Célébration du 63e anniversaire de l'indépendance: moudjahidine et habitants de Naâma ravivent les souvenirs de joie et de fierté du 5 juillet 1962

NAAMA - L’ambiance de liesse qui a régné dans la wilaya de Nâama, le 5 juillet 1962, demeure gravée dans la mémoire des moudjahidine et des habitants de la région ayant vécu cet événement, marqué par des célébrations témoignant de leur fierté pour la victoire et le recouvrement de la souveraineté nationale, résultat d'une glorieuse guerre de libération et d'un long combat contre le colonialisme français. La moudjahida Helou Sakina, connue sous le nom de Salhiha, se remémore avec force détail le jour de l’indépendance, après avoir participé au combat contre le colonisateur français en accomplissant des missions de liaison et de collecte de fonds dans la région de Tiout. Elle a également pris part aux premières opérations de Fida, telles que celle menée par le martyr Benmiloud Ahmed, en mars 1956 à Aïn Sefra. Cette moudjahida, aujourd’hui octogénaire, souligne que c’était un moment "historique, inoubliable, car j’ai eu l’honneur de confectionner une copie du drapeau national qui a flotté dans le ciel de Ksar T’nent après l’annonce du cessez-le-feu, le 19 mars 1962". "Une joie immense m’a submergée, au point de pleurer. C’était presque irréel de voir le rêve de liberté se concrétiser après tant de souffrances, d’injustices et d’atrocités commises par le colonisateur français contre les Algériens", a-t-elle ajouté. Zohra, âgée de 92 ans et originaire de Mecheria, sœur des martyrs Ziane Ali et Ziane Mazhar, se souvient, de son côté, de ces célébrations populaires qui ont duré plusieurs semaines, mêlant cris de joie, youyous et slogans glorifiant la Révolution et le courage du peuple algérien. Elle raconte que la ville de Mecheria a vécu des festivités intenses, les habitants y brandissaient des banderoles rendant hommage à la lutte de libération et à la victoire arrachée par le peuple à l’une des plus puissantes forces coloniales de l’époque. "Les habitants des villages voisins, comme Aghla Essendan, Draa El Aoud et Roudassa, sont venus à Mecheria en camions, certains ont même parcouru de longues distances à pied pour partager avec les hommes, femmes et enfants de la ville la joie de ce jour glorieux", a-t-elle témoigné. Pour sa part, le Moudjahid Mohamed Lahssi, dit El Ghazal, âgé de 96 ans et gravement blessé durant la guerre de libération, raconte avec fierté et émotion le grand jour de l’indépendance à Aïn Sefra, évoquant ces scènes extraordinaires de foules en liesse. Les larmes aux yeux, il se souvient de ces "images inoubliables, gravées à jamais dans nos mémoires. Tout le monde est sorti le 5 juillet 1962 pour exprimer l’unité, l’amour de la patrie et la fierté des sacrifices de nos martyrs". "Les maisons ont ouvert, ce jour-là, leurs portes pour offrir à manger, l’espoir d’un avenir meilleur régnait. Après des années de lutte, nous avions vaincu l’une des plus puissantes armées de l’époque", se remémore-t-il encore. Le même témoin se rappelle aussi de l’arrivée des Moudjahidine des maquis de Merghad, Issa et Imzi pour célébrer l’indépendance, ainsi que la libération des prisonniers politiques détenus dans les centres de torture coloniaux de Dziéra, Daramel, Moghrar El Tahtani, entre autres. Brahim Merine, professeur d’histoire au Centre universitaire "Salah Ahmed" de Nâama, affirme que l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet 1962, a été l’aboutissement d’un combat long et héroïque du peuple algérien contre le colonialisme français, marqué par de nombreuses révoltes populaires et un engagement politique constant, avec en point d’orgue la Révolution du 1er novembre 1954 menée par le FLN et l’ALN. Ce professeur souligne les immenses sacrifices consentis, les flots de martyrs et le sang versé à travers tout le territoire pour arracher la liberté et vaincre un occupant qui a commis les pires crimes de guerre, relevant que l’annonce de l’indépendance, le 5 juillet 1962, est intervenue exactement le même jour que celui de l’entrée du colonisateur sur cette terre sacrée.

