Bourse d’Alger : Une dynamique soutenue

La Bourse d’Alger connaît une dynamique de croissance remarquable depuis deux ans, caractérisée par l’introduction de nouvelles entreprises, dont deux banques publiques. On mise désormais sur la digitalisation pour élargir l’accès au marché et attirer davantage d’entreprises privées, tout en contribuant à moderniser le marché financier. 

Le directeur de la Bourse d’Alger, Yazid Benmouhoub, a fait un tour d’horizon sur les activités de la Bourse et les perspectives pour l’avenir, lors de son intervention, hier, au Forum du quotidien d’El Moudjahid. Il a, en premier lieu, mis en avant le fait que trois entreprises ont rejoint le marché boursier, dont le Crédit populaire d’Algérie (CPA) en 2024, avec une levée record de 112 milliards de dinars, « étant la plus importante de la région MENA ». En 2025, la start-up Moustachir a fait son entrée en bourse avec près de 90 millions de dinars levés, suivie de la Banque de développement local (BDL), désormais cotée en bourse.

« Nous comptons aujourd’hui huit sociétés cotées et une capitalisation boursière avoisinant les 540 milliards de dinars, soit près de 5,6 milliards de dollars », a souligné M. Benmouhoub. Cette progression s’accompagne d’un bond significatif des montants échangés, passés de 188 milliards de dinars en 2023 à plus de 342 milliards en 2024. Rien que pour les cinq premiers mois de 2025, les échanges dépassent déjà les 11,6 milliards de dinars.

Du côté des volumes, l’évolution est également marquée : 1,15 million de titres échangés en 2023 contre 1,66 million en 2024, pour atteindre plus de 1,81 million sur les premiers mois de 2025. « Cela représente une hausse globale de plus de 43 % de l’activité entre 2023 et 2024 », a précisé M. Benmouhoub.

Un autre indicateur clé de cette dynamique, celui de l’explosion du nombre d’investisseurs particuliers. « Avant les dernières introductions, nous avions environ 13 000 investisseurs. Aujourd’hui, nous dépassons les 70 000 », a-t-il affirmé. Un signe encourageant qui reflète la capacité du marché à mobiliser l’épargne nationale, y compris des fonds qui circulaient hors du circuit bancaire.

L’invité du Forum d’El Moudjahid est en outre revenu sur les priorités stratégiques de la Bourse, principalement la digitalisation. « Aujourd’hui, investir en bourse suppose encore de se rendre physiquement dans une agence d’intermédiation boursière. Nous travaillons activement sur une plate-forme de trading en ligne qui permettra d’acheter, vendre et consulter des données en temps réel », a indiqué le DG de la Bourse. Ce virage numérique vise à élargir l’accès au marché et à séduire un nouveau public d’investisseurs.

En outre, le même responsable a insisté sur la dimension immatérielle de la bourse. Selon lui, se faire coter, ce n’est pas seulement lever des fonds. C’est aussi renforcer la transparence, la gouvernance et améliorer l’image des entreprises, surtout celles qui visent l’international.

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