Le Maroc emploie la carte économique pour légitimer son occupation illégale des territoires sahraouis
LONDRES - Le Maroc emploie la carte économique pour légitimer son occupation illégale des territoires sahraouis, ont indiqué deux universitaires spécialistes en droit en Grande-Bretagne. "Rabat semble utiliser le développement comme un moyen de domination", assurent Andrea Maria Pelliconi, Maître de conférences en droits de l'homme à l'Université de Southampton et Victor Kattan, Professeur adjoint de droit international public à l'Université de Nottingham. Dans un article publié sur le site "The conversation", les deux universitaires pointent une stratégie marocaine visant à contourner le droit international en miroitant des avantages économiques aux entreprises internationales et, à travers elles, les gouvernements d'un certain nombre de pays. Le Maroc entend faire pencher ces pays de son côté avec pour objectif final de rendre "le soutien aux principes juridiques politiquement inopportun", assurent-ils, rappelant "l'avis consultatif historique de la Cour internationale de justice (CIJ) de 1975 affirmant que le peuple sahraoui autochtone a le droit de décider de rejoindre le Maroc ou de former son propre Etat lors d'un référendum soutenu par l'ONU (...). Cinq décennies après l'avis consultatif de la CIJ, aucun référendum de ce type n'a eu lieu". "Le Sahara occidental est riche en phosphate, en ressources halieutiques et en réserves potentielles de pétrole et de gaz offshore. D'importants projets d'infrastructures, notamment dans le domaine de la gestion de l'eau, des ports et des énergies renouvelables, attirent les investisseurs internationaux", constatent les deux universitaires qui relèvent également que les autorités marocaines ont décidé d'élargir les possibilités d'investissement international aux secteurs du tourisme et des transports dans les territoires occupés. Ils attirent aussi l'attention sur la "vive polémique" soulevée récemment par le tournage par un réalisateur américano-britannique d'une partie d'un film au Sahara occidental occupé, alors que le Maroc n'a aucun droit sur ce territoire du point de vue du droit international. "Les principes juridiques sont importants et soutiennent systématiquement la position sahraouie", soulignent les signataires de l'article. "En 2022, la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples a réaffirmé que l'occupation continue du Maroc viole le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Ce droit est une norme de "jus cogens" en droit international, ce qui signifie qu'il est contraignant pour tous les Etats et qu'il ne peut y être dérogé", rappellent-ils.

LONDRES - Le Maroc emploie la carte économique pour légitimer son occupation illégale des territoires sahraouis, ont indiqué deux universitaires spécialistes en droit en Grande-Bretagne.
"Rabat semble utiliser le développement comme un moyen de domination", assurent Andrea Maria Pelliconi, Maître de conférences en droits de l'homme à l'Université de Southampton et Victor Kattan, Professeur adjoint de droit international public à l'Université de Nottingham.
Dans un article publié sur le site "The conversation", les deux universitaires pointent une stratégie marocaine visant à contourner le droit international en miroitant des avantages économiques aux entreprises internationales et, à travers elles, les gouvernements d'un certain nombre de pays.
Le Maroc entend faire pencher ces pays de son côté avec pour objectif final de rendre "le soutien aux principes juridiques politiquement inopportun", assurent-ils, rappelant "l'avis consultatif historique de la Cour internationale de justice (CIJ) de 1975 affirmant que le peuple sahraoui autochtone a le droit de décider de rejoindre le Maroc ou de former son propre Etat lors d'un référendum soutenu par l'ONU (...). Cinq décennies après l'avis consultatif de la CIJ, aucun référendum de ce type n'a eu lieu".
"Le Sahara occidental est riche en phosphate, en ressources halieutiques et en réserves potentielles de pétrole et de gaz offshore. D'importants projets d'infrastructures, notamment dans le domaine de la gestion de l'eau, des ports et des énergies renouvelables, attirent les investisseurs internationaux", constatent les deux universitaires qui relèvent également que les autorités marocaines ont décidé d'élargir les possibilités d'investissement international aux secteurs du tourisme et des transports dans les territoires occupés.
Ils attirent aussi l'attention sur la "vive polémique" soulevée récemment par le tournage par un réalisateur américano-britannique d'une partie d'un film au Sahara occidental occupé, alors que le Maroc n'a aucun droit sur ce territoire du point de vue du droit international.
"Les principes juridiques sont importants et soutiennent systématiquement la position sahraouie", soulignent les signataires de l'article. "En 2022, la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples a réaffirmé que l'occupation continue du Maroc viole le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Ce droit est une norme de "jus cogens" en droit international, ce qui signifie qu'il est contraignant pour tous les Etats et qu'il ne peut y être dérogé", rappellent-ils.