Des milliards ont été engloutis en vain dans cette structure : Faut-il fermer définitivement le stade du 5 juillet ?

Plus de quatre semaines sont passées depuis l’installation de la commission d’enquête intersectorielle, chargée de déterminer les causes et les responsabilités dans le tragique accident du stade de 5 juillet, qui a fait quatre morts et des dizaines de blessés, après l’effondrement d’une structure métallique au niveau de la tribune supérieure, qui a cédé sous la poussée des supporteurs. Composée de représentants des ministères de l’Intérieur, de la Justice, de l’Habitat et des Sports, ainsi que des services compétents du commandement de la gendarmerie nationale, de la Direction générale de la Sûreté nationale, de l’Organisme national de contrôle technique de la construction et des responsables du MCA, cette commission n’a pas encore communiqué. Le ministre des Sports non plus. Pas la moindre conférence de presse à l’effet d’éclairer l’opinion publique sur l’évolution d’une enquête apparemment compliquée. Pourtant lors de l’installation de cette commission, le ministre de l’Intérieur n’a pas manqué d’insister sur le fait qu’elle est appelée à présenter son rapport dans les plus brefs délais. Quel que soit le degré de leur compétence, les membres de cette commission sont-ils en mesure de déterminer avec exactitude les « manquements », alors que l’accident a été provoqué par un mouvement incontrôlé d’une foule non structurée et livrée à elle-même ? Une mission à la limite de l’impossible, si l’on revoit les scènes. Il est à rappeler que ce drame n’est pas le premier. Un précédent accident survenu en 2013 dans le même stade, où l’effondrement d’une tribune avait entraîné la mort d’un supporter. Une enquête avait été lancée et l’enceinte avait été fermée pour rénovation pendant deux ans. Malgré ces mesures, l’accident de 2025 démontre que les leçons n’avaient pas été tirées afin de garantir le maximum de sécurité aux spectateurs. L’opinion publique, qui n’a jamais appelé à ce que des « têtes tombent » n’importe comment, exige aujourd’hui que de tels accident ne se reproduisent plus, en revendiquant une véritable réhabilitation des enceintes sportives, menée par des experts et avec des moyens appropriés. Après le drame du stade du 5 juillet, la fédération algérienne de football a annoncé la réduction de la capacité des stades à 25 % de leur capacité habituelle, puis la reconduction de la mesure d’interdiction de déplacement des supporters jusqu’à la fin de la première moitié de la prochaine saison 2025-2026, outre un suivi de la préparation des stades et leur homologation pour abriter les rencontres. Des demi mesures qui sont loin de répondre à la gravité d’une situation très marquée par la violence. Là aussi, ne faut-il pas admettre que l’instance fédérale a fait montre d’une grande légèreté en s’obstinant à regarder de haut un problème qui l’interpelle en premier lieu. Il est à rappeler que les nombreuses opérations de réhabilitation du stade du 5 juillet, inauguré en mars 1972, ont « dévoré » des milliards sans offrir le moindre résultat.

Mohamed Mebarki

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