Maroc : cet été, les vacanciers frileux sur les dépenses

Cette année, la saison estivale ne se passe pas comme prévu au Maroc. Alors que les professionnels du secteur tablaient sur une belle saison, la déception est énorme.

Dans les plus grandes villes touristiques du pays, la dure réalité se constate très facilement, selon les médias locaux. Que ce soit à Marrakech, Rabat, Casablanca, Agadir, Saïdia ou encore Chefchaouen, la frustration des touristes locaux et étrangers est palpable.

Et pour cause : une flambée inédite des prix des produits et des services, rapporte le média marocain Hespress, ce dimanche 3 août. Résultat : les touristes ne dépensent pas et les professionnels sont mécontents.

« Les touristes demandent les cartes, jettent un œil et repartent »

Mehdi et son épouse, venus passer leurs vacances à Marrakech, ont finalement décidé d’écourter leur séjour dans la ville ocre. « Avant, avec 200 dirhams, je pouvais faire la traversée de l’Atlas et revenir avec un bon tajine à la clef. Aujourd’hui, je dépense ça rien que pour un déjeuner », ont-ils soutenu.

Même constat à Agadir, où un autre touriste a confié au média marocain qu’il vient régulièrement au Maroc depuis plus de 7 ans, mais « qu’il n’a jamais vu de telles hausses ». Ce voyageur explique que les vacances au Maroc coûtent désormais autant qu’en Europe.

À Rabat, Rachid, un petit restaurateur, indique que « les touristes demandent les cartes, jettent un œil et repartent ». Il explique que les professionnels ont augmenté les prix pour suivre les coûts mais cette démarche leur fait perdre la clientèle.

Idem à Saïdia, où les plages sont bondées mais les terrasses de restaurants demeurent vides. Certains établissements doivent même fermer tôt dans la journée, car la clientèle n’est pas au rendez-vous.

« On a oublié que le pouvoir d’achat des touristes a été laminé »

Aziz Bouhout, expert en tourisme, explique à Hesspress que « tout est plus cher », du billet d’avion jusqu’au plats dans les restaurants. Cette situation pousse selon lui les touristes à écourter leur séjour et oblige les MRE à loger chez la famille au lieu de réserver à l’hôtel.

Il s’agit donc d’un été morose pour les professionnels du secteur qui espéraient pourtant des chiffres record. « On a misé sur une croissance mécanique, mais on a oublié que le pouvoir d’achat des touristes, marocains en particulier, a été laminé », regrette l’expert.

Selon lui, « si les professionnels ne révisent pas leurs stratégies, le secteur touristique au Maroc court droit vers une désaffection durable », estimant que la question à se poser n’est pas de savoir si cette saison estivale est réussie ou pas, mais si les touristes reviendront au Maroc l’année prochaine.

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