Elon Musk aidera-t-il à réaliser «l’âge d’or» annoncé par Donald Trump ?
Une contribution d’Ali Akika – Trump a déclaré que l’âge d’or de l’Amérique était de retour avec lui. Age d’or... L’article Elon Musk aidera-t-il à réaliser «l’âge d’or» annoncé par Donald Trump ? est apparu en premier sur Algérie Patriotique.
Une contribution d’Ali Akika – Trump a déclaré que l’âge d’or de l’Amérique était de retour avec lui. Age d’or rime avec la ruée vers l’or, une époque où l’on chassait les Indiens de leurs terres et on pratiquait l’exploitation de la classe ouvrière honorée par un John Steinbeck prix Nobel de la littérature et auteur du roman Les raisins de la colère. Les références de Trump à son Amérique de paradis perdu expliquent-elles l’agitation hystérique aux Etats-Unis ? Paradoxalement, l’éventuel âge d’or de Trump a plongé la vieille Europe dans la peur de l’abandon par l’Oncle Sam. Ce dernier est son enfant admiré à qui elle ne pouvait rien refuser. Et ce dernier est en train de l’oublier et de baigner dans l’ingratitude. Mystère ? Non. Simplement avec Trump, l’Amérique revient au bercail de son isolationnisme que l’immensité de son continent avec ses richesses offrait à l’enfant prodige américain le luxe de se caresser le nombril sans subir la morale d’un lointain arrière, arrière grand parent radotant ses nostalgies du passé.
Cette peur qui envahit l’Europe a sans doute un lien avec ces «populistes» dont certains sont déjà au pouvoir dans le Vieux Continent. Avec un Trump à la Maison-Blanche, le cercle des «populistes» va s’agrandir et l’anxiété va encore augmenter la panique en Europe. Au lieu de comprendre les raisons du basculement des classes moyennes vers le populisme, qui n’est pas le fruit du hasard mais un cache-sexe d’un nouveau pouvoir dit autoritaire, un euphémisme pour éviter de le qualifier d’un ordre «nouveau» qui rappelle un lugubre passé pas si lointain que ça. En vérité, ce type de pouvoir est la marque de fabrique d’un système qui connaît des cycles de dépression économique, source de tensions sociales, de guerre, et même de révolution. La situation que connaît l’Amérique est une des surprises de la mondialisation «heureuse», dont le bulldozer balaie tout sur son passage dans sa recherche frénétique d’augmenter richesse et puissance, résister pour perdurer dans une féroce compétition où les gros poissons dévorent les petits.
Et l’histoire des Etats-Unis est celle d’un gros poisson de moins en moins repu en raison de la présence de rivaux qui lui prennent une part du marché des petits poissons. Et c’est à Trump qu’on présente le problème à régler pour réparer les dégâts et repartir de plus belle à la conquête des territoires pour se faire une nouvelle santé. Sur le plan de bataille figurent pêle-mêle Groenland, Canada, Panama et, en pointillés, cette Europe qui «coûte» chère à Trump, qui paie pour sa sécurité, d’où la peur panique de l’Europe d’être abandonnée. Bref, nous assistons de nos jours, toutes choses égales par ailleurs, aux mêmes phénomènes de crise du capitalisme. Celui-ci a résolu ses crises par le biais des conquêtes de territoires pour se procurer des matières premières et écouler ses productions. Cette époque a vécu et laisse place à la mondialisation qui renoue avec sa nature en produisant des crises.
Le temps s’écoulant et l’histoire ayant fait émerger de nouveaux pôles de richesses, l’Oncle Sam s’aperçoit que ses espaces de domination sont grignotés et la méfiance grandissante contre son dollar, cause de l’endettement des pays et d’inflation importée par le biais de la planche à billets du dollar. Cette situation est à l’origine des BRICS, et ce n’est pas un hasard si Trump, avant même de s’installer à la Maison-Blanche, avait menacé les pays qui participeraient à la dédollarisation de leur économie. Mais Trump sait qu’il est trop tard pour arrêter le train des BRICS. Ne lui reste que la vielle recette utilisée qui a aidé à prolonger l’espérance de vie du système. C’est l’alliance de la vraie économie, celle des pères fondateurs anglais de l’économie politique, la richesse matérielle par le travail et la science pour améliorer la productivité de travail en question. Ainsi, lors de son intronisation à la Maison-Blanche, il annonça qu’il allait rapatrier les usines américaines installées en Chine et au Mexique voisin.
