France : Ségolène Royal démonte la « Fuite en Avant » de Macron et dénonce l’instrumentalisation des tensions avec l’Algérie

La scène politique française est régulièrement le théâtre de règlements de comptes internes, mais rarement une voix de l’ancienne garde n’a été aussi cinglante que celle de Ségolène Royal. L’ancienne ministre de l’Environnement, figure marquante sous la présidence de François Hollande, n’y est pas allée par quatre chemins pour dénoncer ce qu’elle perçoit comme une […]

Août 9, 2025 - 18:52
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France : Ségolène Royal démonte la « Fuite en Avant » de Macron et dénonce l’instrumentalisation des tensions avec l’Algérie

La scène politique française est régulièrement le théâtre de règlements de comptes internes, mais rarement une voix de l’ancienne garde n’a été aussi cinglante que celle de Ségolène Royal.

L’ancienne ministre de l’Environnement, figure marquante sous la présidence de François Hollande, n’y est pas allée par quatre chemins pour dénoncer ce qu’elle perçoit comme une manœuvre de diversion du gouvernement d’Emmanuel Macron, utilisant les tensions avec l’Algérie comme un écran de fumée face aux profondes crises internes que traverse l’Hexagone.

Dans une publication sur son compte X (anciennement Twitter), Ségolène Royal a qualifié la gestion actuelle des relations franco-algériennes de « fuite en avant » et de « diversion » cynique.

Ses propos résonnent avec une acuité particulière dans un contexte où les problèmes intérieurs français semblent s’accumuler sans trouver de solutions concrètes de la part des autorités.

Quand l’Algérie devient la « carte » de la diversion « La carte Algérie, si polémique, a été sortie, comme à chaque fois qu’il faut détourner les regards, regarder ailleurs », a fustigé Ségolène Royal, pointant du doigt une stratégie gouvernementale éculée.

Cette accusation, formulée par une personnalité politique française de premier plan, conforte une lecture largement partagée en Algérie : celle d’une instrumentalisation des relations bilatérales à des fins de politique intérieure française, souvent au détriment d’un dialogue apaisé et constructif.

L’ancienne ministre n’a pas manqué d’établir un parallèle flagrant entre cette prétendue diversion diplomatique et la succession de défaillances que connaît la France sur son propre sol.

Elle cite notamment les « incendies effroyables » qui ont ravagé la région de l’Aude, révélant au passage « de graves incuries » dues à des promesses non tenues concernant les équipements aériens et une « sidérante baisse » du budget de la sécurité civile.

La rentrée scolaire, également en ligne de mire, est qualifiée de « sociale et explosive », sans que « rien ne soit entrepris pour la désamorcer».

Pour Ségolène Royal, le constat est sans appel : « La France ne peut plus se permettre le désordre ; ses entreprises déjà fragiles n’y résisteront pas, pas plus que son image déjà fortement dégradée dans le monde. » Une observation qui souligne la fragilité d’un État peinant à maîtriser son propre destin.

Le spectre du colonialisme au cœur de la diplomatie française ? C’est sur le volet des relations avec l’Algérie que Ségolène Royal a assené le coup le plus retentissant, interrogeant la pertinence du choix des acteurs diplomatiques par l’Élysée.

Elle interpelle les Français : « Pourquoi avoir confié les relations diplomatiques françaises » à un ministre de l’Intérieur qui « regrette la colonisation ?» La question de l’ancienne ministre n’est pas anodine.

Elle renvoie directement à la figure de Gérald Darmanin, l’actuel ministre de l’Intérieur, et à son vote en faveur de la controversée loi Sarkozy sur les « bienfaits de la colonisation », qu’il a par la suite défendue.

Pour Ségolène Royal, confier de telles responsabilités à une personnalité aux positions aussi marquées par une nostalgie coloniale ne peut qu’être contre-productif : « Cela est-il compatible avec l’intérêt de la France, quand on sait que par définition il ne viendra de lui aucune solution, juste des postures destructrices ? » Une interrogation qui trouve un écho particulier en Algérie, où la mémoire coloniale reste une question sensible et fondamentale.

En somme, les déclarations de Ségolène Royal, empreintes d’une lucidité rare dans le discours politique français, mettent en lumière les défaillances internes du gouvernement Macron et son apparente incapacité à trouver des solutions concrètes aux problèmes du pays.