La salle Harcha-Hacène d’Alger a vibré comme rarement, samedi dernier, à l’occasion de la grande finale du championnat d’Algérie de handball messieurs. Dans une ambiance bouillante, à la hauteur des enjeux, l’Olympique El Oued a décroché le tout premier titre national de son histoire en venant à bout du Handball Club El Biar, sur le score étriqué de 17 à 16. Une victoire au goût d’exploit pour un club jeune, porté par une génération fougueuse et bien menée par l’entraîneur Rachid Cherih.
Par A. A.
Un premier sacre historique
Il y aura un avant et un après 31 mai 2025 pour les fans d’El Oued. Ce club du Sud, encore considéré comme un outsider en début de saison, a défié tous les pronostics en gravissant les échelons un à un, jusqu’à toucher le sommet. Grâce à une défense de fer, une solidarité impressionnante et une capacité à rester lucide dans les moments chauds, l’Olympique El Oued s’est offert le luxe d’inscrire pour la première fois son nom au palmarès du handball algérien. Ce succès n’est pas anodin, puisqu’il incarne la montée en puissance des clubs du Sud du pays dans une discipline longtemps dominée par les grandes villes du Nord. À travers cette performance, c’est toute une région qui célèbre son entrée sur la grande scène nationale.
Un match renversant !
Dès le coup d’envoi, les deux équipes ont livré un duel intense, où chaque but valait de l’or. Le HBC El Biar, plus expérimenté sur le papier, a rapidement imposé son rythme, profitant de quelques maladresses de son adversaire pour mener à la pause 9-8. Mais El Oued n’a jamais paniqué. Portés par une ferveur visible sur le terrain comme en dehors, les hommes de Rachid Cherih ont haussé le ton en seconde période. Le score est resté serré jusqu’au bout, avec des égalités répétées et une tension palpable. C’est finalement dans les cinq dernières minutes que le destin a basculé. Deux parades décisives de leur gardien, une interception cruciale, puis un but plein de sang-froid de Maâmar Chaouch Abderahmene ont permis à El Oued de prendre un petit mais précieux avantage. Le buzzer final a alors déclenché une explosion de joie, 17-16, et une salle Harcha en délire.
Rachid Cherih, l’architecte de l’exploit
Derrière ce succès, un homme émerge, c’est Rachid Cherih, l’entraîneur de l’Olympique El Oued. Ancien joueur reconverti avec succès dans la tactique et la gestion de groupe, il a su tirer le meilleur d’un effectif jeune, travailleur et discipliné. Sans stars, mais avec un collectif soudé, il a construit une équipe solide défensivement, très mobile en attaque, et surtout mentalement résistante. Sa gestion parfaite du match, notamment ses temps morts et ses rotations en seconde période, a permis à ses joueurs de rester frais et concentrés dans les moments clés. Ce titre est aussi celui d’un projet sérieux, porté par un encadrement compétent et une dynamique locale ambitieuse.
La salle Harcha retrouve son âme
Plus qu’un match, cette finale a été un véritable festival de passion et d’émotion. La salle Harcha-Hacène, temple historique du handball algérien, a renoué avec ses plus belles heures. Des tribunes pleines, des chants, des encouragements et une grande ferveur qui ont donné un charme particulier à cette finale. Supporters d’El Oued, fans d’El Biar, admirateurs de la petite balle, anciens joueurs… tous étaient réunis dans un même écrin pour assister à ce moment d’histoire. Même les observateurs neutres ont salué l’organisation, la qualité du spectacle et le fair-play général des deux camps.
El Biar, un finaliste valeureux
Malgré la défaite, le Handball Club El Biar sort la tête haute de cette finale. Solides en défense, stratégiques dans leurs temps forts, les joueurs ont longtemps tenu les rênes de la partie. Mais la réussite les a fuis dans les derniers instants. Leur parcours reste remarquable, eux qui ont éliminé de grosses cylindrées durant leur parcours pour se hisser jusqu’à cette dernière marche. Leur expérience et leur régularité sont des atouts qui devraient leur permettre de rebondir rapidement. Le travail de leur staff et la qualité de leurs jeunes joueurs laissent présager un avenir tout aussi prometteur.
A. A.