L’industrie chimique espagnole s’intéresse davantage au marché algérien

La Fédération espagnole de l’industrie chimique (Feique), en partenariat avec ICEX España Exportación e Inversiones, a organisé le 23 septembre à Madrid une rencontre consacrée à l’accès des produits chimiques espagnols au marché algérien. L’événement a permis de présenter les perspectives qu’offre l’Algérie ainsi que les conditions liées aux procédures d’exportation, selon un communiqué de la Feique.

La rencontre a été ouverte par Marta Valero, directrice des Infrastructures et de la Technologie industrielle à ICEX. Plusieurs spécialistes ont ensuite pris la parole, parmi eux Cristina Olazábal, conseillère économique et commerciale à l’ambassade d’Espagne en Algérie, ainsi que des représentantes de PMS International et de la société SALD, précise la même source.

Cristina Olazábal a expliqué que l’industrie chimique espagnole s’intéresse de plus en plus au marché algérien, un pays en transformation qui combine une forte demande d’importation et des projets industriels en développement. Elle a souligné que le secteur chimique algérien reste concentré sur la pétrochimie, les engrais, certains produits inorganiques et les plastiques de base, ce qui entraîne un recours important aux importations dans d’autres filières comme le textile, l’alimentation, la construction, l’automobile ou la pharmacie. Entre 2020 et 2024, les importations de produits chimiques en Algérie ont augmenté de 58 % pour atteindre plus de 4,2 milliards d’euros par an. L’Espagne figure parmi les principaux fournisseurs aux côtés de la Chine, de la France et de la Turquie.

Selon la Feique, les intervenants ont également rappelé que l’Algérie a lancé un plan quinquennal 2025-2029 avec plus de 7 milliards de dollars d’investissements. Ce programme comprend la construction d’une usine de polypropylène à Arzew, une unité de séparation du GPL et des condensats ainsi qu’une fabrique d’alquilbenzène.

Cependant, les exportateurs doivent s’adapter à certaines contraintes locales : obtention de licences d’importation, exigences documentaires précises, restrictions sur les incoterms (CIF étant interdit), et moyens de paiement strictement encadrés, notamment par le biais de transferts ou de crédits documentaires. À cela s’ajoutent des défis logistiques comme la congestion portuaire et les limites d’infrastructures pour le transport de produits dangereux.

Les experts ont insisté, selon la fédération, sur l’importance d’une bonne préparation : vérification rigoureuse des documents, coopération avec des partenaires expérimentés, anticipation des autorisations administratives et mise en place de relations de confiance avec les clients algériens. Malgré ces contraintes, l’Accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne, qui supprime les droits de douane pour les produits européens, constitue un avantage pour les entreprises espagnoles.

La rencontre s’est achevée sur un échange avec les participants, animé par Mª Eugenia Anta, directrice de l’international, de l’investissement et de l’innovation à Feique. Les discussions ont confirmé l’intérêt du secteur chimique espagnol pour l’Algérie et la volonté de renforcer les liens commerciaux entre les deux pays.

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