Il a aussi annoncé qu’un investissement de 500 milliards de dollars serait consacré à l’Intelligence artificielle, pour rattraper la Chine, la première de la classe dans ce domaine. Ainsi, la transformation de la matière première par le travail physique et intellectuel va-t-elle être la clé sésame qui va mener l’Amérique de Trump à renouer avec le rêve américain de l’âge d’or. A voir. Car avec de nouvelles puissances et l’éveil des peuples, le rêve de Trump est tributaire de la politique et des rapports de force sur la scène internationale. Et les facteurs politiques dans toute leur complexité en Ukraine et au Moyen-Orient sont des obstacles difficiles à franchir, quand bien même Elon Musk et sa machine de l’Intelligence artificielle est mise à contribution. Car celle-ci ne délire pas comme les perroquets des médias qui nous annonçaient que «la paix par la force» de Trump allait faire peur au président russe. Le niet de Poutine au plan de paix de Trump a plongé nos perroquets dans une profonde solitude balayée par les vents de leurs seuls délires.
Voyons les effets de l’arrivée de Trump à la Maison-Blanche sur le Moyen-Orient et notamment sur la Palestine. Rappelons la «générosité» de Trump qui offrit le Golan et Jérusalem à un Israël en quête d’une paix, la sienne, pour garantir sa sécurité dans la région. Passons sur ce genre de délires qui rassure mais ne fait qu’accentuer le rythme de la fuite en avant de tous les mauvais élèves, pour paraphraser le grand et incomparable général Giap. Arrêtons-nous sur deux phrases de Trump, «je ne m’occuperai pas de la Syrie» et «je ne pense pas que le cessez-le-feu à Gaza va durer». Que nous disent ou que nous cachent ces deux phrases ? On sait que des bases américaines existent en Syrie et l’arrivée au pouvoir de HTC, ex-Al-Nosra, a été concoctée par les Américains et la Turquie membre de l’OTAN. Trump veut-il dire qu’il ne veut plus faire de guerre pour passer le message qu’il est un homme de paix et plaire ainsi à son électorat ? Veut-il laisser la liberté à Israël d’occuper la totalité du Golan qui se barricade derrière une muraille de Chine en construction ? Le comportement de Trump, une fois passé le film de son intronisation à la Maison-Blanche, donnera des indications sur la politique à l’égard de l’Iran. Va-t-il réduire le prurit d’Israël décidé à empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire ?
Ce qui est sûr, c’est que le passage de l’état de fantasme à l’état de guerre avec l’Iran doit au préalable franchir l’obstacle des résistances de la région : Palestine, Liban, Syrie. D’autres obstacles tout autant pertinents, c’est le traité conclu cette semaine entre la Russie et l’Iran, c’est le refus de l’Arabie Saoudite qui refuserait de rejoindre les accords d’Abraham, suite aux carnages à Gaza qui n’ont pas empêché la résistance de parader en plein jour sous le regard du monde entier en libérant ses captifs. Si on ajoute la démission de ministres avec menace d’implosion du gouvernement Netanyahou, du chef d’état-major et du général commandant les opérations à Gaza, cela s’appelle dans les règles de la guerre : la victoire revient à celui qui reste et gère le territoire.
Une dernière chose sur la phrase de Trump sur la durée éphémère du cessez-le-feu. Est-ce un signal à Netanyahou pour reprendre la guerre, une fois récupérés les captifs de la résistance ? Quant à l’Ukraine, le niet de Poutine au plan de paix de Trump conjugué aux réalités du terrain militaire vont envoyer un message au monde entier : que les accords de Yalta vont reposer à jamais dans les archives de l’histoire ; que l’OTAN ferait bien de connaître le sort du pacte de Varsovie et de suivre son exemple en «s’auto-démissionnant». Ces deux pactes n’avaient de raison d’être que pour éviter une guerre chaude durant la période dite de la Guerre froide. Il faut espérer que les événements à venir ne subissent plus le traitement des délirants, ces va-t-en-guerre qui détournent l’usage et l’utilité des mots pour emprisonner la réalité sous le voile de leurs ténèbres. Les mots ont été inventés pour que leurs lumières nous évitent de vivre dans une Jungle.
Il faut le dire et le répéter car, apparemment, les délirants n’ont pas encore pris connaissance du roman de George Orwell que j’ai déjà cité dans mes articles. Le public a besoin des mots pour écouter et apprécier la poésie et non subir leurs maux qui rétrécissent l’esprit.
H. A.
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