Crash de l’avion Air Algérie en 2014 au Mali : La justice européenne scandalise les familles des victimes
Swiftair, la compagnie espagnole propriétaire de l’avion affrété avec son équipage à l’Algérie, qui s’est écrasé le 24 juillet 2014 dans le nord du Mali, entraînant la mort de 116 personnes, parmi eux des Burkinabés, des Algériens, des Français, ainsi que d’autres nationalités, vient d’éviter le procès. Elle s’en est sortie après que la Cour […] The post Crash de l’avion Air Algérie en 2014 au Mali : La justice européenne scandalise les familles des victimes first appeared on L'Est Républicain.

Swiftair, la compagnie espagnole propriétaire de l’avion affrété avec son équipage à l’Algérie, qui s’est écrasé le 24 juillet 2014 dans le nord du Mali, entraînant la mort de 116 personnes, parmi eux des Burkinabés, des Algériens, des Français, ainsi que d’autres nationalités, vient d’éviter le procès. Elle s’en est sortie après que la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a déclaré irrecevables les questions de droit concernant la procédure pour homicide involontaire transmises par le tribunal correctionnel de Paris. Prévu en octobre 2023 à Paris, le jugement a été retardé. Swiftair, qui avait déjà obtenu un non-lieu en Espagne, a eu gain de cause et a fait prévaloir l’application du principe « non bis in idem », qui interdit de juger une personne deux fois pour les mêmes faits. Aussi, elle a contesté sa possible condamnation en France. Du côté des familles des victimes, l’arrêt du CJUE a été jugé « décevant ». Cette situation « risque de retarder une fois de plus la tenue d’un procès », ont estimé leurs avocats. Le crash du vol AH 5.017 d’Air Algérie, reliant Alger à Ouagadougou, a été inscrit comme l’une des catastrophes les plus terribles de l’histoire de l’aviation. Selon l’association regroupant les familles des victimes, Swiftair, poursuivie en France pour « homicides involontaires », est accusée de « négligences » dans la formation de ses pilotes. Des experts ont pointé que les deux pilotes n’étaient pas préparés aux situations d’urgence et n’avaient pas effectué de formation complémentaire sur simulateur, notamment sur certaines procédures essentielles, telles que le décrochage et la récupération. L’enquête a révélé que le non-fonctionnement du système antigivrage dans une zone orageuse nocturne a causé le givrage des capteurs, une perte de puissance des moteurs, ainsi que le décrochage, fatal en l’absence de réaction adéquate de la part des pilotes. Pour rappel, deux jours après la catastrophe, le 26 juillet 2014, Amar Ghoul, alors ministre des Transports, avait été harcelé par les journalistes lors d’une conférence de presse tenue à Constantine, à l’occasion de l’inauguration du pont Salah Bey par Abdelmalek Sellal, qui était Premier ministre. Ghoul s’était limité dans ses réponses à la récupération des fameuses boîtes noires. Avait-il été informé qu’elles étaient défectueuses et n’avaient pu enregistrer les conversations de l’équipage ? Celle qui enregistre les commandes a cependant pu être exploitée, permettant de retracer l’ensemble des gestes réalisés par les pilotes et copilotes. Quoi qu’il en soit, la décision de la CJUE a provoqué une immense déception au sein des familles des victimes, qui se sentent abandonnées, dans leur quête de vérité et de justice. Cependant, la présidente de l’association des familles des victimes persiste et signe : « les données indiquent clairement qu’ils se sont aperçus du décrochage, mais les pilotes ont fait l’opposé de ce qu’il fallait faire dans leur situation », a-t-elle soutenu. Selon elle, la responsabilité de Swiftair ne fait aucun doute.
Mohamed Mebarki
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