Cybersécurité : Une exigence éthique avant tout

À l’ère du numérique, la cybersécurité est d’abord une responsabilité morale, avec un ancrage éthique au service de la justice et de la société. C’est ce qu’a indiqué, ce mercredi à Alger, Tahar Mamouni, président de la Cour suprême et vice-président du Conseil supérieur de la magistrature, à l’occasion d’une journée d’étude dédiée à la […] The post Cybersécurité : Une exigence éthique avant tout appeared first on Le Jeune Indépendant.

Juin 25, 2025 - 21:58
 0
Cybersécurité :  Une exigence éthique avant tout

À l’ère du numérique, la cybersécurité est d’abord une responsabilité morale, avec un ancrage éthique au service de la justice et de la société. C’est ce qu’a indiqué, ce mercredi à Alger, Tahar Mamouni, président de la Cour suprême et vice-président du Conseil supérieur de la magistrature, à l’occasion d’une journée d’étude dédiée à la protection des données sensibles et aux impératifs déontologiques de la profession judiciaire.

Prenant la parole en ouverture de cette rencontre scientifique, tenue sous le thème « La cybersécurité et l’éthique de la profession judiciaire », M. Mamouni a affirmé d’emblée que cette initiative s’inscrivait dans « le cadre du travail de coopération entre le Conseil supérieur de la magistrature et les autres institutions et organismes concernés par les domaines juridique et judiciaire, avec pour objectif la promotion des savoirs et le renforcement des synergies ». 

Revenant sur les bouleversements profonds que connaît le monde dans le domaine des technologies de l’information, il a souligné que « le développement rapide que connaît notre monde contemporain dans les domaines de la numérisation, de l’intelligence artificielle et des technologies modernes de l’information et de la communication, ainsi que dans le traitement automatisé des données, impose inévitablement l’instauration d’un système de cybersécurité efficace ». Il a également rappelé que ce système ne peut plus être considéré comme un simple outil technique ou un rempart technologique isolé, mais bien comme une nécessité stratégique qui accompagne la transformation des sociétés modernes.

Il a ajouté que l’architecture de ce système de protection a plusieurs objectifs essentiels, notamment « la sécurisation des systèmes informatiques, des réseaux et des données sensibles, qu’elles soient personnelles ou financières, en interdisant l’accès non autorisé d’une part, et en prévenant les attaques cybernétiques susceptibles de nuire aux organisations ou à leurs systèmes d’information d’autre part ». Il a ainsi insisté sur l’impératif d’adopter « des mécanismes de protection performants » adaptés à l’évolution des menaces et fondés sur une approche rigoureuse, anticipative et durable.

L’un des axes centraux de son intervention a porté sur la dimension éthique de la cybersécurité. Pour M. Mamouni, il ne saurait y avoir de sécurité numérique véritable sans enracinement d’une conscience professionnelle fondée sur des valeurs éthiques fortes. Il a déclaré que « l’exercice de la cybersécurité exige l’enracinement d’une culture professionnelle fondée sur le respect des règles et des principes de l’éthique professionnelle et de la responsabilité ». Il a également expliqué que cette culture oriente en profondeur les comportements, les choix et les méthodes des professionnels chargés de protéger les infrastructures numériques et les informations judiciaires confidentielles.

Dans un monde où les données sont devenues une ressource précieuse, parfois même une cible, la posture éthique devient dès lors un rempart indispensable. « Elle guide le professionnel de la cybersécurité dans l’exécution des missions qui lui sont confiées, en veillant au respect de la vie privée, à la transparence, à la responsabilité et aux règles de justice », a insisté M. Mamouni, ajoutant que cette éthique ne se limite pas à un simple cadre normatif mais qu’elle traduit un engagement profond envers les principes de dignité, d’équité et de service public. Il a affirmé que la cybersécurité, avant d’être une technologie, est une « responsabilité éthique ». C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, « elle constitue un domaine indissociable des exigences de l’éthique professionnelle, les deux convergeant vers un même but : la protection des individus, des entités et de la société ». Une vision qui réaffirme l’importance du facteur humain dans les processus de sécurisation numérique, et qui place la justice comme un terrain de vigilance et d’exemplarité.

Abordant la dimension nationale de cette réflexion, M. Mamouni a mis en exergue l’intérêt croissant accordé par les plus hautes autorités de l’Etat à la moralisation de la vie judiciaire. Il a rappelé, à ce propos, que « conformément aux orientations des autorités supérieures du pays, au premier rang desquelles se trouve le président de la République, président du Conseil supérieur de la magistrature, un intérêt particulier est accordé à l’éthique du travail judiciaire ». Cette orientation traduit une volonté politique affirmée d’inscrire la justice algérienne dans une dynamique d’intégrité, de rigueur et de modernité, notamment dans sa relation à l’univers numérique.

Dans ce contexte, il a annoncé la mise en place d’un programme de formation, élaboré par le Conseil supérieur de la magistrature, dans le cadre des missions qui lui sont dévolues. Ce programme vise, selon ses termes, « à consolider les liens avec les juridictions, à développer les connaissances juridiques et à instaurer une dynamique participative permettant d’atteindre les objectifs escomptés ». Il a souligné qu’il s’agit là d’une démarche globale qui associe les impératifs techniques de la cybersécurité aux valeurs humaines de la justice.

Le magistrat a assuré qu’à travers cette journée d’étude, c’est toute une démarche cohérente qui se dessine, visant à ériger l’éthique judiciaire et la cybersécurité en piliers complémentaires d’une justice moderne, responsable, accessible et pleinement tournée vers la protection du citoyen dans toutes ses dimensions.

 

 

The post Cybersécurité : Une exigence éthique avant tout appeared first on Le Jeune Indépendant.