Guerre de libération: "Si Ahmed El Djadarmi", le chef militaire ayant acculé l'armée coloniale dans les Aurès

TIZI-OUZOU - Ahmed Imerzouken (1932/1958), de son nom de guerre "Si Ahmed El Djadarmi", natif de la wilaya de Tizi-Ouzou et qui avait rejoint les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN) dans la wilaya I historique, avait acculé l’armée coloniale française dans la région des Aurès, ne laissant aucun répit à l’ennemi. En moins d’une année passée au sein de l’ALN, où il avait occupé le poste de chef de la katiba 3 de la zone 1 de la wilaya I historique, il avait multiplié les opérations militaires, entre actes de sabotages contre les intérêts militaires et économiques français, accrochages, batailles, ne laissant pas le temps à l’armée coloniale de souffler, selon les témoignages d’anciens moudjahidine collectés par son neveu Farid Imerzouken et par l’universitaire (université d’Annaba) Salah Derradji, rencontrés par l’APS à Tizi-Ouzou à l’occasion d’un hommage à ce héros. Ancien mobilisé dans l’armée française de 1950 à 1957, Ahmed Imerzouken avait décidé de répondre à l’appel de la patrie en désertant, avec fracas et riche d’une formation militaire notamment en artillerie, son poste à la Gendarmerie de l’ancienne ville de Pasteur, actuelle Seriana, dans la wilaya de Batna, pour rejoindre les rangs de l’ALN et combattre pour l’indépendance nationale. C’était dans la nuit du 4 au 5 avril 1957, et suite à une opération de qualité planifiée et réalisée en coordination avec le commandement de la Révolution dans la région des Aurès que Ahmed Imerzouken, né le 17 juillet 1932 à Ath Anane (commune de Tizi-Ouzou), qui était sous-officier du 411e régiment d'artillerie (411 R.A.A.) de l’armée française, avait déserté son poste. Cette nuit-là, il était de faction à la gendarmerie de Seriana et avait saisi l’occasion pour y faire introduire, vers minuit, un groupe de moudjahidine commandé par Mohamed Hadjar. Quatre gendarmes ont été tués et des armes récupérées, en plus d'équipements et treillis militaires, selon les propos du moudjahid Salah Ben Ammar, recueillis par Salah Derradj. Une fois au maquis, Si Ahmed El Djadarmi a fait preuve d’une grande maîtrise des techniques de guerre, ce qui lui a valu de monter dans la hiérarchie de l’ALN pour être à la tête de la Katiba 3 de la zone 1 (wilaya I historique) qui englobait la région des Aurès-Nememcha.           -- Un parcours militaire riche et impressionnant --   Ahmed Imerzouken mettra  sa formation militaire et sa maîtrise des techniques de guerre et autres stratagèmes, acquis lorsqu’il était mobilisé au sein de l’armée coloniale française, au service de l’ALN et de la Révolution. Il multiplia les actions contre l’armée coloniale, l'harcelant continuellement lors d’opérations glorieuses qu’il avait notées dans des rapports que son neveu Farid a réussi à obtenir et en faire des copies pour en sortir le livre intitulé "Parcours d’un héros, du Djurdjura aux Aurès : Ahmed Imerzouken dit Si Ahmed El Djadarmi". Parmi ses faits d’armes marquant, l’organisation avec sa katiba, le 1er novembre 1957, de pas moins de huit (8) opérations contres des intérêts ennemis. Depuis son arrivée dans les maquis de la Révolution, Si Ahmed El Djadarmi, et jusqu’à sa mort au champ d’honneur en 1958, a multiplié les opérations militaires menant jusqu’à 4 par jour. Il avait aussi commandé de grandes batailles dont il était sorti victorieux quasiment sans pertes humaines, qui sont celles de Djbel Mezouzia, dans la région de Tébessa, le 24 juillet 1957, au retour de Tunisie à la tête d’un convoi d’acheminement d’armes, la bataille de Bouidbirene, le 22 août 1957, dans la zone 4 région 1 dans les monts de Ouled Soltane, et la bataille de Refaa le 24 septembre 1957. Si Ahmed El Djadarmi est tombé au champ d’honneur les armes à la main lors de la bataille de Foughala le 23 février 1958, ou l'armée coloniale avait déployé une impressionnante force de feu et durant laquelle 27 moudjahidine sont tombés au champ d’honneur et 15 autres avaient été blessés, alors que l’armée coloniale a perdu pas moins de 350 soldats et enregistré 100 blessés.   

