L’IA, un rempart contre les cyberattaques
Le monde est en perpétuelle évolution. L’intelligence artificielle, qui n’a pas encore livré tous ses secrets, continue de transformer profondément tous les secteurs où elle est introduite. On distingue désormais un monde avant et après le commencement de l’intelligence artificielle. Un bon serviteur mais aussi un vecteur de menaces. Les cyberattaques sont en effet devenues […] The post L’IA, un rempart contre les cyberattaques appeared first on Le Jeune Indépendant.

Le monde est en perpétuelle évolution. L’intelligence artificielle, qui n’a pas encore livré tous ses secrets, continue de transformer profondément tous les secteurs où elle est introduite. On distingue désormais un monde avant et après le commencement de l’intelligence artificielle. Un bon serviteur mais aussi un vecteur de menaces. Les cyberattaques sont en effet devenues de plus en plus sophistiquées grâce à l’utilisation de l’IA. Cependant, cette même IA peut aussi servir de rempart pour contrer des menaces et renforcer la protection des données et des systèmes. Comment cela est-il possible et à quel degré l’IA peut-elle renforcer la cybersécurité ?
La numérisation engagée par l’Algérie, comme c’est le cas partout dans le monde, impose de nouveaux défis, principalement celui d’augmenter le niveau de protection de nos données et de nos systèmes, exposés en permanence à des cyberattaques. Ces dernières peuvent engendrer des perturbations mineures des systèmes informatiques mais aussi, dans des cas plus graves, entraîner l’arrêt total des activités d’une entreprise, d’une administration…
Selon Djallal Bouabdallah, spécialiste en transformation digitale et cybersécurité, nous sommes plus que jamais exposés à des attaques informatiques. « A l’ère du tout numérique, la surface d’exposition aux risques cyber n’a jamais été aussi large », a-t-il affirmé, précisant que « nos systèmes, qu’ils soient professionnels ou personnels, traitent d’énormes volumes de données, souvent critiques, et sont interconnectés en permanence. Cela les rend particulièrement vulnérables face à des cyberattaques de plus en plus sophistiquées ».
Selon lui, en Algérie comme ailleurs, la transformation digitale accélérée expose les organisations à de nouveaux risques, notamment « le vol de données », « le sabotage ou la paralysie d’infrastructures essentielles ». Une situation qui impose davantage de vigilance.
« La vigilance et la capacité d’anticipation deviennent ainsi des enjeux majeurs pour la résilience numérique », a-t-il affirmé.
Aujourd’hui, l’IA est identifiée comme étant un outil idoine pour renforcer les défenses contre les menaces numériques, surtout lorsque l’erreur humaine est considérée comme l’une des causes principales des risques en termes de cybersécurité.
Mieux intégrer l’IA dans l’écosystème numérique pour plus d’efficacité
L’intelligence artificielle peut ainsi jouer le rôle de rempart contre les cyberattaques, selon M. Bouabdallah. « Utilisée intelligemment, l’IA permet de détecter, en temps réel, les comportements suspects, d’analyser d’énormes quantités de données pour identifier des schémas anormaux et de réagir beaucoup plus rapidement qu’un humain face à une menace émergente », a-t-il expliqué, citant l’exemple de certains outils basés sur l’IA capables de détecter des attaques dites « zero-day », invisibles pour les solutions traditionnelles.
Ce spécialiste en transformation digitale et cybersécurité a néanmoins tenu à signaler le fait que l’intelligence artificielle peut aussi représenter une « arme » entre les mains des cybercriminels, qui l’utilisent pour rendre leurs attaques plus difficiles à détecter.
De ce fait, il estime que « le degré de renforcement que l’IA peut apporter à la cybersécurité dépend de sa bonne intégration dans l’écosystème numérique ». Plus elle est couplée à d’autres outils de sécurité (SIEM, pare-feu nouvelle génération, solutions d’analyse comportementale), plus la défense est intelligente et adaptative, selon les précisions du spécialiste. « L’IA permet l’automatisation de la réponse à incident, la priorisation des alertes et l’orchestration de la remédiation », a-t-il expliqué.
Cette intelligence artificielle doit toutefois être supervisée par des experts capables d’interpréter ses analyses, car l’IA n’est pas infaillible et peut générer de faux positifs ou des angles morts, a préconisé M. Bouabdallah.
Il a enfin tenu à rappeler que les cyberattaques « ont un impact direct et parfois dramatique pour la continuité d’activité des entreprises ou des administrations : pertes financières, atteinte à la réputation, interruption des services, voire mise en danger des données stratégiques ou personnelles ».
Attention à la « Dark IA »
Dans le contexte algérien de mutation numérique, il est essentiel d’adopter une approche globale, et ce à travers la formation des équipes à la cybersécurité, le renforcement des politiques de gouvernance des données, l’investissement dans des technologies de détection avancée (IA, XDR…) ainsi que la construction d’une culture de gestion des risques, a indiqué le spécialiste. Selon M. Bouabdellah, « la clé réside dans la combinaison entre technologie, formation humaine et sensibilisation à tous les niveaux, avec une implication forte des dirigeants pour piloter la transformation en toute sécurité ».
Il ne faut surtout pas oublier le fait que les cyberattaques sont de plus en plus sophistiquées grâce à cette même IA conçue pour les contrer. Des attaques intelligentes sont donc possibles.
Le spécialiste en cybersécurité a, dans ce sens, souligné la nécessité de prendre en considération cet aspect-là. « Il ne faut pas occulter le ’’côté obscur’’ de l’IA, parfois surnommé ‘’Dark IA’’ », a-t-il prévenu.
« Tout comme l’IA protège nos systèmes, elle peut aussi être détournée à des fins malveillantes, notamment sur le dark web, où des outils alimentés par l’IA sont utilisés pour automatiser les attaques, générer des contenus frauduleux ou contourner les défenses classiques ».
Des groupes cybercriminels développent des IA capables de concevoir des malwares adaptatifs, d’usurper des identités numériques via des deepfakes, ou de piloter des campagnes massives de phishing hyper-ciblées, a expliqué M. Bouabdallah.
Cette « légendaire » Dark IA n’est plus un mythe : elle existe et évolue aussi vite que les défenses, a alerté le spécialiste. Selon M. Bouabdellah, c’est le degré d’innovation qui peut faire la différence. « La bataille entre défenseurs et attaquants se joue désormais à un niveau d’innovation permanent », a-t-il souligné, réitérant l’importance de la vigilance, laquelle doit s’étendre aux usages éthiques de l’IA, pour éviter qu’elle ne devienne une arme contre ses propres créateurs.
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