Le monde qui attend Trump
Donald Trump sera de retour à la Maison-Blanche dans un peu plus d’un mois, très exactement le 20 janvier de la prochaine année, jour de son intronisation. Entre autres personnalités mondiales qu’il aurait invitées pour l’occasion, il a été question du président chinois Xi Jinping, ce qui le cas échéant serait plus qu’une audace, une […]
Donald Trump sera de retour à la Maison-Blanche dans un peu plus d’un mois, très exactement le 20 janvier de la prochaine année, jour de son intronisation. Entre autres personnalités mondiales qu’il aurait invitées pour l’occasion, il a été question du président chinois Xi Jinping, ce qui le cas échéant serait plus qu’une audace, une outrecuidance, autant dire une injure, faite non seulement à un dirigeant en particulier mais à tout un pays, à la Chine. En effet, il faut être un vassal pour assister à une cérémonie de pure forme qui dans son principe même ne revêt une quelconque importance qu’aux yeux des gens du pays qui l’organise. Pour autant, cela n’est pas pour étonner de la part de quelqu’un qui a voulu, et qui d’ailleurs veut encore, que tous les grands problèmes du monde tel qu’il se présente aujourd’hui soient réglés avant que lui-même ne soit en capacité de s’en occuper. Puisqu’il a réalisé l’exploit d’être réélu, il a fait savoir qu’il serait bien aise si les principales crises d’aujourd’hui soient résolues avant que lui-même n’entre en fonction. S’agissant plus particulièrement de la guerre en Ukraine, il s’est fait fort alors qu’il était encore en campagne d’y mettre fin dès après son élection, au lendemain immédiat du 5 novembre dernier, jour du scrutin présidentiel. Notons qu’à cet égard tout au moins, son triomphe électoral n’a pas eu l’effet pacificateur qu’il escomptait.
De toute évidence, cette guerre ne se termina pas d’ici le 20 janvier prochain, ni même après. Si elle doit prendre fin, ce ne sera pas seulement parce que lui-même est redevenu président des Etats-Unis, mais pour avoir pris des décisions majeures la concernant, comme par exemple, l’arrêt de tout soutien américain à l’Ukraine. Or cela il n’est pas évident qu’il le puisse. Un désengagement américain en Ukraine déboucherait inéluctablement sur l’éclatement de l’Otan, un développement aux conséquences inéluctables. La fin de l’Otan découlerait non moins sûrement d’une défaite consommée de l’Ukraine, une issue qui depuis des mois maintenant n’a de cesse de s’affirmer. Quoi qu’il en soit, la guerre sera encore là quand Trump aura pris ses fonctions, et bon gré malgré, il faudra qu’il s’en occupe ; davantage encore, qu’il y mette fin, et d’une façon qui ne nuise pas aux intérêts stratégiques de l’Occident, dont les Etats-Unis après tout sont le chef. La guerre à Ghaza non plus n’aura pas pris fin quand il sera en responsabilité. La question des captifs israéliens, la plus importante à ses yeux dans ce conflit, non plus ne sera probablement pas résolue, même si les médias occidentaux n’arrêtent pas de dire que les chances qu’elle le soit n’ont jamais été aussi grandes. En Syrie, cependant, le régime Assad est tombé, mais sans doute pas en prévision de son arrivée au pouvoir. Ses protagonistes n’ont pas convenu d’accélérer son règlement parce qu’il y avait pour cela une date butoir, celle du 20 janvier, jour de l’intronisation de Trump. Il n’est même pas évident que ce soit pour lui un problème en moins. Dans ce pays, tout peut encore arriver, et d’abord la guerre de tous contre tous, la guerre civile généralisée. Une chose est certaine toutefois, lorsqu’il sera en fonction, les frontières syriennes auront bougé. Tout dépend à cet égard de l’appétit d’Israël. Si celui-ci est modéré, il ne prendra que la zone tampon. Et s’il est grand, il se taillera un morceau confinant à Damas.
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