Algérie-France: le langage du business

La réconciliation algéro-française est entrain d’être amorcée par la voie des affaires. La coopération économique entre les hommes d’affaires algériens et français devrait connaître un nouvel essor à la faveur de la visite d’une délégation de l’Hexagone en Algérie. Des chefs d’entreprise des deux pays se sont rencontrés à l’occasion de la première édition des Journées de l’industrie, qui s’est clôturée ce mercredi, à Alger, après deux jours de travaux.

Les opérateurs économiques algériens, notamment ceux membres du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), ont pris part activement à cette première édition des Journées de l’industrie, organisées par la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française (CCIAF) au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif-Rahal. Une journée qui a été marquée par une intense activité, après une certaine tiédeur ayant marqué les relations économiques algéro-françaises dans le sillage des tensions entre les deux pays.

Au cours de cet événement, des rencontres B2B entre les entreprises algériennes et françaises ont été au programme ainsi que des ateliers thématiques, et ce « dans le but de promouvoir les échanges et les synergies dans le secteur industriel », selon le CREA. Ce dernier poursuit que cette initiative vise également à « encourager le développement de partenariats et à mettre en avant les nombreuses opportunités d’investissement en Algérie, notamment dans les secteurs liés à l’industrie et à la maintenance ».

Lors de cette rencontre d’envergure, comme qualifiée par les participants, l’occasion a été donnée aux opérateurs des deux pays de présenter chacun son entreprise ainsi que son savoir-faire dans son domaine. L’occasion leur a ainsi été donnée de « rencontrer des partenaires potentiels, d’échanger des expériences enrichissantes et d’explorer des pistes de collaboration et de projets communs pour l’avenir », selon les participants.

Il convient de relever que ces Journées de l’industrie ont rassemblé un large éventail d’acteurs économiques industriels et institutionnels algériens et français, créant un espace privilégié pour les échanges professionnels et la mise en relation entre entreprises, a-t-on indiqué.

Cette rencontre traduit la volonté commune des hommes d’affaires algériens et leurs homologues français d’aller dans le sens du développement d’une coopération économique qui servirait leurs intérêts mutuels, transcendant certains clivages apparus dans un passé proche.

Pour les observateurs, cette rencontre organisée à Alger remplace celle qui devait se tenir à Paris entre les deux parties, mais qui a été annulée suite à la décision de la délégation du CREA de ne pas se rendre dans la capitale française. Le CREA avait alors motivé sa décision, qui était loin d’être aléatoire, en affirmant déplorer que les autorités françaises aient annoncé prendre des mesures qui allaient dans le sens d’entraver les initiatives d’investissement privées. Ce sont des « signaux négatifs adressés aux acteurs économiques algériens », avait souligné l’organisation patronale.

Les signaux actuels semblent encourager les initiatives des opérateurs privés. Dans ce cadre, il convient de rappeler que le patron de CMA-CGM, Rodolphe Saadé, était venu à Alger au début du mois en cours. Il avait rencontré plusieurs hauts responsables algériens, à leur tête le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, auquel il avait exprimé son souhait de collaborer avec l’Algérie, brisant ainsi le blocus qui avait failli lui être imposé par les autorités françaises, lesquelles lui conseillèrent de « ne pas se rendre en Algérie ».

Les relations économiques entre les deux pays semblent avoir emprunté actuellement une autre voie, celle d’une coopération mutuellement bénéfique.

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