Grève dans les collèges et lycées : Les parents d’élèves se mobilisent

Des organisations et associations de parents d’élèves se sont mobilisées pour contrer ce qu’elles qualifient de « manifestations suspectes », impliquant leurs enfants scolarisés. Ces derniers auraient été manipulés par des parties « anonymes sur les réseaux sociaux » pour exprimer une série de revendications qui, selon ces organisations, pourraient être réglées dans le cadre des établissements scolaires et des directions de l’éducation, plutôt que dans la rue, où les adolescents sont exposés à des risques.

Ce mercredi encore, les élèves de nombreux établissements scolaires ont investi la rue dans plusieurs wilayas du pays pour revendiquer l’annulation de la décision d’interdire les cours particuliers dans les écoles de langues, l’allègement des programmes scolaires, la réduction du volume horaire.

Ce mouvement de protestation a fait réagir les associations des parents d’élèves à travers le pays, qui ne cessent de lancer des appels au calme et recommandent aux familles de ces adolescents de les accompagner jusqu’aux établissements scolaires et de les dissuader de répondre aux appels « anonymes » à manifester, souvent justifiés par des revendications concernant les seuils scolaires ou la réduction des cours. Ces revendications, selon les associations, relèvent de « droits légitimes détournés à des fins inappropriées ».

Ces associations exhortent à la vigilance et la prise de conscience collective. Elles rappellent que les problèmes éducatifs doivent être résolus dans un cadre structuré et pédagogique, au sein des établissements scolaires et sous la supervision des associations des parents d’élèves. Elles insistent enfin sur la vulnérabilité des élèves, mineurs, qui peuvent facilement être manipulés sous divers prétextes.

Dans un communiqué rendu public, l’Union nationale des parents d’élèves a exprimé sa profonde inquiétude face à ces tentatives de déstabilisation du secteur de l’éducation, appelant l’ensemble de la communauté éducative (parents, enseignants, administrateurs et personnels) à sensibiliser les enfants sur l’importance de ne pas céder aux appels trompeurs diffusés par certaines pages suspectes.

L’organisation a dénoncé l’exploitation d’élèves adolescents dans des manifestations suspectes orchestrées par des individus anonymes se cachant derrière les réseaux sociaux pour diffuser des informations erronées. « Des pages gérées par des personnes d’identité et de localisation inconnues diffusent de fausses informations pour inciter nos enfants à semer le chaos et déstabiliser les établissements scolaires », indique l’association dans son communiqué. 

L’union considère que les événements en cours ciblent l’épine dorsale de la nation, représentée par le secteur de l’éducation, et insiste sur la nécessité de prendre conscience de la gravité de ces « plans lâches », qui exigent une réponse unifiée et sérieuse pour faire face à ces conspirations, tout en travaillant à contrecarrer toute menace pesant sur la sécurité et la stabilité de la société et l’avenir de nos enfants.

L’Union nationale des parents d’élèves a souligné l’importance d’activer les canaux de dialogue et de se tourner vers l’administration pour exprimer leurs préoccupations et revendications de manière légale et civilisée, loin des manifestations violentes « qui ne servent que les ennemis de la patrie ». Elle a fait savoir qu’elle suit de près les développements dans le domaine éducatif et que les parents assumeront leur responsabilité d’accompagner leurs enfants durant cette phase critique.

Saâdaoui rassure

Le ministre de l’Education nationale, Mohamed Seghir Saâdaoui, a tenu à rassurer les élèves quant aux cours de soutien particulier. Il a affirmé que son département n’a pris aucune mesure interdisant les cours de soutien et tout projet à les organiser devrait se faire dans un cadre participatif et ne peut avoir lieu au milieu de l’année scolaire.

Il a tenu à rappeler, à cette occasion, les mesures prises par la tutelle en termes de cours soutien programmés au sein des établissements officiels durant les vacances scolaires en vue de consolider la compréhension chez les élèves, notamment ceux concernés par les examens nationaux.

Le ministre a insisté sur la stratégie de son département et sa mission principale qui consistent à garantir un enseignement de qualité au sein des établissements publics, tout en œuvrant à développer les programmes et les alléger. « Toute formule conduisant à soutenir l’acquisition scientifique et l’assimilation des cours chez des élèves demeure acceptable et nos élèves trouvent dans les cours de soutien particuliers une opportunité pour un appui scientifique supplémentaire de notre part, nous les considérons ainsi », a déclaré le ministre.

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