Financement des clubs de Ligue I et salaires des joueurs : Le PDG de Sonatrach intervient

Les clubs de football appartenant à l’élite, du moins ceux qui sont passés depuis un certain temps sous le « parrainage » des entreprises nationales, « jouent » avec l’argent public. C’est une réalité que personne ne peut nier. Même le patron de Sonatrach, propriétaire du Mouloudia d’Alger, le reconnait aujourd’hui. Intervenant samedi dernier à l’occasion de la remise […] The post Financement des clubs de Ligue I et salaires des joueurs : Le PDG de Sonatrach intervient first appeared on L'Est Républicain.

Août 2, 2025 - 16:08
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Financement des clubs de Ligue I et salaires des joueurs : Le PDG de Sonatrach intervient

Les clubs de football appartenant à l’élite, du moins ceux qui sont passés depuis un certain temps sous le « parrainage » des entreprises nationales, « jouent » avec l’argent public. C’est une réalité que personne ne peut nier. Même le patron de Sonatrach, propriétaire du Mouloudia d’Alger, le reconnait aujourd’hui. Intervenant samedi dernier à l’occasion de la remise du trophée au champion d’Algérie pour le compte de la saison 2024-2025, le PDG du groupe pétrolier a évoqué le sujet, en tenant des propos, qui laissent penser que dorénavant les choses vont changer sur ce plan. A-t-il agi conformément à de nouvelles orientations des pouvoirs publics, dont le but serait de procéder à une révision des subventions colossales, estimée parfois à plus de 100 milliards pour certains clubs financés par les entreprises publiques ? Etant donné que la fédération algérienne de football a déjà pris la décision de mettre fin aux dépenses ahurissantes des clubs en recrutement et en salaires des joueurs ; les propos de Rachid Hachichi entrent dans cette perspective conçue par la FAF, dont les mesures entreront en vigueur dès la prochaine saison 2025-2026. Mais qu’a-t-il dit au juste ? Il a affirmé que la situation est anormale, et qu’elle ne peut plus durer et qu’il est temps pour les dirigeants du club de compter sur la formation plutôt que sur la signature de supposés stars à coup de milliards. Comme il fallait s’y attendre, les déclarations du patron de Sonatrach ont déclenché un « tsunami » de réactions sur les réseaux sociaux et réveillé les vieux démons du chauvinisme et du régionalisme. Chacun est allé de son commentaire autour d’une question qui fait toujours fantasmer. Combien gagne en réalité un footballeur professionnel en Algérie ? En l’absence de toute transparence, le public sportif continuera à colporter des histoires de milliards, sans avoir la preuve que cet argent est réellement perçu par les joueurs ! Entre septembre 2020 et janvier 2022, Akram Djahnit a perçu près de 6,74 milliards de centimes d’indemnités de la part de l’Entente de Sétif. C’est ce qu’avait rapporté le site TSA se référant à d’autres médias, qui ont cité une conférence de presse de la direction du club sétifien. Vrai ou faux ? Nul n’est en mesure de répondre à cette question, dans la mesure où la gestion des clubs de foot a toujours été d’une opacité extrême. D’où vient cet argent ? De l’apport personnel des dirigeants et des sponsors ? Ce n’est pas évident. Ce sont surtout les subventions de l’Etat et des collectivités locales, qui sont dépensées d’une manière archaïque loin de tout contrôle. Au-delà du cas du joueur sétifien, c’est le gaspillage généralisé de l’argent du contribuable qui est mis à l’index à travers cette histoire de milliards. Des sigles jadis prestigieux ont servi d’alibi à des affairistes, qui ont transformé des clubs de foot en des « machines » à recycler l’argent sale dans des opération de blanchiment. Bien sûr, ce n’est pas le cas, ni de Sonatrach, ni de Madar, de Sonelgaz, ni de Serport. Les patrons des grandes entreprises publiques comme Sonatrach, Mobilis, Sonelgaz ou Madar sont-ils prêts aujourd’hui à peser de tout leur poids pour mettre fin à la dilapidation de l’argent public ? Le temps où l’entreprise publique débloque en début de saison une somme faramineuse, et les « gestionnaires » du club se contentent ensuite de signer des chèques aux joueurs, est-il révolu ? Si les salaires et les primes perçus par Belaïli, Delort ou Boudebouz venaient à être rendus publics ! Pendant ce temps, la situation des clubs n’a guère évolué : les recettes des stades, les droits de retransmission télé, les ventes de maillots et les droits d’images, qui représentent une partie importante des revenus des clubs de football de par le monde, ne font presque rien rentrer aux clubs algériens. Les pouvoirs publics, qui ont été convaincus de l’échec du professionnalisme spécifique à l’algérienne, sont interpellés à « imposer la rationalité » et mettre fin à la dilapidation de l’argent public.

Mohamed Mebarki

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