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Sébastien Lecornu, Premier ministre français depuis près d’un mois déjà, n’a toujours pas présenté de nouveau gouvernement. Peut-être craint-il simplement que dès que cela se fera, il sera censuré comme celui de ses deux prédécesseurs, Michel Barnier et François Bayrou. Car dès sa nomination le 9 septembre dernier, le même jour où Bayrou remettait sa […]

Sébastien Lecornu, Premier ministre français depuis près d’un mois déjà, n’a toujours pas présenté de nouveau gouvernement. Peut-être craint-il simplement que dès que cela se fera, il sera censuré comme celui de ses deux prédécesseurs, Michel Barnier et François Bayrou. Car dès sa nomination le 9 septembre dernier, le même jour où Bayrou remettait sa lettre de démission à Emmanuel Macron, l’opposition politique l’avait prévenu que son gouvernement ne recevrait pas la confiance des députés à l’Assemblée Nationale. Par ailleurs, cette «stratégie» est peut-être pilotée par l’Élysée, Lecornu étant depuis plusieurs années l’un des «hommes du président». Toutefois, le Chef du gouvernement qui ne peut demeurer sans ministres bien longtemps, tente à l’avance d’apaiser ses opposants et promet dès maintenant de ne pas s’imposer par la force au Parlement. Sébastien Lecornu, qui s’exprimait hier à Paris, proposera ainsi une liste de membres du gouvernement dans «les prochains jours» au président de la République. Et alors que l’examen du projet de loi de finances pour 2026 par les Assemblées parlementaires est imminent, le locataire de Matignon a «décidé de renoncer à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution». Cet article donne la possibilité au Premier ministre de faire adopter un projet de loi sans un vote, en engageant la responsabilité du gouvernement. Dans un Parlement […] qui a été renouvelé il y a plus d’un an, qui ressemble aux Français […] on ne peut pas passer en force et on ne peut pas contraindre son opposition. Il a indiqué qu’il proposerait «dans les prochains jours» au président de la République «une liste de membres du gouvernement qui devront accepter de rentrer dans une nouvelle méthode de partage du pouvoir avec l’Assemblée Nationale». Le Premier ministre a indiqué également qu’il ferait une proposition pour améliorer la réforme des retraites, «notamment sur les questions de pénibilité pour les femmes». Il a annoncé «d’autres ruptures» en matière de partage du pouvoir, «avec la décentralisation» et «avec les partenaires sociaux». Il va évoquer «plus longuement, prochainement», les points de préoccupations des Français : «leur vie quotidienne, sécurité, pouvoir d’achat, sécurité collective avec l’actualité internationale». Pour Lecornu, la priorité semble être de se montrer et de rester positif. «Ce que je veux vous dire ce matin, c’est qu’on va y arriver ; que pour y arriver, il faut qu’évidemment chacun ait envie d’y arriver ; et, dès lors que le gouvernement ne peut plus être en situation d’interrompre les débats, il n’y a donc plus aucun prétexte pour que ces débats (sur le budget) ne démarrent pas la semaine prochaine», a-t-il ainsi déclaré hier matin. Reste à voir si son gouvernement sera composé encore une fois des mêmes noms qui occupent les mêmes ministères depuis déjà plusieurs années, ou s’il décidera de procéder à un changement de fond pour donner un nouveau souffle à l’exécutif.
F. M.