L’APOCE alerte sur le risque sanitaire 

L’altruisme et le courage de jeunes qui se sont risqués dans les eaux de l’oued El-Harrach pour sauver des vies force le respect et l’admiration. Mais derrière cela se cache, pour eux, une menace réelle mettant en péril leur santé comme celle de leur entourage. Sans prise en charge sanitaire rapide, leur geste héroïque pourrait se transformer en drame. C’est ce qu’a indiqué, hier, un communiqué de l’organisation de protection des consommateurs APOCE.

L’oued El-Harrach urbain demeure, depuis longtemps, le réceptacle de rejets insalubres et archi-dangereux. Il reçoit au quotidien des eaux usées non traitées, des déchets industriels et chimiques, des rejets organiques ainsi que des carcasses animales. A ces éléments s’ajoutent des eaux stagnantes saturées de polluants biologiques, constituant un terrain idéal à la prolifération de bactéries, virus et substances toxiques. Dans ce contexte, toute baignade ou tentative de plongée expose, indubitablement, à un péril sanitaire majeur, a tenu à relever l’APOCE.

A cet égard, les spécialistes de l’organisation tirent la sonnette d’alarme. Les risques sanitaires liés à la baignade dans l’oued El-Harrach sont multiples et d’une extrême gravité. Les infections bactériennes intestinales figurent au premier rang. Salmonella, Escherichia coli ou encore Shigella prospèrent, de façon massive, dans les eaux usées, provoquant diarrhées sévères, crampes abdominales, fièvre et déshydratation aiguë. « Ces pathologies hautement contagieuses se transmettent aisément d’une personne à une autre », a alerté l’APOCE.

Par ailleurs, les virus infectieux, tels que ceux de l’hépatite A et E, mais aussi le norovirus ou le rotavirus, trouvent également dans ces eaux polluées un habitat favorable, a précisé le communiqué. Ingérés ou transmis par simple contact avec les muqueuses, ils peuvent causer des hépatites virales, des symptômes digestifs violents et de graves complications chez les personnes fragiles ou atteintes de maladies chroniques.

Oued El-Harrach n’est pas seulement vecteur de bactéries et de virus. Il constitue aussi un réservoir de parasites dangereux, comme les amibes, la giardia ou certains vers intestinaux. Ces organismes, d’après l’organisation sanitaire, pénètrent dans le corps par ingestion ou par des plaies cutanées, entraînant diarrhées persistantes, malabsorption des nutriments et atteintes durables du système digestif.

A cela s’ajoutent des affections cutanées et mycoses. Eruptions, furoncles, infections fongiques apparaissent après simple contact avec l’eau, provoquant démangeaisons, irritations, rougeurs et, dans certains cas, infections profondes. Le risque de transmission par contact direct ou par l’usage d’objets contaminés est d’ailleurs élevé.

Les problèmes respiratoires et oculaires complètent ce tableau alarmant. Les vapeurs et infiltrations d’eau polluée dans le nez ou les yeux entraînent conjonctivites, toux, essoufflement et aggravent allergies comme crises d’asthme.

Au-delà des agents infectieux, les eaux de l’oued El-Harrach comporte une autre menace invisible, chimiques ou métalliques, c’est celle des métaux lourds et substances industrielles toxiques. Ces éléments, a indiqué l’APOCE, sont à l’origine de troubles neurologiques, d’atteintes hépatiques et rénales, de désordres hormonaux, laissant parfois des séquelles irréversibles sur la santé humaine.

Face à ce constat, l’APOCE a rappelé avec insistance ses recommandations médicales immédiates. Toute personne entrée en contact avec ces eaux doit absolument consulter en urgence un centre spécialisé en maladies infectieuses et préventives, effectuer sans délai les analyses nécessaires sur le sang, les selles, le foie et les reins, et ne négliger aucun symptôme ultérieur. L’organisation a également fait ressortir la nécessité impérieuse d’éviter tout contact rapproché afin de limiter la contagion et d’interdire à l’avenir toute baignade dans des eaux non contrôlées.

Tout en saluant le geste courageux des jeunes qui se sont risqués dans l’oued El-Harrach, l’APOCE les exhorte à se rendre sans délai à l’hôpital pour préserver leur santé et celle de leur entourage.

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