Béjaïa: Festival de la musique et chanson kabyles

Le coup d’envoi de la 15e édition du Festival de la musique et chanson kabyles a été donné hier soir, lors d’une soirée artistique animée en ouverture avec une pléiade d’artistes connus du public.

Par Hocine Cherfa

A l’affiche de cette édition organisée au stade scolaire de la vie, la chanteuse très en vue Taous Arhab et le maestro Ahcen Aït Zaïm, auteur et compositeurs, et la troupe folklorique Urar Lxalath ont été invités à animer le concert d’ouverture aux côtés des chanteurs et lauréats de l’édition précédente (2024) : le groupe Iftiwdjen, Fanny Talbi, Lounès Mahdi Lounès et Sofiane Tagzout. Ces derniers monteront sur scène pour présenter leurs singles et leurs clips, manière de mettre en avant le travail accompli depuis la dernière édition surtout, le fruit réel du festival qui a gagné en notoriété. Pour le concours objet du festival, au moins 14 chanteurs devraient batailler pendant 4 jours, lors de cette rencontre dédiée cette année au chanteur Rachid Ferhani, une grosse pointure de la chanson kabyle et infatigable chanteur. L’enfant d’El-Flaye (daïra de Chemini), auteur d’«Assa Tamaghra» qui a commencé son parcours artistique en 1963. Ceci pour obtenir une place parmi les trois fauteuils réservés aux lauréats de cette édition et surtout la 1re place. Une position de choix qui ouvrira les portes et l’horizon à son lauréat d’abord par une participation au Festival national de la musique et chanson amazighes qui aura lieu la fin de l’année prochaine dans la wilaya de Tamanrasset et une prise en charge en termes de ses travaux en ce qui concerne l’enregistrement et l’édition, entre autres. Les participants sont venus, après des présélections tenues localement, de 7 wilayas du pays, en l’occurrence, Sétif, Alger, Béjaïa, Tizi-Ouzou, Boumerdès, Bordj Bou-Arréridj et Jijel, et la finale aura lieu le 5 juillet à 14h à la Maison de la culture de Béjaïa. Lors de la présélection tenue le 21 juin dernier, le jury, composé des Mohand Aït-Ighil, Djamel, Fares et Nassim Tabet, a choisi 4 représentants de la wilaya de Béjaïa à ce festival, parmi les 11 concurrents présents à la compétition. Il s’agit du groupe «Tili» (l’Ombre), Mansour Melissa, Maydy Band et le groupe «Talwith» (Paix). «De nombreux plateaux artistiques seront animés lors de ce rendez-vous culturel annuel important pour la wilaya de Béjaïa», nous dit le commissaire du festival, Yazid Abdi, alias Azifas, son nom d’artiste. Et d’ajouter : «Nous avons eu comme exigence au-delà des participations symboliques et à titre d’encouragement, le critère qui consiste à choisir des artistes avec une marque de fabrique, autrement dit pour leurs propres interprétations, leurs propres créations à rééditer en public durant ce festival qui est ouvert exclusivement aux jeunes talents». Donc, «la reprise au niveau du texte et des paroles, ou la reproduction n’aura pas droit de cité lors de cette rencontre culturelle nationale, même si on a permis à certains chanteurs de participer, à titre d’encouragement seulement, dont une chanteuse non-voyante issue de la wilaya de Tizi-Ouzou», a précisé hier notre interlocuteur. Ce festival sera également transporté vers plusieurs communes, dont Adekar, Akfadou, Amizour et Kherrata, où des soirées et concerts musicaux seront animés. De nombreux artistes sont invités, dont les groupes et chanteurs Yacine Zouaoui, Agaw, Dajmatrinas, Tizilal, Rabah Hayoun, Hani Rachid, Djamel Hamoudi, Walid Amechtouh, Akli Aït waghlis, Chahinaz, Hamid Lazar, Nada, Sofiane Ammer, entre autres. Parmi les activités programmées lors de ce rendez-vous culturel important pour la wilaya, des conférences-débats et des masters-class. On compte une conférence animée par l’animateur radio et chercheur en patrimoine culturel Fateh Imlouloul, sur le thème «L’art, mémoire des générations», programmée aujourd’hui à 14h à la Maison de la culture. Le conférencier fera une rétrospective de la chanson et musique kabyles Aghilas Belzregue, compositeur et producteur. Enfin, une conférence sera animée, le 5 juillet, journée de clôture de cette manifestation, par Kamel Boudjemai, également chercheur, sur le thème : «Patrimoine et chanson kabyle à travers l’histoire». Il est programmé également, à l’occasion de ce festival, notamment les 2, 3 et 5 juillet à la Maison de la culture à 10 heures, des masters class avec le maestro Ahcen Aït Zaïm sur les techniques vocales et textuelles. Ces masters class seront dispensées au profit d’artistes issus de la nouvelle génération. Notons que lors de ce festival de nombreuses expositions auront lieu, dont celles de CD avec vente-dédicace par l’Office national des droits d’auteur et droits voisins, exposition picturale, d’instruments de musique et enfin de portraits et parcours d’anciens chanteurs kabyles.
H. C.