Exilés
D’étranges scènes se sont déroulées dans de nombreuses capitales occidentales ces derniers jours, suite aux petites manifestations organisées en soutien au régime iranien. Lors de ces protestations, de nombreux activistes iraniens exilés en Occident ont tenté d’intervenir auprès des manifestants pour les enjoindre de stopper leur support pour la République islamique et d’arrêter de brandir […]

D’étranges scènes se sont déroulées dans de nombreuses capitales occidentales ces derniers jours, suite aux petites manifestations organisées en soutien au régime iranien. Lors de ces protestations, de nombreux activistes iraniens exilés en Occident ont tenté d’intervenir auprès des manifestants pour les enjoindre de stopper leur support pour la République islamique et d’arrêter de brandir le drapeau iranien, symbole du régime des mollahs. Sans succès. Aujourd’hui, le prince héritier Reza Pahlavi, qui vit en exil depuis janvier 1979, est intervenu pour soutenir les opérations militaires visant les dirigeants iraniens. Dans un post publié mardi sur X, le descendant du dernier Chah d’Iran appelle à renverser le régime des mollahs et assure avoir «un plan» pour faire du pays une démocratie, alors que «la République islamique d’Iran est en train de s’effondrer». En cause, selon lui : le Guide de la Révolution, l’ayatollah Ali Khamenei, qui dirige d’une main de fer l’Iran depuis 36 ans. «Nous voyons un dirigeant qui se cache maintenant dans un bunker comme un rat et a perdu le contrôle de la situation (…) Je pense que tout cela est propice à ce que quelque chose se produise très bientôt, et qu’enfin mes compatriotes soient en mesure de vaincre», estime-t-il face caméra dans une vidéo d’une durée de trois minutes. Afin de «reconquérir l’Iran», le prince héritier appelle la population à se soulever. «La fin de la République islamique représente la fin de la guerre qu’elle mène depuis 46 ans contre la nation iranienne», affirme Reza Pahlavi. Le sexagénaire, installé depuis 1984 dans la région de Washington avec sa femme et ses trois filles, n’a eu de cesse ces dernières années de dénoncer les intentions du régime des mollahs, qui entend selon lui exporter la révolution par-delà ses frontières à travers le terrorisme et l’islamisme. «L’avenir est prometteur et, ensemble, nous franchirons ce tournant de l’histoire», rassure Reza Pahlavi. À cette fin, l’opposant affirme avoir tout planifié : «Nous sommes prêts pour les cent premiers jours après la chute, pour la période de transition et pour l’établissement d’un gouvernement national et démocratique par le peuple iranien et pour le peuple iranien». Lors d’un entretien accordé au Figaro en février dernier, le fils du dernier Chah d’Iran assurait ne pas vouloir instaurer une monarchie. Partout ailleurs, de nombreuses autres figures de la résistances iranienne se sont également exprimées pour tenir des discours plus ou moins similaires, surtout en ce qui concerne leur désir de voir le régime qu’ils ont fui être enfin détruit pour être remplacé par une démocratie réelle. De quoi étonner ceux en Occident qui avaient par reflexe décidé de soutenir la République islamique. Mais les situations de Ghaza et de Téhéran perturbent jusqu’à certains mouvements politiques européens d’extrême-gauche qui ne savent pas sur quel pied danser concernant le dernier développement au Proche-Orient. Reste à voir comment la situation en Iran évoluera dans les jours à venir et si les exilés iraniens ont eu raison d’être optimistes quant au dénouement possible de la situation actuelle dans leur pays natal, ou si l’offensive israélienne finira par ne causer que des tourments à un peuple qui souffre déjà amplement à cause de la dictature qui le gouverne depuis près de cinquante ans.