Nouvel an amazigh 2975 : Les Algériens fêtent yennayer

Yennayer, célébrée chaque année le 12 janvier, est une fête emblématique qui allie traditions et rituels. Ce rendez-vous ancestral, profondément enraciné dans les coutumes millénaires du pays, est perpétué par de nombreuses familles. A cette occasion, les Algériens se rassemblent en famille ou entre amis pour fêter le passage à l’année 2975. Comme le veut […] The post Nouvel an amazigh 2975 : Les Algériens fêtent yennayer appeared first on Le Jeune Indépendant.

Jan 8, 2025 - 22:07
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Nouvel an amazigh 2975 : Les Algériens fêtent yennayer

Yennayer, célébrée chaque année le 12 janvier, est une fête emblématique qui allie traditions et rituels. Ce rendez-vous ancestral, profondément enraciné dans les coutumes millénaires du pays, est perpétué par de nombreuses familles. A cette occasion, les Algériens se rassemblent en famille ou entre amis pour fêter le passage à l’année 2975.

Comme le veut la tradition, diverses activités sont préparées. Pour ce faire, plusieurs associations organisent des actions caritatives, tandis que les institutions locales y contribuent en proposant des événements dans des lieux culturels tels que les cinémas, les musées ou les maisons de la Culture. Cet événement rappelle un héritage, un patrimoine et une culture partagés, transcendant la diversité des régions, des pratiques et des langues.

Les préparatifs de cet événement se multiplient, notamment le rassemblement des familles autour d’un repas traditionnel, profondément ancré dans les coutumes de chaque région.

Hakim, enseignant d’histoire à Bouira, a souligné au Jeune Indépendant qu’« il est important de rappeler que les racines de yennayer remontent à plusieurs siècles et qu’elles sont souvent liées à l’agriculture, ainsi qu’à la célébration de la fertilité de la terre et des récoltes. Ce qui veut dire que l’année amazighe est divisée en saisons, correspondant aux cycles agricoles, et yennayer symbolise l’arrivée du nouveau cycle ». Il a ajouté : « Cependant, l’histoire remonte encore plus loin ; elle perpétue le souvenir de la victoire des Amazighs sur les troupes du pharaon d’Egypte Ramsès III, tout en marquant le début de la nouvelle saison agricole et le léger redoux du climat froid. »

« Je me souviens de yennayer chez mes grands-parents. C’était une grande fête où l’on se retrouvait tous autour de la table. Il y avait des chants, des poèmes berbères et une grande convivialité. Ma mère et mes tantes préparaient des plats, mais le plus important, c’était de s’assurer que l’année commence sous de bons auspices : joyeuse et pleine de prospérité », a témoigné cet enseignant.

Dans le Nord, notamment au centre du pays ou en Kabylie, et dans les Aurès, l’arrivée de yennayer est marquée par des festivités communautaires avec des danses traditionnelles comme l’Ahidous, des repas copieux à base de couscous, souvent accompagnés de poulet et de plusieurs légumes, des galettes, des gâteaux traditionnels et des fruits de saison. 

Selon Ferial, étudiante à Bab Ezzouar, « à Alger, la célébration du nouvel an amazigh est l’occasion de préparer des plats traditionnels très prisés, tels que la chakhchoukha, le couscous, mais aussi un plat particulier, la rechta. Ce dernier, souvent choisi en raison de sa signification symbolique, représente l’unité familiale et le renouveau, renforçant ainsi les liens au sein de la communauté pendant cette fête importante ». Elle a expliqué que « certains choisissent d’entamer la nouvelle année amazighe avec de nouvelles tenues traditionnelles, ou des vêtements neufs pour marquer le renouveau et l’importance de l’événement ».

Dans le sud du pays, la célébration de yennayer offre un mélange fascinant de traditions ancestrales et de coutumes locales qui témoignent de la richesse de la culture amazighe. Dans ces régions, marquées par le désert et l’oasis, la fête est célébrée avec une grande ferveur, et de manière quelque peu différente par rapport aux régions du Nord.

A Ghardaïa, une ville emblématique de la vallée du M’zab, cette fête revêt une grande importance, déclare Nadia, une habitante de la région qui partage les coutumes de sa ville natale avec ses followers sur les réseaux sociaux. « Chaque année, à l’approche de yennayer, nos maisons se remplissent des senteurs de nos plats traditionnels. Nous préparons des gâteaux à base de dattes et de miel, symboles de prospérité, et les familles se rassemblent autour du couscous et du m’chewek. Mais au-delà des mets, c’est la solidarité familiale qui prime. Nous prions ensemble pour la paix et la prospérité de l’année à venir », précise-t-elle.

Les familles se rassemblent pour préparer des plats traditionnels comme le r’fis, souvent offerts aux nouvelles mariées, et les femmes en profitent pour échanger des conseils sur la vie de couple, sur les enfants ainsi que sur le quotidien. Ces échanges renforcent la solidarité et la cohésion sociale. Yennayer est ainsi un moment de réaffirmation des valeurs ancestrales, consolidant le lien communautaire et le patrimoine amazigh, tout en s’inscrivant dans la réhabilitation de la culture et des traditions amazighes en tant qu’éléments essentiels du patrimoine national.

Yennayer revêt une dimension plus intime et spirituelle. Bien que la cuisine, notamment à base de dattes et de miel, et les danses traditionnelles restent essentielles, les célébrations sont souvent davantage centrées sur des rites religieux et des prières.

La fête de yennayer n’est pas qu’une simple célébration. C’est une occasion de renouer avec des traditions millénaires, de renforcer les liens familiaux et communautaires, et de promouvoir l’identité amazighe. En valorisant cet héritage, l’Algérie célèbre sa richesse et sa diversité.

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