Le prix d’une plaque de 30 œufs frôle les 600 dinars : L’aviculture victime de la précarité

Du jamais vu. Le prix d’une plaque de 30 œufs vient de frôler les 600 dinars ! Il a déjà atteint les 580 dinars. Pourquoi une telle hausse, si elle ne résulte pas d’un « déséquilibre brutal et isolé » comme le soutiennent certains intervenants dans cette filière, qui n’arrivé pas à se débarrasser d’une certaine précarité, synonyme […] The post Le prix d’une plaque de 30 œufs frôle les 600 dinars : L’aviculture victime de la précarité first appeared on L'Est Républicain.

Août 5, 2025 - 16:38
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Le prix d’une plaque de 30 œufs frôle les 600 dinars : L’aviculture victime de la précarité

Du jamais vu. Le prix d’une plaque de 30 œufs vient de frôler les 600 dinars ! Il a déjà atteint les 580 dinars. Pourquoi une telle hausse, si elle ne résulte pas d’un « déséquilibre brutal et isolé » comme le soutiennent certains intervenants dans cette filière, qui n’arrivé pas à se débarrasser d’une certaine précarité, synonyme d’un grand malaise, qui ne dit pas son nom ? Pour un pays comme l’Algérie, n’est-il pas absurde de soulever une telle question, relevée par on ne sait quel mécanisme au niveau d’une « problématique » ? Selon la fédération nationale des aviculteurs, qui a tenté de justifier cette hausse par l’interaction de plusieurs mécanismes, structurels et conjoncturels, la cause de cette flambée trouve son origine dans l’incapacité des petits producteurs à couvrir leurs dépenses. « Ils n’ont pas pu tenir plus longtemps, il est difficile d’estimer leur nombre, mais beaucoup ont abandonné cette production », a soutenu Ali Benchaïba, président de la fédération nationale des aviculteurs, qui, aussi paradoxal que cela puisse paraitre, se trouve lui aussi dans l’incapacité de donner un chiffre précis à propos des petits producteurs en difficulté. Selon lui, le prix de la plaque d’œufs de 300 dinars, qu’il a jugé « anormalement bas », a fini par provoquer la faillite de la filière et réduit l’offre au niveau national. D’après cette explication, l’abandon massif des petits producteurs a créé un déséquilibre progressif, qui s’est brutalement traduit, ces dernières semaines, par une envolée des prix.  « On ne s’attendait pas à une augmentation de cette ampleur, d’autant qu’elle a été soudaine », a-t-il reconnu, justifiant la flambée actuelle doublée d’une pénurie par la forte demande des fast-foods et les hôtels, particulièrement actifs durant la période estivale. Il faut s’attendre à ce que les prix restent élevés jusqu’à la fin de l’été, a-t-il estimé. « Un prix proche des 600 DA ne devrait pas se prolonger au-delà de la saison estivale. Toutefois, je ne pense pas que les prix sur les marchés de gros pourront retomber à 300 ou 350 DA », a-t-il envisagé. Dans un tel contexte de crise comme décrit par le président de la fédération nationale des aviculteurs, pourquoi a-t-on autorisé l’exportation ? Selon Ali Benchaïba, l’exportation n’y est pour rien. « En termes de volume, l’exportation ne devrait même pas dépasser les 10 % de la production », a-t-il affirmé, insistant sur le fait que cette activité ne devait « pas affecter le marché local ». Selon ses prévisions, « la remontée des prix, bien que pénible pour les consommateurs, pourrait offrir un bol d’air aux éleveurs restants et relancer les investissements ». Mais cela reste à prouver. Fervent défenseur de l’exportation, il a soutenu que certains marchés extérieurs comme la Libye, la Mauritanie ou certains pays du Golfe, pourraient offrir des débouchés à une filière complètement désorganisée, qui n’est pas à l’abri des milieux affairistes. « C’est pour nous un moyen de stabiliser nos revenus. […] Tôt ou tard, nous devrons nous tourner avec force vers l’exportation. Ce sera aussi un moyen de développer la filière nationale, mais aussi de rassurer les investisseurs sur la stabilité du marché », a-t-il soutenu. Reste à savoir si ces explications vont convaincre un consommateur algérien, livré au diktat des réseaux intermédiaires ayant investi tous les créneaux.

M.M

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