaction de l’équipe en seconde mi-temps. Les joueurs ont montré beaucoup d’orgueil, ils ont mieux géré le rythme du match et nous avons pu observer de belles séquences collectives. C’est ce genre d’attitude que j’attends d’eux : ne jamais lâcher, apprendre de ses erreurs et progresser dans l’adversité. Le score final est secondaire face à cette volonté de se battre et de s’améliorer.

Peut-on parler aujourd’hui d’une génération prometteuse ?
Je dirais que nous avons un noyau de joueurs très intéressant. Il y a clairement du potentiel, mais il faut le travailler avec rigueur. Le talent seul ne suffit pas, il faut un encadrement de qualité et surtout une exposition régulière à la compétition de haut niveau. Si la fédération continue d’investir dans cette génération avec patience et méthode, nous pourrons en tirer une équipe solide et compétitive dans les années à venir.

Un mot pour conclure ?
Je souhaite insister sur le fait que notre objectif dans ce Championnat du monde n’était pas uniquement de gagner des matchs, mais avant tout de grandir en tant qu’équipe et individuellement. Réduire l’écart avec les grandes nations du continent est un défi de taille, mais c’est aussi une source de motivation. Nous voulons surtout donner à nos jeunes la possibilité de rêver, de croire en leur potentiel et de construire un avenir prometteur pour le handball algérien.

A. A.