Patience

En affirmant en février dernier, trois ans après le début de la guerre en Ukraine, que le traitement en paria du président russe Vladimir Poutine était une terrible stratégie de l’Occident pour mettre fin au conflit, Donald Trump, fraîchement investi à la tête des États-Unis, mettait fin à plus de quatre ans d’une politique américaine […]

Juil 29, 2025 - 00:07
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Patience

En affirmant en février dernier, trois ans après le début de la guerre en Ukraine, que le traitement en paria du président russe Vladimir Poutine était une terrible stratégie de l’Occident pour mettre fin au conflit, Donald Trump, fraîchement investi à la tête des États-Unis, mettait fin à plus de quatre ans d’une politique américaine basée sur la «punition». Une méthode qui, selon le nouveau président républicain, est non seulement perdante, mais est également contre-productive. Il avait alors particulièrement critiqué le refus des autorités ukrainiennes, le président Volodymyr Zelensky en ligne de mire, de dialoguer directement avec Moscou. Toutefois, après plusieurs mois de pourparlers ratés impliquant Washington, le président américain qui s’est auparavant targué d’être capable de régler le conflit en cours rapidement, a fini par perdre patience et à s’en prendre directement au Kremlin qu’il accuse de mauvaise foi dans le processus de paix. Aujourd’hui, Donald Trump a en outre annoncé qu’il allait «réduire» le délai de 50 jours donné le 14 juillet au président russe Vladimir Poutine pour cesser les hostilités en Ukraine, sous peine de sanctions américaines sévères contre la Russie. Le président américain, s’exprimant depuis Turnberry en Écosse, s’est en effet dit «très déçu» par son homologue russe et a ajouté : «Je vais réduire les 50 jours que je lui ai donnés pour une durée inférieure». Le Kremlin a affirmé hier qu’une rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump n’était «pas exclue» en Chine en septembre, si le président américain se rendait dans ce pays à la même date que son homologue russe. Vladimir Poutine doit se rendre en Chine pour les célébrations du 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, début septembre. Et, «s’il se trouve que le président américain décide d’aller en Chine à ce moment-là, alors une telle rencontre ne peut théoriquement pas être exclue», a déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, lors de son breffage quotidien auquel assiste l’AFP. Poutine doit se rendre à Pékin pour une grande parade militaire marquant les 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le président Xi Jinping présidera cet événement qui aura lieu sur la place Tiananmen le 3 septembre. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier 2025, les présidents américain et russe se sont entretenus à plusieurs reprises par téléphone, notamment au sujet de l’offensive à grande échelle lancée par Moscou en Ukraine en février 2022, mais ils ne se sont pas encore entretenus face à face. Le Kremlin qui avait répondu «positivement» aux menaces de Trump il y a deux semaines en assurant chercher à trouver la paix avec son ennemi ukrainien, continue à se montrer trop gourmand dans ses discussions avec les médiateurs, notamment à Istanbul. Reste à voir si la rencontre, si elle se tient réellement, entre Poutine et Trump, deux hommes aux tempéraments difficiles, sera productive ou si elle provoquera de nouveaux remous, prolongeant encore la guerre.