Commentaire: Poursuite

Si le président américain a toujours un emploi du temps des plus chargés, il n’en n’oublie pas moins les dossiers qui lui tiennent à cœur et lui permettent d’accabler ses opposants politiques. C’est ainsi qu’une semaine après l’assassinat d’un de ses proches collaborateurs, Charlie Kirk, il pointe du doigt ceux qu’il estime avoir une responsabilité, […]

Sep 17, 2025 - 20:56
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Commentaire: Poursuite

Si le président américain a toujours un emploi du temps des plus chargés, il n’en n’oublie pas moins les dossiers qui lui tiennent à cœur et lui permettent d’accabler ses opposants politiques. C’est ainsi qu’une semaine après l’assassinat d’un de ses proches collaborateurs, Charlie Kirk, il pointe du doigt ceux qu’il estime avoir une responsabilité, si ce n’est pénale, du moins morale, dans le meurtre de celui qui a grandement contribuer à le faire élire, par deux fois. Donald Trump a hier de nouveau évoqué le rôle des magistrats qui l’avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden. Dans le viseur du locataire de la Maison- Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l’ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X. Donald Trump reproche à Jack Smith d’avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l’activiste conservateur Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre. «Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUETE par le ‘’Dérangé’’ Jack Smith et l’administration Biden corrompue et incompétente ?», s’interroge Donald Trump dans un message. «Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI !», s’offusque-t-il encore. Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022. Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d’inverser les résultats de l’élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison-Blanche. Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice. Sans jamais le citer nommément, le président Trump s’en est pris également hier dans un message à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d’accusation, pour des paiements cachés de 130 000 dollars à l’ex-star du X. Donald Trump exprime le souhait que le juge «corrompu paie un jour un prix très élevé pour ses actions illégales». Depuis l’assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique. «La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays», a affirmé le président conservateur mardi, avant son départ au Royaume-Uni. «Mais nous y remédions». Le président américain tente ainsi d’élargir le champ des responsabilités au maximum pour y incorporer tous ceux qui l’ont visé ces dernières années et qui ont, selon lui, contribué à un niveau de violence politique jamais vue, visant la droite américaine. Reste à voir si cette stratégie sera payante pour le chef de l’État et surtout s’il réussira, comme il le souhaite visiblement, à utiliser l’assassinat de son «ami» comme il l’a lui-même désigné, pour barrer la route à ceux qui continuent à vouloir coûte que coûte envoyer le président milliardaire en prison, malgré leurs innombrables tentatives avortées ces dernières années.

F. M.