Fête du bijou d’Ath-Yenni : Forte affluence des visiteurs

C’est devant une foule nombreuse que le wali de Tizi Ouzou, Abou Bakar Essedik Boucetta, accompagné des autorités civiles et militaires, a donné, jeudi 31 juillet 2025, le coup d’envoi de la 19ᵉ édition de la fête du bijou d’Ath-Yenni. L’ouverture officielle de cet événement, qui se poursuivra jusqu’au 9 août, s’est faite au rythme […] The post Fête du bijou d’Ath-Yenni : Forte affluence des visiteurs appeared first on Le Jeune Indépendant.

Août 1, 2025 - 15:17
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Fête du bijou d’Ath-Yenni : Forte affluence des visiteurs

C’est devant une foule nombreuse que le wali de Tizi Ouzou, Abou Bakar Essedik Boucetta, accompagné des autorités civiles et militaires, a donné, jeudi 31 juillet 2025, le coup d’envoi de la 19ᵉ édition de la fête du bijou d’Ath-Yenni. L’ouverture officielle de cet événement, qui se poursuivra jusqu’au 9 août, s’est faite au rythme entraînant des tambours « t’bel » et des flûtes d’une troupe locale de troubadours.

Dans son allocution d’ouverture, le wali a souligné le segment économique et culturelle du bijou d’Ath-Yenni, saluant le rôle prépondérant des artisans bijoutiers dans la préservation de ce patrimoine ancestral. Il a mis en exergue l’importance de valoriser cet héritage artisanal, porteur d’identité et de tradition.

De son côté, le président de l’APC d’Ath-Yenni, M. Djennane, a déclaré que « le bijou d’Ath-Yenni, par sa finesse, ses couleurs éclatantes et la richesse de ses symboles, n’est pas un simple ornement. Il représente un langage culturel, une mémoire vivante et un acte d’appartenance ». Il a aussi révélé qu’un dossier de candidature pour l’inscription du bijou d’Ath-Yenni au patrimoine immatériel de l’humanité a été officiellement déposé auprès de l’UNESCO. En parallèle, un cahier des charges rigoureux pour la labellisation du bijou local a été finalisé.

La fête, placée sous le thème « Un bijou, une identité, un patrimoine », accueille 160 artisans bijoutiers venus de 11 wilayas : Alger, Annaba, Boumerdès, Batna, Béjaïa, El Tarf, Skikda, Tamanrasset, Tlemcen, Tipaza, Timimoun, ainsi que Tizi Ouzou. Chaque exposant a payé 15 000 DA pour la location d’un stand. Quant aux participants venus de loin et nécessitant un hébergement, ils doivent s’acquitter de 35 000 DA. Ces frais, peu évoqués publiquement, ont été confirmés en coulisses par plusieurs exposants.

Malgré la réussite de l’événement, un problème majeur subsiste : l’accès à la matière première, notamment le corail, est extrêmement difficile pour les artisans bijoutiers. Ce problème structurel affecte directement la production et la pérennité du savoir-faire local.

Selon des informations recueillies par Le Jeune Indépendant, deux catégories d’artisans bijoutiers continuent d’utiliser le corail, matériau central dans la fabrication du bijou d’Ath-Yenni. Les premiers exploitent du corail ancien, souvent hérité ou récupéré. Les seconds s’en procurent sur le marché noir, de manière illicite. Plusieurs artisans ont même été arrêtés par les services de sécurité pour détention ou utilisation illégale de corail.

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Le prix du kilogramme de corail varie entre 2,5 et 3,3 millions de dinars. Le rubis, autre pierre précieuse très utilisée, se vend en moyenne à 22 000 DA le gramme, selon le calibre. Le calibre 13, rare, est particulièrement recherché.

Le corail est principalement pêché au large des côtes de la wilaya d’El Tarf, mais celles d’Annaba attirent également les braconniers. Deux méthodes de pêche sont pratiquées. Le plongeur, équipé d’une bouteille d’oxygène, descend manuellement couper les branches du corail. Cette méthode, bien que risquée, limite les dégâts écologiques. D’autres parts, le bateau équipé d’une scie à crochets arrache le corail par la racine. Cette méthode est extrêmement destructrice pour l’écosystème marin.

Les auteurs de ces prélèvements illégaux sont majoritairement des Algériens, mais des ressortissants italiens auraient également été signalés. Les transactions se font en devises (euro, dollar) directement en mer. La marchandise est ensuite expédiée vers la Tunisie, l’Italie, la Corse, et parfois revient en Algérie, une fois transformée.

Une autre menace pèse sur l’artisanat local : la contrefaçon. Des groupes chinois commencent à s’implanter dans certaines localités de Kabylie, notamment à Fréha, Bouzguène et Boghni. Ils tentent de reproduire le modèle du bijou d’Ath-Yenni pour inonder le marché de copies bon marché, mettant ainsi en péril l’authenticité du produit local.

Selon des sources bien informées, Ath-Yenni reste la cible privilégiée en raison de sa réputation nationale et internationale. Face à cette menace, les connaisseurs recommandent vivement aux acheteurs de se faire accompagner par un spécialiste pour éviter les arnaques.

En marge de la cérémonie, le wali de Tizi Ouzou a annoncé des mesures de soutien aux artisans bijoutiers, notamment la réouverture prochaine de l’espace de la chambre d’artisanat d’Ath-Yenni pour en faire un centre commercial dédié et L’octroi d’aides financières pour soutenir la production artisanale et encourager l’innovation.

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