Juil 3, 2025 - 21:32
 0
Célébration du 63e anniversaire de l'indépendance: moudjahidine et habitants de Naâma ravivent les souvenirs de joie et de fierté du 5 juillet 1962

NAAMA - L’ambiance de liesse qui a régné dans la wilaya de Nâama, le 5 juillet 1962, demeure gravée dans la mémoire des moudjahidine et des habitants de la région ayant vécu cet événement, marqué par des célébrations témoignant de leur fierté pour la victoire et le recouvrement de la souveraineté nationale, résultat d'une glorieuse guerre de libération et d'un long combat contre le colonialisme français.

La moudjahida Helou Sakina, connue sous le nom de Salhiha, se remémore avec force détail le jour de l’indépendance, après avoir participé au combat contre le colonisateur français en accomplissant des missions de liaison et de collecte de fonds dans la région de Tiout. Elle a également pris part aux premières opérations de Fida, telles que celle menée par le martyr Benmiloud Ahmed, en mars 1956 à Aïn Sefra.

Cette moudjahida, aujourd’hui octogénaire, souligne que c’était un moment "historique, inoubliable, car j’ai eu l’honneur de confectionner une copie du drapeau national qui a flotté dans le ciel de Ksar T’nent après l’annonce du cessez-le-feu, le 19 mars 1962".

"Une joie immense m’a submergée, au point de pleurer. C’était presque irréel de voir le rêve de liberté se concrétiser après tant de souffrances, d’injustices et d’atrocités commises par le colonisateur français contre les Algériens", a-t-elle ajouté.

Zohra, âgée de 92 ans et originaire de Mecheria, sœur des martyrs Ziane Ali et Ziane Mazhar, se souvient, de son côté, de ces célébrations populaires qui ont duré plusieurs semaines, mêlant cris de joie, youyous et slogans glorifiant la Révolution et le courage du peuple algérien. Elle raconte que la ville de Mecheria a vécu des festivités intenses, les habitants y brandissaient des banderoles rendant hommage à la lutte de libération et à la victoire arrachée par le peuple à l’une des plus puissantes forces coloniales de l’époque.

"Les habitants des villages voisins, comme Aghla Essendan, Draa El Aoud et Roudassa, sont venus à Mecheria en camions, certains ont même parcouru de longues distances à pied pour partager avec les hommes, femmes et enfants de la ville la joie de ce jour glorieux", a-t-elle témoigné.

Pour sa part, le Moudjahid Mohamed Lahssi, dit El Ghazal, âgé de 96 ans et gravement blessé durant la guerre de libération, raconte avec fierté et émotion le grand jour de l’indépendance à Aïn Sefra, évoquant ces scènes extraordinaires de foules en liesse.

Les larmes aux yeux, il se souvient de ces "images inoubliables, gravées à jamais dans nos mémoires. Tout le monde est sorti le 5 juillet 1962 pour exprimer l’unité, l’amour de la patrie et la fierté des sacrifices de nos martyrs".

"Les maisons ont ouvert, ce jour-là, leurs portes pour offrir à manger, l’espoir d’un avenir meilleur régnait. Après des années de lutte, nous avions vaincu l’une des plus puissantes armées de l’époque", se remémore-t-il encore.

Le même témoin se rappelle aussi de l’arrivée des Moudjahidine des maquis de Merghad, Issa et Imzi pour célébrer l’indépendance, ainsi que la libération des prisonniers politiques détenus dans les centres de torture coloniaux de Dziéra, Daramel, Moghrar El Tahtani, entre autres.

Brahim Merine, professeur d’histoire au Centre universitaire "Salah Ahmed" de Nâama, affirme que l’indépendance de l’Algérie, le 5 juillet 1962, a été l’aboutissement d’un combat long et héroïque du peuple algérien contre le colonialisme français, marqué par de nombreuses révoltes populaires et un engagement politique constant, avec en point d’orgue la Révolution du 1er novembre 1954 menée par le FLN et l’ALN.

Ce professeur souligne les immenses sacrifices consentis, les flots de martyrs et le sang versé à travers tout le territoire pour arracher la liberté et vaincre un occupant qui a commis les pires crimes de guerre, relevant que l’annonce de l’indépendance, le 5 juillet 1962, est intervenue exactement le même jour que celui de l’entrée du colonisateur sur cette terre sacrée.