Prix Cheikh Abdelkrim Dali : Quatre étoiles féminines illuminent l’Opéra d’Alger

«Dieu merci, j’ai réussi à décrocher la première place, je suis très honorée de recevoir ce prix, ce ne fut pas facile, il y avait de très belles voix. Encore une fois, Dieu merci», a déclaré Asma Ait Chaabane, lauréate de la quatrième édition du Prix Abdelkrim Dali, qui a vu la participation de neuf candidats issus de plusieurs villes dont les prestations ont été soumises à l’appréciation du jury, présidé par le professeur de musique andalouse Salah Boukli.

Quatre talentueuses figures féminines se sont emparées du podium de l’édition 2024 du concours, distinguées à l’occasion de la cérémonie de clôture abritée vendredi par l’Opéra d’Alger en marge d’un concert animé par Meriem Benallal et Samir Toumi.

La wilaya de Mostaganem confirme sa suprématie sur le style andalou. La ville côtière, à la lisière entre deux écoles musicales, Tlemcen et Alger, s’est adjugée les deux premières places.

Ainsi, Asma Ait Chaabane, dont les interprétations subtiles et l’émotion transmise dans chaque note ont conquis le jury a remporté la première place suivie par Ahlem Amel Laarouci, récompensée pour sa maîtrise exceptionnelle du répertoire andalou sur la seconde marche du podium.

Ex æquo à la troisième place, les chercheliennes Sarah Benkrizi et Roumaissa Kaid Youcef, deux artistes dont les performances illustrent la vivacité et la profondeur de cette tradition musicale dans la ville antique de Cherchell.

Les artistes primées ont non seulement séduit par leur technicité, mais aussi par leur capacité à transmettre des émotions à travers un art profondément enraciné dans la tradition. Le jury a salué leur dévouement à la promotion de l’andalou et leur engagement à le transmettre aux nouvelles générations.

Organisé depuis 2016, le « Prix cheikh Abdelkrim Dali », du nom de l’artiste Abdelkrim Dali (1914-1978), grande figure de l’andalou, vise à promouvoir les jeunes talents et à enrichir le patrimoine musical andalou.

Pour rappel, un hommage appuyé au musicien et célèbre interprète de musique andalouse, Noureddine Saoudi, a été animé lundi soir à Alger par Lila Borsali et Hamidou, en ouverture de cette édition. L’hommage a été marqué par la projection d’un film documentaire retraçant le parcours musical de l’artiste, disparu en juillet dernier, en présence des membres de sa famille et des artistes aux côtés de cadres du ministère de la Culture et des Arts ainsi que des représentants d’établissements culturels.

Ce prestigieux prix vise non seulement à récompenser des jeunes talents, mais également à pérenniser un héritage musical ancré dans l’histoire de l’Algérie. Un pont entre les civilisations et les époques, la musique andalouse avec ses variantes à travers plusieurs régions du pays et ses trois écoles constantinoise, tlemcenienne et algéroise, demeure un témoignage vivant de la richesse culturelle du pays.

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