Programme
Il est souvent difficile de déterminer le vrai du faux dans les déclarations de Donald Trump, qui a fait de l’outrance sa marque de fabrique. Que ce soit pour exagérer ou pour minimiser, le président américain laisse souvent la presse dans le vague. Il est ainsi presque impossible aujourd’hui de savoir avec précision ou en […]

Il est souvent difficile de déterminer le vrai du faux dans les déclarations de Donald Trump, qui a fait de l’outrance sa marque de fabrique. Que ce soit pour exagérer ou pour minimiser, le président américain laisse souvent la presse dans le vague. Il est ainsi presque impossible aujourd’hui de savoir avec précision ou en sont les négociations américaines avec l’Iran qui ont commencé il y a plusieurs semaines déjà. Donald Trump a de son côté affirmé cette semaine que les discussions en cours avec l’Iran sur son programme nucléaire sont «très, très bonnes». «Nous avons eu de très, très bonnes discussions avec l’Iran», a déclaré Trump dans le New Jersey, avant de monter dans son avion pour rentrer à Washington. «Et je ne sais pas si je vais vous annoncer quelque chose de bon ou de mauvais au cours des (…) prochains jours, mais j’ai le pressentiment que ce sera quelque chose de bon. Nous avons fait de réels progrès, des progrès sérieux», a-t-il ajouté. Téhéran et Washington, ennemis depuis la Révolution islamique de 1979 qui a renversé en Iran une monarchie pro-occidentale, ont entamé le 12 avril des discussions sur l’épineux dossier du programme nucléaire iranien. Le cinquième cycle de pourparlers s’est tenu vendredi dernier à Rome sous la médiation d’Oman. Les discussions entre le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, et l’émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, ont duré environ trois heures à la résidence de l’ambassadeur omanais, selon les médias iraniens. Un haut responsable américain avait déclaré à l’issue de la réunion, sous couvert d’anonymat, que «les discussions continuent d’être constructives» et que «les deux parties sont convenues de se rencontrer à nouveau dans un avenir proche». De son côté, Araghchi avait parlé de négociations «tellement compliquées qu’elles ne peuvent se régler en deux ou trois réunions». Il a cependant qualifié les échanges de très «professionnels». Ces pourparlers représentent le plus haut niveau d’engagement entre les deux pays depuis le retrait unilatéral en 2018 par les États-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu trois ans plus tôt à Vienne. Le président américain Donald Trump, à l’origine de cette décision durant son premier mandat (2017-2021), a rétabli de lourdes sanctions contre l’Iran dans le cadre d’une politique dite de «pression maximale». Il cherche dorénavant à négocier un nouveau pacte avec Téhéran, qui espère une levée des sanctions qui asphyxient son économie. Mais Washington et Téhéran affichent publiquement leur désaccord sur la question sensible de l’enrichissement d’uranium. Les pays occidentaux, États-Unis en tête, et Israël, ennemi juré de l’Iran, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de l’arme nucléaire. Téhéran nie avoir de telles visées et s’obstine à tenter d’utiliser
l’énergie nucléaire à des fins civiles, pour alimenter en électricité sa population, comme le font de nombreux pays occidentaux. Mais ces derniers refusent d’envisager cette possibilité, la crainte de voir le régime des mollahs détourner cette énergie à des fins militaires étant trop grande. Surtout que la République islamique a toujours tenu un ton belliqueux plein de menaces pour la sécurité de ses adversaires. Reste à voir si les négociations actuelles réussiront à régler le problème de la virulence verbale dont use Téhéran, pour trouver un moyen de communication plus diplomatique avec les Européens et surtout les Américains, qui ont le pouvoir de transformer le futur de millions d’Iraniens vivant actuellement dans la misère à cause des sanctions économiques qui accablent leur pays.