Travaux publics : Vers l’extension du port de Djen Djen
Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, a annoncé, ce samedi, le lancement d’un ambitieux projet d’extension du port de Djen Djen, visant à porter sa capacité à 26 millions de tonnes de marchandises générales et à 5 millions de conteneurs équivalents vingt pieds (EVP). Lors de son discours à […] The post Travaux publics : Vers l’extension du port de Djen Djen appeared first on Le Jeune Indépendant.
Le ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, Lakhdar Rekhroukh, a annoncé, ce samedi, le lancement d’un ambitieux projet d’extension du port de Djen Djen, visant à porter sa capacité à 26 millions de tonnes de marchandises générales et à 5 millions de conteneurs équivalents vingt pieds (EVP).
Lors de son discours à l’ouverture de la journée d’étude dédiée au thème « Dragage des ports : enjeux et défis » à l’École supérieure de management des travaux publics, à Sidi Abdellah, le ministre a précisé que cette initiative s’inscrit dans le cadre des instructions du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a fait de la modernisation et de l’extension des ports algériens une priorité nationale
A titre d’exemple, M. Rekhroukh a mentionné le cas spécifique du port d’Annaba, intégré dans un projet stratégique dans le but de développer une ligne ferroviaire minière. Cette dernière permettra le transport des phosphates intégrés depuis la région de Bled El-Hadba, dans la wilaya de Tébessa, jusqu’au port d’Annaba pour leur exportation. Il a tenu à souligner que ce projet avance à un rythme soutenu et reflète l’engagement des autorités à respecter les échéances fixées.
Concernant l’extension du port de Djen Djen, le ministre a précisé qu’il prévoit la création de nouveaux quais atteignant une profondeur de 20 mètres, afin d’accueillir des navires de grande taille. Il a expliqué que ce projet stratégique ambitionne de transformer le port en un hub régional pour le transbordement des marchandises, facilitant ainsi les échanges commerciaux tant au niveau national qu’africain.
Il a ajouté que le port de Djen Djen bénéficie d’une connectivité multimodale grâce à sa liaison avec le réseau ferroviaire via la ligne Ramdane Djamel-Annaba-Constantine, ainsi qu’avec l’autoroute Est-Ouest grâce au projet de pénétrante autoroutière Djen Djen-El Eulma, s’étendant sur 110 km et actuellement en cours de réalisation.
Le ministre a insisté sur l’importance des ports dans l’économie, il rappelle qu’ils assurent plus de 95% des échanges commerciaux du pays. Il relève que les infrastructures portuaires constituent l’épine dorsale du commerce extérieur et jouent un rôle déterminant dans la stratégie de diversification économique de l’Algérie.
Il a rappelé que le réseau portuaire algérien comprend actuellement 52 infrastructures, dont 11 ports commerciaux, 37 ports et abris de pêche, deux ports spécialisés dans les hydrocarbures et deux ports de plaisance. Cependant, de nombreux ports, notamment ceux dédiés aux activités commerciales, souffrent de saturation et de congestion, en grande partie à cause de la demande croissante pour des quais plus profonds (entre 12 et 18 mètres), adaptés aux besoins des grands acteurs économiques.
Priorité à la problématique de l’ensablement
Au cours de son intervention, le ministre a également mis en lumière le phénomène récurrent de l’ensablement qui affecte 11 ports sur les 37 ports et abris de pêche du pays. Ces infrastructures, situées tout le long du littoral algérien, subissent périodiquement les effets de ce phénomène naturel.
Parmi les ports concernés, figurent ceux de Marsa Ben M’hidi, à Tlemcen, Cap Djinet, à Boumerdès, Sidi Lakhdar, à Mostaganem, Beni Houa, à Chlef, Azeffoun, à Tizi Ouzou et El Marsa, à Skikda. Ce problème touche également des ports stratégiques, comme celui des hydrocarbures à Skikda, ainsi que les ports de Ghazaouet à Ténès et de plaisance à Sidi Fredj.
Reconnaissant l’importance des infrastructures portuaires pour l’économie nationale, le ministre a souligné que le secteur a élaboré une stratégie intégrée pour le développement et l’entretien des ports. Cette stratégie repose sur trois axes principaux. Le premier consiste dans le renouvellement et le renforcement des équipements de dragage, à travers un programme d’investissement ambitieux visant à acquérir des matériels modernes et performants.
Le second se focalise sur la formation et la valorisation des compétences nationales, avec l’objectif de renforcer les capacités des opérateurs spécialisés dans le dragage et l’entretien des ports. Le troisième axe, quant à lui, se consacre à l’adoption d’une approche écologique responsable, en veillant à préserver le milieu marin et réduire les impacts environnementaux liés aux activités de dragage.
Le ministre a également rappelé que le dragage constitue une opération indispensable pour garantir l’accès des navires aux ports et assurer la sécurité de la navigation maritime. À ce titre, pas moins de 34 opérations de dragage ont été réalisées dans 25 ports à travers le pays, ces interventions ont permis de retirer plus de 6 millions de mètres cubes de sable accumulés, améliorant ainsi les conditions d’exploitation portuaire.
Plusieurs ports ont également bénéficié de travaux de protection contre l’ensablement, notamment Cap Djinet, à Boumerdès, Tigzirt, à Tizi Ouzou et Boudis, à Jijel. Ces mesures s’inscrivent dans une démarche globale visant à prévenir les effets négatifs des phénomènes naturels sur les infrastructures portuaires.
En outre, dans le cadre du programme en cours, plusieurs opérations de dragage sont actuellement menées ou en phase de lancement. Ces interventions concernent notamment le port de pêche et de plaisance d’El Djamila, à Alger, le port de Boudis à Jijel, les plages de Palm Beach et Sidi Fredj à Alger et le port de Zemmouri, à Boumerdès. Le ministre a également annoncé qu’une opération de dragage débutera prochainement au port de Gouraya, dans la wilaya de Tipasa.
Enfin, M. Rekhroukh a invité les bureaux d’études à intégrer la problématique de l’ensablement dans leurs conceptions et anticiper ces défis dans les infrastructures en cours d’exploitation. Il a conclu en soulignant que le coût des opérations de dragage dépasse souvent les revenus générés par les activités de pêche, en raison de l’accumulation rapide et continue de sable dans les bassins portuaires.
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