Consommation des boissons énergisantes : Appel à une réaction urgente des autorités

Face à l’explosion de la consommation de boissons énergisantes en Algérie, notamment chez les jeunes, l’Association nationale EL-AMAN pour la protection des consommateurs tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme, appelant à une réaction urgente des pouvoirs publics pour freiner un phénomène aux conséquences sanitaires potentiellement graves.

Disponibles dans toutes les surfaces commerciales, supermarchés, épiceries, supérettes, et même dans les salles de sport, les boissons énergisantes sont devenues omniprésentes sur le marché algérien. L’accessibilité, le goût sucré et le marketing ciblant les jeunes ont largement contribué à l’essor de ces produits. Raison pour laquelle les adolescents, les étudiants, mais aussi les jeunes sportifs, les chauffeurs routiers et certains professionnels y ont de plus en plus recours, pensant y puiser un regain d’énergie.

Une situation qui a interpellé encore une fois l’association de Hassan Menouar, qui a dénoncé, dans un communiqué rendu public hier, l’inertie des autorités face à un phénomène qu’il qualifie de « danger croissant », notamment chez les jeunes.

Alors que les campagnes de sensibilisation et les appels à la régulation se multiplient depuis des années, l’association constate avec inquiétude que la vente de ces boissons à haute teneur en caféine et en sucre reste totalement libre, même auprès des mineurs.

Derrière cette apparente innocuité, les effets des boissons énergisantes sur l’organisme sont bien connus, tels que les troubles cardiovasculaires, l’hyperactivité, l’insomnie, la dépendance à la caféine, sans compter les risques pour les personnes souffrant de pathologies chroniques. « Ce sont des produits dopants banalisés, qui peuvent mettre la vie en danger, voire conduire à des décès », alerte l’association.

Plus grave encore, la réglementation actuelle, qui recommande d’éviter ces boissons pour les moins de 16 ans, les femmes enceintes et les personnes cardiaques, reste largement ignorée, faute d’affichage visible et de contrôle rigoureux.

Pour EL-AMAN, l’heure n’est plus à la sensibilisation mais à l’action. Elle appelle à un durcissement du cadre réglementaire. Le communiqué liste une série de mesures urgentes à mettre en œuvre. Il s’agit de l’interdiction de la vente aux moins de 18 ans, interdiction de la publicité sous toutes ses formes, suppression de ces produits dans les rayons des boissons classiques et dans les salles de sport, taxation accrue, et obligation d’afficher clairement les risques pour la santé, notamment les troubles cardiaques, la dépendance et l’hyperactivité.

« Ces mesures sont indispensables pour protéger nos jeunes et la santé publique. Si rien n’est fait, nous risquons de voir se développer une génération fragile et dépendante », avertit l’association.

Une responsabilité partagée entre autorités et parents

Outre l’appel lancé aux pouvoirs publics, l’association insiste sur la nécessité d’une prise de conscience collective. Les parents, en première ligne, sont invités à faire preuve de vigilance et à exercer un contrôle sur les habitudes alimentaires de leurs enfants.

« Ce n’est pas parce qu’un produit est en vente libre qu’il est sans danger. Il faut apprendre à lire les étiquettes, à comprendre les ingrédients, et surtout, à éduquer les jeunes à une consommation responsable », insistent les responsables de l’association.

EL-AMAN, faut-il le souligner, mène déjà des campagnes de sensibilisation via les médias et les réseaux sociaux, et prévoit d’étendre ses actions aux établissements scolaires, aux cités universitaires et même aux mosquées, en collaboration avec les imams. Parallèlement, l’association interpelle plusieurs ministères – Santé, Éducation, Commerce, Industrie – pour coordonner une réponse nationale. Elle souhaite voir émerger une politique publique cohérente, assortie de contrôles sur le terrain et d’un meilleur encadrement du marché.

Pour EL-AMAN, la problématique dépasse la simple consommation. « Si la santé publique est affectée dès le plus jeune âge, c’est l’ensemble de la société qui en subira les conséquences : augmentation des maladies chroniques, chute de la productivité, surcharge des structures de soins… », avertit l’association.

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