80 ans après Hiroshima et Nagasaki: Cinq œuvres racontent les bombes atomiques et leurs conséquences
Le 8 mai 1945 entre en vigueur l’armistice, symbole de la fin du régime nazi et qui vient clore plusieurs années de guerre en Europe. Seulement, dans le Pacifique, le conflit entre le Japon et les États-Unis n’est toujours pas résolu. Par l’intermédiaire de son président Harry S. Truman, l’armée américaine annonce avoir développé la […]

Le 8 mai 1945 entre en vigueur l’armistice, symbole de la fin du régime nazi et qui vient clore plusieurs années de guerre en Europe. Seulement, dans le Pacifique, le conflit entre le Japon et les États-Unis n’est toujours pas résolu.
Par l’intermédiaire de son président Harry S. Truman, l’armée américaine annonce avoir développé la solution.
Une nouvelle arme qui serait capable de lui faire gagner la guerre.
Les 6 et 9 août 1945 ont lieu les largages de deux bombes «Little Boy» et «Fat Man» sur les villes d’Hiroshima et de Nagasaki. En une fraction de seconde, des dizaines de milliers de Japonais sont brûlés vifs tandis que les survivants sont sévèrement irradiés. Le Japon sévèrement affaibli capitule le 2 septembre 1945. D’après les dernières estimations, l’explosion des deux bombes serait responsable de la mort de plus de
210 000 Japonais.
À l’occasion des 80 ans de commémoration de ces drames, Le HuffPost vous livre une sélection d’œuvres qui par différents prismes reviennent sur la conception et les conséquences qu’ont eu les deux bombes. Oppenheimer de Christopher Nolan (2023). Dans ce long-métrage, le réalisateur d’Inception et Interstellar raconte l’histoire de l’homme à l’origine de la bombe atomique, Robert Oppenheimer. Impulsif, effronté et sympathisant communiste, Christopher Nolan dépeint le profil du physicien d’origine juive, conscient du traitement de ses semblables de l’autre côté de l’Atlantique.
Pour les commémorations des 75 ans, la maison d’édition Glénat a publié La Bombe par Didier Alcante, Laurent-Frédéric Bollée et Denis Rodier (2020), un roman graphique de 450 pages afin de raconter tous les pans de l’histoire sur la course à la bombe. Par un très gros travail de recherches, la bande dessinée respecte l’histoire avec une rigueur très pointilleuse. Elle se permet de prendre en compte les différents points de vue du conflit, intégrant les visions allemande et japonaise.
Elle s’emploie également à décrire la réalité des dégâts infligés sur les deux villes du pays du Soleil levant. De l’extraction de l’uranium dans les mines au dénouement de la Seconde Guerre mondiale, la bande dessinée pourrait faire office de manuel d’histoire tant elle accorde de l’importance aux faits historiques.
Alain Resnais collabore avec l’écrivaine Marguerite Duras comme scénariste pour réaliser son long-métrage Hiroshima, mon Amour. Le film qui raconte une histoire d’amour entre une Française et un Japonais, à l’endroit où quinze ans plutôt la bombe atomique a explosé. Une romance qui va raviver des souvenirs douloureux.
Salué par la critique à sa sortie en 1959, le film est considéré comme révolutionnaire pour son époque et provoquera des remous. Quasi censurée, l’œuvre est écartée de la sélection officielle au Festival de Cannes 1959, pour ne pas déplaire aux États-Unis (mais sera tout de même projetée hors compétition). En plus d’évoquer l’horreur atomique, Marguerite Duras brise également l’un des plus gros tabous de l’histoire française. Celui des femmes tondues pour leurs rapports sexuels avec les Allemands sous l’occupation. Dans Lumières d’été de Jean-Gabriel Périot (2016), Akihiro est un réalisateur japonais vivant à Paris qui se rend à Hiroshima pour interviewer des survivants de la bombe atomique. Bouleversé par l’horreur des témoignages, il erre en ville pour souffler. Il y fait la rencontre de Himiko. Porté par l’enthousiasme de la jeune femme, le réalisateur va découvrir l’histoire de la ville d’Hiroshima sous un nouvel aspect. Celui des générations futures qui se construisent sur les événements du passé. Ce film documentaire est le second projet du réalisateur français Jean-Gabriel Périot après le court-métrage 200 000 fantômes produit en 2007 qui concernait déjà les catastrophes d’Hiroshima et de Nagasaki. Lorsqu’on évoque le Japon, il est difficile de le dissocier de la culture manga et anime. Fumiyo Kono est une autrice japonaise qui a été profondément marquée par les événements d’Hiroshima et de Nagasaki. Après avoir dessiné le Pays des cerisiers en 2004, la mangaka réalise un second projet sur les conséquences des bombes atomiques pour le peuple japonais, Dans un recoin de ce monde.
F. B.