Dominique de Villepin critique Bruno Retailleau : « un spectacle d’impuissance » face à l’Algérie
L’ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin a exprimé, ce lundi, sa vive déception face à la gestion de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, notamment dans le cadre de ses récentes déclarations concernant l’Algérie. L’homme politique n’a pas mâché ses mots pour qualifier l’attitude du ministre de l’Intérieur comme un « spectacle d’impuissance ». Il […]

L’ancien Premier ministre français, Dominique de Villepin a exprimé, ce lundi, sa vive déception face à la gestion de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, notamment dans le cadre de ses récentes déclarations concernant l’Algérie. L’homme politique n’a pas mâché ses mots pour qualifier l’attitude du ministre de l’Intérieur comme un « spectacle d’impuissance ». Il a notamment déploré que ce dernier utilise les médias pour donner l’image d’une défaillance ministérielle, en particulier concernant les rapports avec l’Algérie. « Je n’accepte pas de voir un ministre de la République venir devant les Français à la télévision pour donner ce spectacle d’impuissance et, en plus, celui d’un dysfonctionnement ministériel », a lancé Dominique de Villepin, soulignant que Bruno Retailleau semblait s’adonner à une forme de « show » politique plus que de faire preuve de résultats concrets. L’ancien ministre des Affaires étrangères a souligné que la gestion de l’immigration en France devenait une simple incantation, s’agissant principalement de déclarations et de promesses sans véritables actions tangibles. En particulier, de Villepin a critiqué le rapport de force instauré par Retailleau avec l’Algérie concernant le renvoi des citoyens sous OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français), un dossier qui a suscité une vive polémique ces dernières semaines. A travers la posture de Bruno Retailleau, il a fustigé le jeu d’une partie de la droite qui « chasse sur les platebandes de l’extrême-droite » en surenchérissant sur « les questions identitaires ». L’ancien chef du gouvernement a exprimé son souhait de voir la France retrouver une certaine sérénité avec l’Algérie. Il a critiqué le focus exclusif sur les enjeux sécuritaires, appelant à une approche plus équilibrée. « Si nous restons sur le seul terrain sécuritaire, nous ne trouverons pas une sortie de crise », a-t-il expliqué, soulignant qu’une solution durable passe par la prise en compte de l’ensemble de la relation franco-algérienne. Il a aussi fait référence à la situation de l’écrivain algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison en Algérie, dont la libération est demandée par Paris, pour illustrer l’importance d’un dialogue constructif plutôt qu’une politique basée sur la confrontation. Enfin, de Villepin a rappelé l’urgence de sortir de la « diabolisation » et des antagonismes stériles qui empoisonnent les débats publics, tant en France qu’à l’international. Pour lui, le dialogue et la diplomatie doivent primer sur la rhétorique belliqueuse, afin de construire des relations internationales plus solides et respectueuses.
Meriem B.