Crise franco-algérienne : Le double aveuglement ou l’art français de ne jamais se regarder
Le miroir brisé d’une relation complexe
Le dernier ouvrage de Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France à Alger, vient jeter une énième pierre dans le jardin de la relation franco-algérienne. Son titre ? La crise franco-algérienne, le double aveuglement. Mais à y lire de près, c’est plutôt un miroir à sens unique : celui de la frustration française, celui d’un regard figé sur l’Algérie, celui surtout d’un pays en perte de repères, qui cherche un responsable ailleurs — parce qu’il refuse de regarder en face ses propres fissures. Driencourt ne se contente pas de relater une relation complexe. Il l’accuse, la charge, la désigne comme l’un des symptômes de ce qu’il perçoit comme une décadence diplomatique, une impuissance stratégique, voire une soumission idéologique. L’arrestation de Boualem Sansal, écrivain fraichement français controversé et figure médiatique des plateaux de la haineparisiens, devient pour lui le révélateur absolu de l’«emprise» algérienne. Mais derrière ce récit à charge, une évidence dérangeante persiste : ce n’est pas l’Algérie qui empoisonne la France, c’est la France qui s’enlise dans ses propres contradictions.
Le miroir brisé d’une relation complexe
Le dernier ouvrage de Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France à Alger, vient jeter une énième pierre dans le jardin de la relation franco-algérienne. Son titre ? La crise franco-algérienne, le double aveuglement. Mais à y lire de près, c’est plutôt un miroir à sens unique : celui de la frustration française, celui d’un regard figé sur l’Algérie, celui surtout d’un pays en perte de repères, qui cherche un responsable ailleurs — parce qu’il refuse de regarder en face ses propres fissures. Driencourt ne se contente pas de relater une relation complexe. Il l’accuse, la charge, la désigne comme l’un des symptômes de ce qu’il perçoit comme une décadence diplomatique, une impuissance stratégique, voire une soumission idéologique. L’arrestation de Boualem Sansal, écrivain fraichement français controversé et figure médiatique des plateaux de la haineparisiens, devient pour lui le révélateur absolu de l’«emprise» algérienne. Mais derrière ce récit à charge, une évidence dérangeante persiste : ce n’est pas l’Algérie qui empoisonne la France, c’est la France qui s’enlise dans ses propres contradictions.