Unité nationale  : L’appel unanime des partis politiques

À l’occasion de plusieurs rencontres politiques organisées ce samedi, à travers le pays, les leaders de formations partisanes ont tenu des discours convergents autour d’un thème central, celui de la défense des intérêts supérieurs de l’Algérie à travers la mobilisation de toutes les forces vives de la nation.

C’est depuis Zéralda, où se tenait la session extraordinaire du Conseil national du Rassemblement national démocratique (RND), que son secrétaire général, Mustapha Yahi, a prononcé un discours mobilisateur soulignant la fidélité du RND à ses principes républicains et sa solidarité avec les institutions nationales.

Le ton s’est durci lorsqu’il a évoqué les « campagnes médiatiques virulentes » menées par des cercles hostiles à l’Algérie. Des « lobbys animés par de vieilles rancunes coloniales » chercheraient à ébranler l’unité nationale et à semer le doute sur l’identité du peuple algérien. D’où l’appel renouvelé à la consolidation du front intérieur et à la « constitution d’une véritable armée médiatique nationale » capable de faire face à ces offensives. Il a insisté sur le rôle du journalisme patriotique et des compétences algériennes dans cette riposte communicationnelle. Il a aussi appuyé le projet de loi sur la mobilisation, perçu comme une réponse préventive aux menaces extérieures, et a appelé à une union sacrée autour de l’armée et des institutions de sécurité.

En outre, le SG du RND a également livré un discours fortement ancré dans le soutien à l’action présidentielle, martelant avec force que « seul un esprit ingrat pourrait nier la volonté sincère du président de la République de rationaliser les dépenses et d’éradiquer les formes de corruption ». M. Yahi a ainsi vanté la « vision prospective » du chef de l’Etat, soulignant la pose de « fondations solides pour un tissu économique national structurant et compétitif ».

De son côté, depuis la wilaya de Bordj Bou Arréridj, le premier secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Youcef Aouchiche, a lancé un appel pressant à la classe politique pour intensifier le travail de sensibilisation auprès des citoyens, et ce dans l’objectif de consolider l’unité du peuple et de renforcer la souveraineté nationale. S’exprimant lors d’un rassemblement populaire animé dans cette wilaya, Youcef Aouchiche a souligné que « la mission de sensibilisation incombe en priorité aux acteurs politiques », insistant sur l’impératif de vulgariser auprès de la population les évolutions du contexte régional et international. Il a ainsi averti que les défis actuels nécessitent « une plus grande vigilance et une solidarité collective de la part de tous les Algériens pour y faire face avec responsabilité et lucidité ».

Le leader du FFS a également relevé l’importance de contribuer à la préservation de la souveraineté nationale, soulignant que cette dernière est directement liée à la stabilité du pays et à sa capacité à engager un développement durable et harmonieux. Il a affirmé avec conviction qu’« il est plus que jamais nécessaire de faire front commun face aux risques qui pèsent sur notre nation ».

Pour le parti Sawt Echaâb, l’heure est à la mobilisation civique. A Tébessa, Lamine Osmani, président du parti, a lui aussi placé l’unité nationale au cœur de son intervention. Dans un contexte mondial marqué par l’instabilité, il a souligné « l’impératif de s’unir autour des institutions constitutionnelles » pour préserver les intérêts du pays et contrer les menaces multiformes. Insistant sur la nécessité de renforcer les acquis et d’ancrer la stabilité, Osmani a exhorté l’ensemble des Algériens, en particulier les jeunes, à « s’engager activement dans la vie politique et à contribuer à l’essor du pays », soulignant que la jeunesse n’est pas un simple enjeu, mais « un acteur central de la résilience nationale ».

Dans la ville côtière d’Annaba, Abdelkader Bengrina, président du Mouvement El-Bina, a réaffirmé une position de principe, celle de « la vigilance proactive ». Rappelant qu’on se moquait autrefois de ses alertes sur les risques de déstabilisation dans la région, il a martelé que l’Algérie n’est pas à l’abri des dérives sécuritaires qui rongent certaines zones du Sahel. Déclarant que « notre combat est d’abord celui de la conscience avant celui des armes », il a appelé à faire front contre la désinformation et les tentatives de fragmentation sociale.

Il convient de noter que si chaque formation a tenu son propre rendez-vous partisan, le message dominant a été unanime face aux pressions régionales, aux menaces hybrides et aux défis internes : l’Algérie doit resserrer ses rangs. L’armée, les institutions, les jeunes, les médias et les acteurs politiques sont tous appelés à jouer un rôle actif dans la consolidation du front intérieur. Ce synchronisme de discours chez plusieurs leaders de partis, aux idéologies pourtant contrastées, traduirait un réalignement implicite du champ partisan autour d’un « socle républicain » commun. Dans une conjoncture sécuritaire complexe, le politique semble se réinventer comme garant d’ordre et de cohésion nationale.

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