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Si les élections législatives anticipées de juillet 2024, convoquées après les résultats embarrassants pour le pouvoir en place n’avaient pas réussi à déterminer une majorité absolue, la victoire en demi-teinte de la coalition de gauche, le Nouveau Front Populaire, mené par La France Insoumise, semblait être la plus indiquée pour présenter un nouveau Chef de […]

Août 20, 2025 - 00:46
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Si les élections législatives anticipées de juillet 2024, convoquées après les résultats embarrassants pour le pouvoir en place n’avaient pas réussi à déterminer une majorité absolue, la victoire en demi-teinte de la coalition de gauche, le Nouveau Front Populaire, mené par La France Insoumise, semblait être la plus indiquée pour présenter un nouveau Chef de gouvernement. Mais sans surprise, l’incapacité de la gauche à s’accorder rapidement sur un nom pour Matignon a ouvert la voie à Emmanuel Macron pour imposer son propre choix pour le poste. Michel Barnier d’abord, dont le gouvernement sera rapidement censuré suite à effort commun du NFP et du Rassemblement National, puis François Bayrou, son allié centriste de longue date, qui après des années passées dans l’ombre, prendra la tête du gouvernement de coalition centriste-droite. Depuis, LFI n’a eu de cesse d’essayer de réitérer son exploit de décembre 2024 en faisant une fois encore tomber le gouvernement, sans succès. Aujourd’hui, Emmanuel Macron lui-même intervient dans le débat et juge que le président du MoDem «a les capacités» pour rester le Chef du gouvernement jusqu’à la fin de son mandat en 2027, et répète qu’il ne veut pas de nouvelle dissolution, estimant que c’est «aux responsables politiques de savoir travailler ensemble». François Bayrou «est mon ami… mon compagnon de route. Il a les capacités pour tenir ce gouvernement qui n’est pas habituel», plaidait hier dans Paris Match le président de la République, qui «espère» que le Premier ministre puisse rester jusqu’en 2027. Il défend le plan d’économies budgétaires «lucide et courageux» du Premier ministre, «que nous avons longuement préparé ensemble». Ce plan prévoit, notamment, le gel de la plupart des dépenses de l’État en 2026 au niveau de 2025, une «année blanche» gelant le barème des impôts, des prestations sociales et des retraites ou encore la suppression de deux jours fériés. Face au risque d’une censure du gouvernement par le RN et la gauche sur le budget à l’automne, le chef de l’État avertit que «les responsables politiques doivent vraiment faire attention à ce qu’ils feront». «Dans le contexte international, le pays a vraiment besoin de stabilité. Donc pas de coups politiques. Et du courage pour prendre les décisions fortes», juge-t-il. Il répète qu’il ne veut pas de nouvelle dissolution. «On a un Parlement qui reflète les fractures du pays. C’est aux responsables politiques de savoir travailler ensemble. Regardez ce qui se passe en Allemagne. C’est ainsi que s’organise la coalition du chancelier Merz», argumente-t-il. Reste à voir si les députés lors du vote de la motion de censure seront de cet avis. Surtout que cette fois-ci, contrairement aux autres menaces de chute du gouvernement cette année, le RN se montre enclin à couper l’herbe sous le pied de François Bayrou. Mais la droite nationaliste a refusé jusque-là de se joindre aux multiples tentatives de la gauche au Parlement pour faire tomber le Premier ministre, pour ne pas déstabiliser le pays, alors que la crise économique accable déjà la population.