Un accord interviendrait-il dans les prochaines heures ?
El Jazira rapporte en boucle ces dernières heures que d’après ses sources les négociateurs américains à Doha et le Hamas seraient parvenus à un accord selon lequel le Hamas s’engagerait à libérer 5 prisonniers israéliens vivants le premier jour de l’entrée en vigueur de l’accord, puis 5 autres le dernier jour, c’est-à-dire au bout de […]

El Jazira rapporte en boucle ces dernières heures que d’après ses sources les négociateurs américains à Doha et le Hamas seraient parvenus à un accord selon lequel le Hamas s’engagerait à libérer 5 prisonniers israéliens vivants le premier jour de l’entrée en vigueur de l’accord, puis 5 autres le dernier jour, c’est-à-dire au bout de 60 jours, pendant lesquels les hostilités seraient suspendues. Le Hamas serait tenu aussi de rendre les corps d’un certain nombre d’Israéliens, le tout contre la libération par Israël de prisonniers palestiniens en nombre non spécifié. Les Etats-Unis se porteraient garants d’un arrêt définitif de la guerre à l’expiration de la trêve de ces 60 jours. L’information est à prendre au sérieux, même s’il ne faut pas non plus exclure qu’elle soit moins quelque chose de déjà acquis qu’une proposition, à l’initiative d’on ne sait quel bord, en même temps qu’une forme de pression exercée sur lui. Car lorsque la chaîne parle de sources, on a de bonnes raisons de penser qu’elle fait allusion aux négociateurs qataris, qui avec les Egyptiens et les Américains, jouent le rôle d’intermédiaires.
La nouvelle est d’autant plus sérieuse que le Premier ministre israélien l’a à sa manière accréditée en faisant miroiter depuis un tunnel à Jérusalem une heureuse nouvelle à l’adresse des familles des otages, laquelle serait annoncée dans les toutes prochaines heures. A cela cependant deux bémols. Le premier est que l’envoyé spécial américain Steve Witkoff parlant à une chaîne américaine n’a pas conforté la nouvelle rapportée par el Jazira, si toutefois il ne l’a pas non plus démentie, donnant plutôt à penser qu’une occasion de parvenir à un accord s’était présentée qui n’avait pas été saisie par le Hamas. Le deuxième bémol est que les services de Netanyahou se sont suite à sa déclaration empressés de préciser que celui-ci n’avait somme toute pas fixé de délai à l’annonce de l’heureuse nouvelle. Selon el Jazira, les forces israéliennes se retireraient de Ghaza pendant la trêve. De sorte que l’accord en question ne serait en fait que le retour à celui dit de Witkoff, entré vigueur en janvier et violé par Israël mi-mars. A vrai dire, pour l’heure, tout est possible, aussi bien la conclusion d’un accord de cette nature que pas d’accord du tout. Mais si au final nul accord n’est passé, ce ne sera pas par la faute du Hamas mais par celle du gouvernement israélien, qui ne tient que par la guerre. Une partie de ce gouvernement est opposée à toute perspective comportant un arrêt de la guerre, serait-ce pour un temps seulement. Netanyahou ne prendrait donc aucune décision de ce genre sans s’être assuré de son maintien au pouvoir. Les Américains eux ne demanderaient pas mieux que d’obtenir la libération du plus grand nombre possible d’otages, même au prix de l’arrêt de la guerre, du moment qu’il serait toujours possible de la reprendre plus tard. Un arrêt conviendrait aussi à la résistance, en ce qu’il permettrait l’entrée des secours, le retrait même momentané de l’armée israélienne, et compte tenu de ce qu’elle reste en possession de ses armes, dans la perspective d’une reprise de la guerre à l’expiration de la trêve. Elle survivra facilement à une trêve, qu’elle voudrait aussi longue possible. On ne peut en dire autant du gouvernement israélien.