Août 19, 2025 - 16:20
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Guerre de libération: "Si Ahmed El Djadarmi", le chef militaire ayant  acculé l'armée coloniale dans les Aurès
Guerre de libération:

TIZI-OUZOU - Ahmed Imerzouken (1932/1958), de son nom de guerre "Si Ahmed El Djadarmi", natif de la wilaya de Tizi-Ouzou et qui avait rejoint les rangs de l’Armée de libération nationale (ALN) dans la wilaya I historique, avait acculé l’armée coloniale française dans la région des Aurès, ne laissant aucun répit à l’ennemi.

En moins d’une année passée au sein de l’ALN, où il avait occupé le poste de chef de la katiba 3 de la zone 1 de la wilaya I historique, il avait multiplié les opérations militaires, entre actes de sabotages contre les intérêts militaires et économiques français, accrochages, batailles, ne laissant pas le temps à l’armée coloniale de souffler, selon les témoignages d’anciens moudjahidine collectés par son neveu Farid Imerzouken et par l’universitaire (université d’Annaba) Salah Derradji, rencontrés par l’APS à Tizi-Ouzou à l’occasion d’un hommage à ce héros.

Ancien mobilisé dans l’armée française de 1950 à 1957, Ahmed Imerzouken avait décidé de répondre à l’appel de la patrie en désertant, avec fracas et riche d’une formation militaire notamment en artillerie, son poste à la Gendarmerie de l’ancienne ville de Pasteur, actuelle Seriana, dans la wilaya de Batna, pour rejoindre les rangs de l’ALN et combattre pour l’indépendance nationale.

C’était dans la nuit du 4 au 5 avril 1957, et suite à une opération de qualité planifiée et réalisée en coordination avec le commandement de la Révolution dans la région des Aurès que Ahmed Imerzouken, né le 17 juillet 1932 à Ath Anane (commune de Tizi-Ouzou), qui était sous-officier du 411e régiment d'artillerie (411 R.A.A.) de l’armée française, avait déserté son poste.

Cette nuit-là, il était de faction à la gendarmerie de Seriana et avait saisi l’occasion pour y faire introduire, vers minuit, un groupe de moudjahidine commandé par Mohamed Hadjar.

Quatre gendarmes ont été tués et des armes récupérées, en plus d'équipements et treillis militaires, selon les propos du moudjahid Salah Ben Ammar, recueillis par Salah Derradj.

Une fois au maquis, Si Ahmed El Djadarmi a fait preuve d’une grande maîtrise des techniques de guerre, ce qui lui a valu de monter dans la hiérarchie de l’ALN pour être à la tête de la Katiba 3 de la zone 1 (wilaya I historique) qui englobait la région des Aurès-Nememcha.

 

        -- Un parcours militaire riche et impressionnant --

 

Ahmed Imerzouken mettra  sa formation militaire et sa maîtrise des techniques de guerre et autres stratagèmes, acquis lorsqu’il était mobilisé au sein de l’armée coloniale française, au service de l’ALN et de la Révolution.

Il multiplia les actions contre l’armée coloniale, l'harcelant continuellement lors d’opérations glorieuses qu’il avait notées dans des rapports que son neveu Farid a réussi à obtenir et en faire des copies pour en sortir le livre intitulé "Parcours d’un héros, du Djurdjura aux Aurès : Ahmed Imerzouken dit Si Ahmed El Djadarmi".

Parmi ses faits d’armes marquant, l’organisation avec sa katiba, le 1er novembre 1957, de pas moins de huit (8) opérations contres des intérêts ennemis.

Depuis son arrivée dans les maquis de la Révolution, Si Ahmed El Djadarmi, et jusqu’à sa mort au champ d’honneur en 1958, a multiplié les opérations militaires menant jusqu’à 4 par jour.

Il avait aussi commandé de grandes batailles dont il était sorti victorieux quasiment sans pertes humaines, qui sont celles de Djbel Mezouzia, dans la région de Tébessa, le 24 juillet 1957, au retour de Tunisie à la tête d’un convoi d’acheminement d’armes, la bataille de Bouidbirene, le 22 août 1957, dans la zone 4 région 1 dans les monts de Ouled Soltane, et la bataille de Refaa le 24 septembre 1957.

Si Ahmed El Djadarmi est tombé au champ d’honneur les armes à la main lors de la bataille de Foughala le 23 février 1958, ou l'armée coloniale avait déployé une impressionnante force de feu et durant laquelle 27 moudjahidine sont tombés au champ d’honneur et 15 autres avaient été blessés, alors que l’armée coloniale a perdu pas moins de 350 soldats et enregistré 100 blessés.