Nouveau départ ?   

Le secteur de l’automobile où ce qu’on a appelé, par coquetterie économique, “l’industrie automobile”, va-t-il enfin démarrer sur de bonnes bases à même de lui permettre d’atteindre sa vitesse de croisière à moyen terme ? S’il est légitime de nourrir quelque scepticisme compte tenu des faux départs qui ont jalonné l’essor de la filière automobile depuis son lancement du temps des années Bouteflika, l’annonce de la mise en place d’une sorte de task force donne des motifs d’espérance. En effet, le ministère de l’Industrie semble avoir compris que le développement intégré du secteur de l’automobile ne peut être confié à des bureaucrates qui vont inévitablement pondre un texte- stratégie sans doute inapplicable. C’est donc une excellente nouvelle que le ministère ait décidé de faire appel aux compétences algériennes d’ici et d’ailleurs pour scanner ce secteur et proposer non pas une “feuille de route” mais un plan précis avec une conduite à tenir pour aboutir à une vraie industrie mécanique à même de servir de moteur à la croissance économique. Il y a de quoi espérer quand on apprend que ce fameux conseil d’expertises nationales va s’occuper aussi de la fabrication de pièces de rechange. Il est temps en effet de mettre fin aux initiatives velléitaires qui ne se basent sur aucune vision de développement stratégique mis à part accorder des licences d’importations et fixer des quotas. Le président de la République s’est rendu compte que tout ce qui a été appréhendé dans ce domaine ce n’est que du vent et qu’il faut absolument redémarrer sur du solide en s’appuyant sur l’expertise nationale. Le slogan “Avec des compétences algériennes, nous construisons une véritable industrie mécanique”, en dit long au demeurant sur la détermination des hautes autorités du pays de mettre fin à la mauvaise gestion de ce secteur réduit à la confection des cahiers de charges plutôt que d’embrayer sur une vraie stratégie d’industrie automobile permettant d’en faire un secteur porteur à tout point de vue. Ainsi, nos experts, ingénieurs et techniciens vont plancher sur cadre de référence définissant les bases techniques et réglementaires pour un écosystème industriel performant et intégré. Il est reste attendu de ce conseil d’expertises d’accompagner les industriels algériens pour réaliser de hauts niveaux d’intégration et veiller à la conformité des produits aux normes internationales, en vue de renforcer l’intégration de l’industrie algérienne. Va-t-on assister enfin à un vrai démarrage de ce secteur à forte valeur ajoutée économique et sociale ? L’espoir est permis.

Par Imane B

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