A la recherche du “Je” : Pain français ou pain syrien ?
L’une de nos premières préoccupations à Alger a été de trouver un pain similaire au pain iranien. En effet, le pain type baguette française, très populaire en Algérie, ne nous convenait pas. Donc nous avons exploré les boulangeries pour trouver un pain plus traditionnel. Plus tard, nous avons découvert que les boulangeries algériennes offraient une […] The post A la recherche du “Je” : Pain français ou pain syrien ? appeared first on Le Jeune Indépendant.
L’une de nos premières préoccupations à Alger a été de trouver un pain similaire au pain iranien. En effet, le pain type baguette française, très populaire en Algérie, ne nous convenait pas. Donc nous avons exploré les boulangeries pour trouver un pain plus traditionnel.
Plus tard, nous avons découvert que les boulangeries algériennes offraient une palette de douceurs inattendue, mais leur sélection de pains ne répondait pas à nos critères. Nous avons par la suite découvert que le pain syrien ou libanais, aux saveurs plus proches de celles d’Iran, était disponible en superette. Cependant, notre préférence allait vers un pain fabriqué selon des méthodes traditionnelles.
En Iran, les boulangeries, ou “Nânvâyi”, sont des établissements spécialisés dans la fabrication du pain uniquement. On y déguste une grande variété de pains, tels que le Sangak, cuit sur une pierre brûlante, le Taftân, un pain rond cuit dans un four traditionnel, le Barbari, long et épais, ou encore le Lavash, un pain fin et croustillant.
Ces dernières années, le pain européen appelé ‘’pain fantaisie” s’est répandu dans les grandes villes. Dans les petites villes et les campagnes, les traditions boulangères perdurent. Le pain, souvent fabriqué à domicile, présente une grande diversité selon les régions.
En fin, nous avons trouvé une boulangerie qui fabriquait du pain syrien ! quelle joie d’avoir enfin trouvé cette boulangerie. Cependant, au moment de paiement, un autre problème a surgi : bien que le boulanger s’exprimait en langue arabe, il m’a indiqué le prix en français.
En outre, ce qui m’avait le plus surpris était le prix prononcé en arabe « les cents dinars ont été transformé en dix mille…» et j’ai été incapable de saisir l’ampleur de cette somme, j’ai demandé qu’il me le montre à l’écran. Les zéros se sont multipliés devant mes yeux, faisant exploser le prix d’un simple pain, le propulsant de quelques dizaines à des milliers, puis à des millions !
N’ayant d’autre choix que de céder, j’ai vidé mes poches, étendant mon argent sur le comptoir laissant le boulanger prendre ce qu’il voulait. Depuis ce jour, chaque transaction devient une épreuve. Je demande systématiquement aux vendeurs d’écrire les prix sur une calculatrice, en dinars algérien, pour éviter toute confusion.
Il est remarquable de constater chez ce peuple croyant et bienveillant une pratique commerciale des plus justes : les étrangers y sont traités sur un pied d’égalité, sans aucune discrimination dans les échanges.
D’ailleurs, depuis mon installation, aucun commerçant ne m’a jamais pris plus que le prix de la marchandise achetée. J’ai même essayé à plusieurs reprises de donner un supplément au vendeur pour voir s’il me trompait sur l’arrondi, mais il me restituait toujours la monnaie correctement.
D’ailleurs, Il convient de mentionner la probité remarquable des vendeurs Algériens que j’ai décelé moi-même. J’ai même tenté de les mettre à l’épreuve lors des emplettes quotidiennes en leur donnant un supplément, mais ils m’ont toujours restitué la monnaie correctement.
Rapidement, la confiance s’était installée naturellement dans mes échanges avec les vendeurs, leur honnêteté étant pour moi une évidence. D’ailleurs, je ne m’inquiétais même plus de vérifier la monnaie…
A ce sujet, j’ai lu une histoire émouvante à propos d’un agent de collecte qui, faisant preuve d’une intégrité exemplaire, avait rendu une somme d’argent importante à son propriétaire (près de vingt mille euros). L’attrait de cette somme d’argent n’a pas ébranlé sa détermination à agir en toute honnêteté, bien que cet argent aurait pu concrétiser quelques-unes de ses aspirations.
De ce qui précède, j’ai été surpris de découvrir en Algérie une diversité de boulangeries et de confiseries totalement différente de ce que je connaissais. En Iran, nous avons les ‘Qanadi’, des boutiques souvent artisanales spécialisées dans les friandises, qui proposent un large éventail de pâtisseries, des plus traditionnelles aux plus innovantes. En comparaison, la pâtisserie algérienne est un véritable continent de saveurs, tellement riche et variée qu’elle mériterait d’être évoquée dans un sujet à part. Contentons-nous de dire ici qu’elles valent le détour.
***
Le Dr Mohammad Reza ZAEIRI est un académicien spécialisé dans les médias religieux, la philosophie islamique et les relations (islamo-chrétiennes). Il est un écrivain et une figure littéraire distinguée avec plus de trente ouvrages en littérature, traduction, écriture créative et narrative, dont certains ont été traduits en langues étrangères : anglais et français. C’est un éminent journaliste dont la carrière médiatique a dépassé un quart de siècle, au cours duquel il a fondé des périodiques et des magazines, et a été rédacteur en chef de journaux, dont “Hamshahri” [1] qui est le plus grand journal au monde en langue persane. En outre, il a des activités et travaux dans les domaines : culturel, artistique, production cinématographique et télévisuelle. Il est également actif dans le domaine de l’édition, tant il a créé une institution médiatique indépendante qui publie un magazine mensuel depuis 23 ans.
The post A la recherche du “Je” : Pain français ou pain syrien ? appeared first on Le Jeune Indépendant.
Quelle est votre réaction ?