Commentaire: Reprise

Le moment d’une nouvelle tentative de réconciliation entre les États-Unis et la Corée du Nord est-il réellement arrivé aujourd’hui, alors que le dirigeant communiste semble disposé à de nouvelles négociations avec son homologue américain ? Kim Jung Un avait clairement, durant la campagne électorale américaine de 2024, indiqué qu’en cas de victoire de Donald Trump, […]

Sep 22, 2025 - 20:49
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Commentaire: Reprise

Le moment d’une nouvelle tentative de réconciliation entre les États-Unis et la Corée du Nord est-il réellement arrivé aujourd’hui, alors que le dirigeant communiste semble disposé à de nouvelles négociations avec son homologue américain ? Kim Jung Un avait clairement, durant la campagne électorale américaine de 2024, indiqué qu’en cas de victoire de Donald Trump, et seulement dans ce scénario-là, il serait ouvert à réentreprendre un dialogue avec Washington. Et aujourd’hui, le président nord-coréen s’est dit prêt à reprendre contact avec les États-Unis si ces derniers renoncent à l’idée de priver son pays de ses armes nucléaires, ont rapporté, hier, les médias officiels de Pyongyang. «Si les États-Unis abandonnent leur obsession délirante pour la dénucléarisation et, en reconnaissant la réalité, souhaitent véritablement coexister pacifiquement avec nous, alors il n’y a aucune raison pour que nous ne puissions pas nous asseoir en face d’eux», a déclaré Kim, selon
l’agence de presse d’État KCNA. «Je garde personnellement de bons souvenirs de l’actuel président américain, Donald Trump», a-t-il ajouté dans un discours prononcé durant le weekend devant le Parlement nord-coréen. La Corée du Nord a procédé à six essais nucléaires entre 2006 et 2017 et a poursuivi, depuis, le développement de son arsenal malgré de lourdes sanctions internationales. Pyongyang justifie son programme nucléaire militaire par les menaces dont il se dit l’objet de la part des États-Unis et de ses alliés, dont la Corée du Sud. En janvier, Kim Jong Un avait affirmé que ce programme se poursuivrait «indéfiniment». Les déclarations de Kim interviennent un peu plus d’un mois avant une visite prévue de Donald Trump en Corée du Sud pour un sommet de l’Apec (Coopération économique Asie-Pacifique). «Le moment choisi pour ces déclarations (…) semble calculé», a estimé Lim Eul-chul, de l’université sud-coréenne de Kyungnam. «Elles laissent entrevoir la possibilité d’un sommet surprise, tout en jouant sur le désir bien connu de Trump de remporter le prix Nobel». Trump, qui a eu une rare série de rencontres avec Kim Jong Un lors de son premier mandat, s’est montré disposé depuis son retour au pouvoir en janvier à reprendre contact avec le dirigeant nord-coréen, qu’il a qualifié de «type intelligent». Les deux hommes se sont rencontrés la première fois lors d’un sommet historique en juin 2018 à Singapour, la deuxième à Hanoï, au Vietnam, en février 2019 et la dernière fois sur la frontière entre les deux Corées, en juin 2019. Mais jamais les États-Unis n’ont réussi à arracher à Pyongyang la moindre concession quant à un abandon de ses armes nucléaires. S’il s’est montré ouvert à une reprise du dialogue avec les États-Unis, Kim n’a en revanche «aucune raison de s’asseoir à la table des négociations avec la Corée du Sud», alors même que le nouveau président sud-coréen, Lee Jae Myung, cherche à apaiser les tensions avec le Nord. «Nous affirmons clairement que nous ne traiterons avec eux sous aucune forme», a déclaré Kim Jong Un. Les relations Nord-Sud se sont fortement dégradées sous l’ex-président conservateur sud-coréen Yoon Suk Yeol (2022-2024), tenant de la ligne dure contre Pyongyang. Le Nord a depuis officiellement renoncé à tout projet de réunification, et a même dynamité d’anciennes routes et voies ferrées inter-coréennes construites lors de périodes de détente au cours des décennies précédentes. Toutefois, lors de la première série de rencontres lors du premier séjour de Trump à la Maison-Blanche, la réconciliation entre le Nord et le Sud faisait partie intégrante des discussions. Reste à voir si les négociations reprendront effectivement entre Pyongyang et Washington, si le président américain insistera pour inclure ses alliés de Séoul, ou si un accord de paix avec les Nord-Coréens sera la première priorité de Donald Trump, qui y verrait là une substitution pour son échec, pour le moment, dans les négociations de paix entre la Russie et l’Ukraine.

F. M.